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toutes vos forces, & que vous prenez pour les vaincre, tous les moyens que la parole de Dieu vous prefcrit, comme la priere, le jeûne, l'invocation du nom de JESUS, la lecture de la parole de Dieu, & fur tout, la fuite des occafions; étant certain que celui-là eft encore attaché au peché, qui ne veut pas quitter les lieux & les perfonnes qui le font tomber dans le peché, que qui aime le péril y périra, Eul. 8. felon l'oracle de la fainte Ecriture. Le 27. travail, la retraite, la vigilance fur foimême, une vie auftere & penitente, font des moyens prefque infaillibles pour ne point fuccomber aux tentations.

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De la devotion envers la trés-fainte Vierge & les autres Saints.

&

'Eglife a établi le culte & l'invocation des Saints fur l'autorité de l'Ecriture, fur l'exemple de Dieu même fur la tradition qu'elle a reçûë des Apôtres. Car nous lifons dans l'Ecriture, que Dieu honore lui-même les Saints, qu'il leur communique des dons & des graces extraordinaires, qu'il les fait refpecter, & même craindre par les plus grands Rois de la terre. Nous y lifons que

Genef.

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les Saints prient pour nous, & que Dieu a envoyé plufieurs fois des pecheurs à des juftes, en leur promettant que les prieres prefentées par ces juftes, leur obtiendroient la remiffion de leurs pechez. Ainfi Abimelech fut envoyé à Abraham; Il priera Dieu pour vous; dit Dieu même, &vous vivrez. Allez à mon ferviteur Job, Job.42. dit-il encore aux amis de cet illuftre affligé, il priera pour vous; je recevrai favorablement fa priere, & votre folie ne vous fera point imputée. Nous y lifons les prodiges & les miracles que Dieu faifoit dans la primitive Eglife par l'ombre de faint Pierre, & par les mouchoirs de faint Paul. Les Fêtes des Martyrs furent établics dés le temps des Apôrres, puifque l'Eglife de Smyrne marqua avec un fi grand foin, le jour de la mort de faint Polycarpe, qui avoit été leur Difciple, & leur fucceffeur dans le gouvernement de cette Eglife. Le culte des Saints eft donc une chose tres-innoccnte en elle-même, & les Nouveaux Reunis ne doivent pas craindre de faire aucun peché en y prenant part, pour deux raifons: La premiere eft, que de l'aveu des Proteftans mêmes, l'honneur que l'Eglife rend aux Saints & à leurs Reliques, les prieres qu'elle leur adreffe, qui felon les Catholi

ques ont commencé dés le temps des Apô très, étoient en ufage dés le troifiéme & dés le commencement du quatriéme fiecle, à peu prés comme aujourd'hui. Saint Bafile, faint Gregoire de Nazianze, faint Ambroise, faint Jerôme, faint Jean Chryfoftome, & tous les grands hommes qui ont vécu en ce temps-là, & depuis, ont invoqué les Martyrs, établi des Fêtes en leur honneur, offert le facrifice fur leurs tombeaux, confervé leurs Reliques, expofé leurs cendres & leurs os à la veneration des Fideles, raconté les miracles que Dieu a faits dans leurs Eglifes & à leurs yeux par ces faintes Reliques. L'Eglife, qui de l'aveu de Lu ther, de Calvin & de leurs difciples, étoit pour lors dans la pureté, a vû toutes ces chofes fans s'y oppofer, & fans les condamner. Que dis-je dés ce tempslà, elle a rejetté comme heretiques, ceux qui les blâmoient. Ces pratiques n'ont pas damné les grands hommes que j'ai nommez, qui les ont obfervées & fait obferver à leurs peuples fans aucun fcrupule Elles n'ont pas empêché qu'ils n'ayent toûjours été, & qu'ils ne foyent encore aujourd'hui regardez comme de tres-grands Saints & comme de tresexcellens Docteurs. Or s'il eft vrai qu'il

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n'y a point en Dieu acception de perfonnes, & qu'il n'a pas deux poids & deux mefures; peut-on croire qu'il regarde comme un crime dans le dix-feptiéme ficcle, un culte qu'il a autorifé par des miracles dans le quatrième, dans le cinquiéme, & dans les fuivans? Si vous fentez bien la force de cette raison, elle fuffit pour en repos fur ce fujet.

vous mettre l'efprit en repos

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Mais la feconde chofe qui l'y doit mettre, c'eft que la doctrine de l'Eglife fur cette matiere, n'a rien de mauvais, & ne diminuë en aucune forte le culte fouverain qui eft dû à Dieu. Car quand elle nous enfeigne qu'il eft utile de prier les Saints elle nous enfeigne à les prier dans ce même efprit de charité, & felon cet ordre de focieté fraternelle, qui nous porte à demander le fecours de nos fieres vivans fur la terre; de forte que fi la qualité de Médiateur, que l'Ecriture donne à Jesus-Chrift, recevoir quelque préjudice de l'interceffion des Saints, qui regnent avec Dieu, elle n'en recevroit pas moins de l'interceffion des Saints qui vivent avec nous. Mais il y a une difference extrême entre la maniere dont on implore le fecours de Dieu, & celle done on implore le fecours des Saints. Nous demandons à Dieu les biens qui nous fon neceffaires

néceffaires, ou la délivrance des maux qui nous preffent, comme à celui qui eft le maître de la vie & de la mort ; au lieu que nous ne parlons aux Saints que comme à fes amis, & à fes enfans qui ne peuvent, que prier avec nous, mais d'une maniere plus puiffante que nous. De là vient que nous avons deux manieres de prier fort differentes; puifqu'au lieu qu'en parlant à Dieu, la maniere propre eft de dire, Ayez pitié de nous, Exaucez-nous; on fe contente de dire aux Saints, Priez pour nous. Ce n'eft pas que dans quelques Hymnes & dans quelques Profes, il n'y ait des expreffions feinblables à celles que l'on dit à Dieu même ; mais en quelques termes que foient conçues nos prieres, l'intention de l'Eglife & la nôtre les reduit toûjours à cette forme, & on les doit entendre au fens que je viens d'expliquer. Lefaint Concile de Trente, qui contient fa doctrine, dit en parlant de l'invocation des Saints, que les Saints Se qui regnent avec Jefus-Chrift, offrent à ce Dieu leurs prieres pour les hommes ; qu'il eft bon & utile de les invoquer, & de « recourir à leur aide & leur fecours, pour «e obtenir de Dieu fes bienfaits par fon ce Fils, notre Seigneur Jefus Chrift, qui eft feul notre Sauveur & notre Redem. R

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