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vétement; c'eft-à-dire, ce qui nous eft neceffaire fuivant les regles de la temperance Chretienne, & que nous donnerons tout le reste aux pauvres. C'est précisément ce que porte le Commandement de Jefus-Chrift: Donnez ce qui vous reste en aumône; & faint Paul veut que nous travaillions à devenir riches en bonnes cuvres, que nons donnions facilement, & que nous nous faffions un trefor dans le Ĉiel. Tout cela ne fe peut faire qu'en donnant abondamment.

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Que felon les Peres, on eft obligé de donner le fuperflu aux pauvres.

Es faints Peres ont conclu de ces au

Loritez, qu'un homme riche qui re

tient tout pour lui fans rien donner aux pauvres, eft non feulement un homme fans charité & fans pitié, mais un homme injufte, & un voleur qui retient le bien d'autrui. Car quoique felon les Loix civiles, ils foit tellement maître de fon bien, qu'il puiffe en difpofer comme il veut, fans que perfonne ait droit de lui en faire rendre compte ; devant Dieu neanmoins il ne poffede fon bien legiti mement, que quand il en ufe, & le gou

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erne felon fes intentions, & felon fa volonté, qui l'oblige d'en faire part aux pauvres. Ecoutez faint Auguftin, qui pouffe même ce principe plus loin. Si " nous faifons attention à ce qui eft écrit, " que le monde entier appartient aux Fideles, & que les Infideles n'ont aucune chose " qu'ils poffedent légitimement; ceux mê- " me qui croyant n'avoir rien que de bien " acquis, jouiffent de leur bien, & s'en " donnent, comme on dit, au cœur joye, fans fçavoir quel eft l'ufage qu'il en faut " faire; ne font ils pas convaincus par là, de retenir le bien d'autrui ? Car tout " bien qu'on n'a pas droit de poffeder, eft " le bien d'autrui, & l'on n'a droit de pofLeder que ce que l'on poffede juftement, & l'on ne pollede juftement que ce que l'on poffede comme il faut. Tout ce que l'on ne poffede pas comme il faut eft donc " le bien d'autrui; & ce n'eft pas poffeder " le bien comme il faut, que de n'en pas bien ufer, Vous voyez donc combien de " gens devroient faire reftitution, fi l'on fçavoir où trouver ceux à qui on la devroit faire. Or, de bonne foi eft-ce ufer " de fon bien comme il faut, que de le ferrer par avarice, ou de le diffiper par le luxe, & par les autres excés des gens du monde ? Le même Saint dit ailleurs : "

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Nous aurons bien du furperflu, fi nous nous reduifons au neceflaire Mais fi nous voulons avoir des chofes inutiles, tout notre bien n'y fuffira pas. Ne cherchez donc que ce qui fuffit à l'œuvre de Dieu, & fouvenez- vous que le fuperflu des riches eft le neceffaite des pauvres, c'eft garder le bien d'autrui, que de garder notre fuperflu. Saint Clement d'Alexandrie dit auffi: C'eft une chofe abfurde & honteufe, de voir un homme vivre dans la bonne chere & dans le luxe, pendant que plufieurs autres meurent de faim. Saint Athanafe: L'Apôtre dit que ce que vous avez de reste soit donné aux », pauvres pour foulager leur neceffité ; c'està-dire fi nous cachons, & fi nous ,, mettons en referve quelque chofe de nos biens, aprés en avoir pris ce qui eft neceffaire pour le vivre & le vétement, ,, nous en rendrons compre au jour du Ju,,gement, & nous y ferons regardez & traitez comme des homicides, parce qu'ayant pû, avec cet argent, délivrer de la mort plufieurs de nos freres, nous », avons négligé ce devoir. Saint Cyprien : C'eft un peché contre Dieu, que de croire ,, qu'il vous a donné du bien pour autre chofe, que pour l'employer utilement, ,& à vôtre falut. Les grands biens font

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une grande tentation, fi l'on n'en fait un « bon ufage, & fi les richeffes ne fervent « à racheter les pechez au lieu de les aug- « menter. Saint Bafile parlant aux riches: « Confiderez qui vous êtes, quels font les « biens dont vous avez l'adminiftration, c de qui vous les avez reçûs, par quelle faveur vous êtes au- deffus des autres. ce Vous êtes le Miniftre d'un Dieu fouve- « rainement bon: Vous êtes le difpenfateur « de fes biens envers ceux qui font auffi- «e bien que vous, fes ferviteurs. Regardez « donc ces biens que vous avez entre les c mains comme n'étant 3. pas à vous, mais ce à autrui, & qu'on vous en redemandera « un jour un compte tres - exact & tres- e rigoureux. Croyez-vous que Dieu foit c injufte, en faisant un partage fi inégal de ce qui eft neceffaire à la vie? Pourquoi l'un eft-il riche, & l'autre pauvre ? « Dieu ne l'a ainfi reglé, qu'afin que l'un pût recevoir la récompenfe de fa libera- « lité & de fa fidelle adminiftration & & que l'autre fût couronné du prix de fa patience. Qui appellez-vous avare, finon « celui qui n'eft pas content de ce qui lui doit fuffire: Et qui eft coupable du crime de peculat, fon celui qui applique à fon ufage particulier, ce qui appartient » à autrui ? N'êtes-vous donc pas coupables.

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d'avarice & de peculat, lorfque vous vous appropriez ce que vous n'avez reçû ,, que pour le difpenfer aux autres ? Si on appelle voleur celui qui dépouille un homme, vous qui ne revétez pas les nuds quand vous le pouvez, quel nom méritez-vous? Le pain que vous retenez, eft à cet affamé; Thabit que vous enfermez, eft à celui qui n'en a point; ces fouliers qui moififfent dans vos garde-robes, font à ces gens qui vont nuds pieds ; & cet ar, gent que vous cachez dans la terre, cft à ces neceffiteux qui manquent de tout. J'en ay vû plufieurs, ajoûte faint Bafile ,, qui jeûnoient, qui prioient Dieu, qui foupiroient par le repentir de leurs pechez, & enfin qui faifoient paroître toutes les marques de la pieté Chretienne mais fans qu'il leur en coûtât rien, & fans donner un denier aux pauvres: A quoi leur fervoit la pratique des autres vertus puifqu'il eft certain que fans l'aumône, le refte ne fçauroit nous ouvrir le Royaume des Cieux. Il dit encore que les riches font obligez, par le commandement de Dieu même, de donner leur fuperflu aux pauvres. Saint Gregoire de Nyffe: Moderez votre dépenfe; ne vous imaginez pas que tout doive être pour vous. Faites en quelque part aux pauvres, &

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