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des autres, fans être vûs de vous, ou de quelques perfonnes fages & fideles. S'il y en a qui negligent de faire leurs Pâques, aprés avoir été avertis, renvoyezles: Mais contentez-vous qu'ils fe prefentent à leur Pafteur ou à un autre Prêtre approuvé de lui, qui les fera communier quand il le jugera à propos. Ne faites jamais rien devant eux qui les puisse fcandalifer. Pardonnez - leur facilement les fautes qui ne regardent que le fervice qu'ils vous doivent, quand elles font rares, & qu'elles ne viennent ni de malice, ni de trop de negligence. Quand ils font malades, vifitez-les; tâchez de les confoler; ne les mettez point hors de chez-vous, à moins que la pauvreté ne Vous y contraigne. Donnez à vos domeftiques, une honnête liberté de vous parler. Quand vous les reprenez, & qu'ils vous montrent qu'ils n'ont pas tort, rendez-vous à la raifon, & n'emportez jamais par violence, ce que la juftice ne vous accorde pas. Témoignez de l'affection, & de la confiance à ceux qui vous fervent bien & qui tâchent en même temps de bien fervir Dieu. Mais prénez garde qu'il n'entre de l'hypocrifie dans leur devotion. Vous le reconnoîtrez bien-tôt, fi vous les étudiez un peu fans

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qu'ils s'en apperçoivent. Quand un do meftique vous a fervi long-temps & bien, vous devez lui donner une honnête re compenfe dans votre Teftament; vos domeftiques devant tenir le premier rang parmi les pauvres à qui vous faites des legs. Il y a de la juftice à tirer de la mifere ceux qui nous ont donné une partie confiderable de leur temps, & qui ont peut-être contracté en nous fervant, des incommoditez qui les rendent incapables de gagner leur viec.

CHAPITRE XI.

Où l'on voit avec quel foin les Maitres daivent éviter la promptitude & la colere.

Ne des chofes à quoi doivent pren

Udre garde les Maîtres & Maîtreffes

qui vivent dans la pieté, eft d'éviter la colere & la promptitude qui fait gronder trop fouvent, & quelquefois fans raifon. Un Chretien doit confiderer que le domeftique qui ne le fert pas toûjours à fa maniere, ne peche fouvent que contre un homme; au lieu que par la colere & par l'emportement, on peche contre Dieu & contre le prochain. Un pecheur ne doit pas fe plaindre quand il eft mal fervi, puifqu'il devroit fervir les autres, & que

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s'étant rendu efclave du demon par fes pechez, il ne mérite pas que les enfans de Dieu le fervent. Il doit le dire: Peutêtre que ce domeftique dont je me plains eft un prédestiné, & que je fuis un reprouvé qu'il regnera un jour avec JesusChrift dans le Ciel, & qu'il fera bienheureux pendant que je perirai: il ne m'appartient donc pas de le méprifer, ni de le maltraiter. Il faut fe fouvenir que Dieu fouffre depuis long-temps nos infidelitez nos pechez, nos lâchetez ; pourquoi ne fouffrirons-nous pas les petites fautes que l'on fait contre nous ? Souvent Dieu n'eft pas offenfé dans les manquemens du domeftique: Il n'y a que notre amour propre, & notre délicateffe qui ont fujet de fe plaindre, & l'humilité nous oblige de fouffrir ces petites mortifications. Nous avons befoin de penitence, & peut-être fommes-nous affez lâches pour n'en pas faire. Ne laiffons pas perdre ces penitences domeftiques & journalieres: Elles ne feront pas devant Dieu d'un moindre mérite que celles que nous pourrions pratiquer par notre choix. Adorons la Providence, qui permet que ce domeftique manque, ou d'efprit, ou d'adreffe, ou d'affection. Ne le renvoyons pas pour cela; fongeons

Pf. 4.

que Dieu nous traitera comme nous le traiterons; que les Maîtres rudes & aufteres ne trouveront en lui que de la rigueur; que Jelus-Chrift nous recommande la douceur, comme un des caracteres qui diftinguent les Chretiens des autres hommes. Songeons que fi ce domeftique n'avoit point de défaut, nous n'aurions pas l'occafion qu'il nous donne de pratiquer la patience, l'humilité, la douceur, la charité; de porter notre croix, de vaincre notre humeur, de gagner des victoires, d'amaffer des mérites. Songeons que s'il n'avoit point ce défaut, il vaudroit mieux que nous qui en avons plufieurs. Nous voulons qu'il les fouffre, fouffrons donc les fiens. Ne croyons pas que notre pieté foit fincere, fi nous fommes impatiens & emportez. La veritable pieté confifte à vaincre fes paffions ; & quand on ne peut rien fouffrir dans fa maifon, on d'écrie la pieté, & on scandalife tous les domestiques.

Ecoutez le faint-Efprit, qui vous dit: Prov. 16 Si vous vous mettez en colere, ne pechel 16. point. Le fou fait éclater tout d'un coup la

colere: le fage diffimule l'injure qui l'a Provs. bleße. Quiconque fe met facilement en co18. 16. Lere, tombe auffi plus aisément dans le pe32. ché. Celui qui eft patient montre fa fageße;

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Eccl.

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22.

7.

l'impatient fait éclater fa folie. Le patient vaut mieux que le vaillant ; & celui qui fçait fe commander vaut mieux qu'un homne qui emporte des Villes. Ne foyez pas prompt à vous mettre en colere, car le fiege de la colere eft l'efprit du fou. Ecoutez Jefus-Chrift qui vous dit, que quiconque fe met en colere contre fon frere, merite Matth.5. d'être jugé, & s'il lui dit des paroles injurienfes, il eft digne du feu. Saint Paul met la colere entre les œuvres de la chair qui excluent du Royaume de Dieu ceux Ephef. 4. qui les commettent. Que le foleil, dit-il, 26. ne fe couche pas fur votre colere. La colere de l'homme dit faint Jacques, n'opere Fac.1.20 point la Justice de Dieu; c'est-à-dire, ne corrige point celui qu'on reprend, ne lui fait aucun bien, & fait du mal à l'ame de celui qui s'y laiffe aller. Bienheu- Matth.s. reux ceux qui font doux, dit Jesus-Christ, parce qu'ils poffederont la terre. AppreneZ 11. 29. de moi que je fuis doux & humble de cœur, & vous trouverez le repos de votre ame. Ceux qui reçoivent la parole de Dieu dans Luc.8.15. un cœur bon & droit, la retiennent, la confervent, & portent du fruit par la patience, Vous poffederez vos ames par votre 21. 19. patience. La charité, dit faint Paul, la Gal. 5. patience, la benignité, la bonté, la toleran- 21.24.6. ce, la douceur, font des fruits du faint-Ef

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4.

2.

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