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Rom. 14.

7.

2.

le changement nuit beaucoup. On a mauvaife opinion d'un domeitique qui ne peut durer nulle part. Je ne parle pas ici de vos devoirs comme Chretiens: la premiere partie de cet Ouvrage les explique amplement. Ainfi je paffe à un autre fujet.

CHAPITRE XIII.

Où l'on voit les regles qu'il faut fuivre, quand on veut choisir un état.

N

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Ul de nous, dit S. Paul, ne vit pour foi-même; ni nul de nous ne meurt pour foi-même. Soit que nous vivions c'est pour le Seigneur que nous vivons: foit que nous mourions, c'est pour le Seigneur que nous mourons. Soit donc que nous vivions, foit que nous mourions, nous Cor. appartenons au Seigneur. Car c'est pour

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cela même que Jesus-Chrift eft mort & qu'il eft reßufcité, afin d'acquerir une domination fouveraine fur les morts & sur les vivans. Vous n'êtes plus à vous-mêmes ;· car vous avez été achetez d'un grand prix. Vous ne devez donc plus vivre pour vousmêmes, mais pour celui à qui vous appartenez, qui eft mort, & qui est reffufcité 1. Cor. 6. pour vous. Il n'eft donc pas permis à un

20.

Chretien, qui eft l'efclave de Jefus-Chrift,

de difpofer de lui-même fans le confulter & fans fçavoir à quel érat il le deftine. Car un maître a droit de marquer à fon efclave, l'emploi où il veut être fervi par lui; & le falut d'un fidele confifte à fui.

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vre la vocation de Dieu , parce que la grace de fon état en dépend, & y ek attachée. Tellement que fi nous fommes affez heureux pour bien prendre le point de notre vocation, pour connoître les deffeins de Dieu fur nous, pour entrer dans la voye qu'il nous a destinée, il n'y a rien à craindre. Car quiconque fait la volonté de Dieu, & fuit fes ordres, ne peut que réüffir dans toutes les entrepri fes: il ne fçauroit perir ; & fût-il embar qué fur la mer la plus orageufe, il s'y fauvera fous la conduite de Dieu, pendant qu'un autre qui aura choifi un lieu en apparence plus afluré, y perira, fi ce n'eft pas Dieu qui l'y appelle. Celui qui marche hors de la voye de Dieu, ne peut que s'égarer plus il marche plus il s'éloigne du lieu où il veut aller. Il y a dans le gouvernement du monde, un arrangement fait par la main de Dieu qui enferme tous les êtres. Celui qui en fort tombe dans le peché, & dans l'ordre des chofes défordonnées qui fe termine à la mort parce que ce n'eft pas Dieu qui

en eft l'auteur, quoique fa providence le gouverne & le regle felon fes deffeins. C'eft de là que fortent ces amertumes, ces chagrins, ces déplaifirs, & ces peines d'efprit, qui tourmentent les trois quarts des hommes, & ceux mêmes qui paroiffent les plus heureux, & qui ne le font qu'en apparence. Car fi on voyoit de quelle maniere leur cœur eft déchiré, ils feroient plus de pitié que d'envie, Euxmêmes trouvent tres-fouvent la vie ennuyeuse,& fouhaittent ardemment la mort. C'eft que la plupart ne font pas dans l'état où Dieu les veut. On entre dans le mariage, dans le commerce, quelquefois dans la Religion & dans l'Eglife, par des vûës toutes humaines & toutes charnelles, par des chagrins & par des dépits que Dieu ne benit pas Ces paffions paffent, fe refroidiffent & s'éteignent, mais les difficultez de l'état qu'on a embraffé ne paffent pas; on fe trouve dépourvû des qualitez qu'il faudroit avoir pour y faire fon falut: On a engagé fa liberté, & on ne peut porter le joug de l'obeïffance; on a fait vou de chafteté, & on ne fent aucune force pour le garders on a promis d'être pauvre, & on aime l'argent ; on a promis d'aimer fa femme, & on ne la peut fouffrir; on veut devenir riche, &

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on ne fçauroit y réüffir que par le menfonge, la tromperie, le larcin: Et comme on eft fans ceffe expofé à ces tentations, on y fuccombe, & on fe damne pour un peu de bien.

Afin de ne pas tomber dans un fi grand malheur, vous devez fuivre les regles que vous trouverez ici marquées.

re,

I.

Vous ne devez jamais vous engager dans un état criminel & damnable par lui-même. Ainfi la magie, la profeffion de comedien, celui de bâteleur & de boufon; tenir academie de jeu, prêter à ufufaire trafic de corrompre les filles & les femmes, font des emplois & des moyens de gagner fa vie, défendus non feulement par la Loi de Dieu encore par les Loix civiles ; & fi méchans, que c'est vouloir fe damner que de s'y engager.

II.

mais

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ne

Il y a des états qui, à la verité font pas fi mauvais en eux-mêmes, mais qui ne laiffent pas d'être extrêmement dangereux, parce qu'on ne fçauroit prefque en exercer les fonctions fans s'expofer au peril continuel de commettre des crimes: Tel eft par exemple, l'état d'un Cabaretier, d'un Soldat, d'un Partisan,

& autres femblables, où il eft bien difficile de garder la Loi de Dieu, & où l'on trouve des tentations fi terribles, que les Saints mêmes feroient en danger d'y fuccomber. De là il s'enfuit qu'on ne doit point entrer dans aucun de ces états, fans nne tres-grande neceffité, ni de foi-mê me, & qu'il faut confulter fon Pafteur, ou une autre perfonne éclairée & Chretienne, pour fçavoir fi Dieu nous y appelle. Car fi Dieu nous y appelle, nous n'avons rien à craindre; mais fi nous y allons de nous-mêmes, Dieu ne fera point obligé de nous donner fa grace pour nous empêcher d'y perir.

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fi

Parmi les états qui font permis, il y en a trois où nous pouvons entrer, le Mariage, la Religion, l'état Ecclefiaftique. Le premier & le troifiéme nous laiffant dans le monde ne font pas fûrs pour le falut que la religion, dans laquelle neanmoins on ne manque ni de 'perils, ni de tentations. Mais comme on yen trouve moins que dans le monde, il eft plus aifé de s'y fauver, pourvû que l'on choififfe un ordre bien reglé. Pour fçavoir auquel de ces tois erats nous fommes appellez, il faut confulter Dieu, notre cœur des gens fages. La priere

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