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32.

III.

le

Ce miracle figuroit d'abord ce qu'il fit enfuite, pour faire encore plus d'honneur au mariage, en l'élevant à la dignité, de Sacrement. C'est le nom que l'Apôtre lui donne, lorsqu'après avoir rapporté les paroles d'Adam, qui en marquent Ephef. 5. lien indiffoluble, il ajoûte : Ce Sacrement est grand, je dis en Fefus-Chrift & dans l'Eglife. C'eft comme s'il difoit: Ce Sacrement eft grand, parce que la fin pour laquelle Dieu l'a inftitué, eft grande, qui eft de nous figurer cette union ineffable du Verbe incarné avec l'Eglife. Car le Verbe incarné defcendant du Ciel, est venu au monde; il a pour ainfi dire, quitté fon Pere, en prenant dans fon Incarnation la forme d'un homme II a : Il auffi abandonné fa mere qui étoit la Synagogue, & il s'eft joint à l'Eglife par une union fi étroite, qu'il n'y a point de puiffance fur la terre, ni dans les enfers qui la puiffe corrompre. Il s'eft uni, premierement dans l'Incarnation, par l'union hypoftatique du Verbe avec la nature humaine, par laquelle Jefus Chrift eft devenu comme une même chose avec fon Eglife: Secondement, par la vocation & la fanctification de fon Eglise, à qui il a promis de ne l'abandonner jamais, d'être

avec elle jufqu'à la confommation des fiecles, & de la rendre invincible; en forte que toutes les puiffances de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle.

Comme donc le mariage eft la figure de l'un & de l'autre de ces deux unions fi divines, on peut dire qu'il en tire un grand éclat, & que fon noeud en devient plus étroit & plus ferme. Et parce que ces figures ne font pas vuides ni fteriles dans la Loi de Grace, comme elles l'étoient dans l'ancienne Loi, elles produifent dans le Sacrement de mariage, la grace qu'elles figurent ; afin les que perfonnes mariées puiffent imiter dans leur vie, la pureté & la fainteté de Jefus-Chrift & de l'Eglife.

1 V.

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Marc. 16,

18.

L'union de deux perfonnes bien Chretiennes, eft d'un grand fecours pour le falut, & un grand appui dans les maux de cette vie. On peut prier enfemble, y faire de bonnes lectures, affifter aux divins Offices, s'exhorter, fe confoler s'animer, fe reprendre & s'avertir l'un l'autre: Et y a-t-il rien de fi doux ? N'eftce pas là le bonheur que l'Ecriture promet à l'homme jufte. Heureux celui qui pf. 127. craint le Seigneur, & qui marche dans fes 1.25 voyes. Vous vous nourrirez du travail de

22.

19. 14.

Prov. 3.

ข. 19.

vos mains vous ferez heureux & comblé de biens. Votre femme fera comme une vigne feconde, vos enfans comme de nouveaux plans d'oliviers autour de votre table. Telle fera la felicité de l'homme qui craint le ȘeiProv. 18. gneur. Celui qui a trouvé une bonue femme a trouvé un grand bien, & il a reçû du Seigneur une fource de joye. Le pere & la mere donnent les maifons & les richeffes: mais c'eft proprement le Seigneur qui donne à l'homme une femme fage. Trois chofes me paroiffent belles devant Dieu & devant les hommes, l'union des freres, l'amitié des voifins, un mari & une femme parfaitement d'accord. On peut appliquer aux mariages bien affortis, tous les avantages que l'Ecriture attribue à l'union, à la paix & à la charité. On peut dire d'un mari & d'une femme qui s'aiment, & qui font étroitement unis, qu'ils font comme une tour imprenable; que rien ne pouvant alterer leur union, rien ne peut les rendre malheureux; qu'ils trouvent dans leur mutuelle amitié des resources inépuifables, pour fe foûtenir dans les afflic tions; que les eaux les plus groffes de la tribulation ne fçauroient éteindre la cha rité qu'ils ont l'un pour l'autre, ni les priver de ce qu'il y a de plus doux fur la terre, qui eft d'avoir un vrai ami

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dans

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E le fein duquel on verfe toutes les peines & tous fes chagrins. O qu'il eft doux dit le Prophete, & qu'il eft agreable de voir les freres demeurer ensemble dans une union parfaite ! Mais comme tous ces biens ne fe rencontrent que dans les mariages chretiens, voyons ce que doivent faire ceux qui veulent entrer en cet état & nous verrons enfuite comment ils y doivent vivre.

CHAPITRE XV.

Quelles difpofitions font neceffaires à ceux
qui fe veulent marier.

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L y en a trois ou quatre. Le premiere eft, de n'entrer dans cet état que pour, faire la volonté de Dieu. Il faut donc confulter, comme nous avons dit en parlant de la vocation en general, & tâcher, de reconnoître fi Dieu veut que l'on fe, marie; parce que fans cela le mariage në fçauroit être malheureux: Vous pou- 1.Cor. 7. vez vous marier à qui vous voudrez, dit 39. faint Paul, pourvû que ce foit felon le Sei gneur. Penfez bien à un engagement, qui a de fi grandes fuites. N'y entrez point par paflion, mais par raison. Si vous n'êtes pouffé que par pouffé que par les mouvemens impetueux d'un amour charnel, vous ne

que

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ferez pas longtemps marié fans vous ca repentir. Les entreprises qui ont des commencemens peu fages, ont pour l'ordinaire une fin tres - malheureufe. Helas! combien y en a-t-il qui s'engagent indifcretement dans le mariage? Combien en a-t-il qui font une action fi importante, fans déliberation fans confeil, & en ne confultant que leurs paffions? Combien y en a-t-il qui ne penfent point à inviter Jefus-Chrift à leurs nôces, & qui font tout ce qu'il faut pour y appeller le démon Faut-il s'étonner fi de ces mariages faits par un choix imprudent inconfideré, & fenfuel, il en fort des enfans impies & déteftables, qui ne ceffent d'irriter la colere de Dieu fur les peuples, & de multiplier les peines dont il les châtie? Pour éviter ce malheur, vous devez demander à Dieu, par de ferventes prieres qu'il lui plaise de vous conduire dans ce deffein, & de vous faire trouver la perfonne qu'il vous a destinée de toute éternité. Car il paroît par les faintes Ecritures, que Dieu détermine à chacun de ceux qu'il appelle au mariage, la perfonne qu'il lui veut donner. Eve fut formée pour Adam; Rebecca fut deftinée pour Ifaac; Sara pour Tobie; & Efther. pour Affuerus. Que fi Dieu a pris ce fain

pour

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