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pour les homines de l'ancien Teftament,
on ne peut douter qu'il ne le prenne pour
lés Saints du nouveau. Il eft le même au-
jourd'hui qu'hier; & il fait encore écla
ter en nos jours dans les mariages, la pro-
fondeur de fa fageffe. C'est ce qui fait dire
à Salomon • que les parens donnent la
maifon & les richeffes, mais
que c'est Dieu
proprement qui donne une femme prudente.
Si donc vous êtes appellé au mariage, ne
confultez pas tant dans le choix de la
femme que vous épouferez, votre fan-
taifie, votre inclination, votre paffion,
ou celle de vos parens, que la volonté de
Dieu; parce que fi vous ne prenez celle

que

fa providence vous a destinée, vous ferez malheureux. Voulez-vous que votre mariage foit fait dans le Seigneur, comme parle faint Paul, & que ce foit lui qui y prefide? Ne vous choififfez pas une femme à vous même, mais priez Dieu qu'il vous faffe la même grace qu'à Adam, & qu'il vous forme comme à lui, une aide qui vous foit femblable.

La feconde difpofition où vous devez être, c'eft de ne point époufer, fans de tres-grandes raifons, une perfonne heretique. Il n'y a rien de fi dangereux pour le falut; car fi l'homme infidele eft quelquefois fanctifié par la femme fidelle, tres

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Prov.19. 14.

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par

fouvent auffi l'homme fidele eft perverti la femme infidelle. Dieu avoit tresétroitement défendu à fon peuple de s'allier aux Cananéens, & aux autres Payens de la Terre promife, de peur que les femmes qu'ils prendroient parmi ces peuples, ne les attiraffent au culte de leurs idoles comme il arriva, lorfque les Juifs violerent ce précepte. L'Eglife par la même raifon a defendu aux Chretiens de fe marier chez les Heretiques; & il n'y a que trop d'exemples, qui font voir que ces mariages font prefque toûjours funeftes pour ce monde ou pour l'autre.

On ne doit point auffi épouser fa parente dans les degrez défendus, à moins que des raifons tres - confiderables n'obligent à demander la difpenfe des Canons qui le défendent. Ordinairement ce n'est point l'efprit de Dieu, mais la concupifcence des yeux ou de la chair, où l'amour des richeffes qui fait ces mariages dans les degrez défendus. Auffi voyons nous que Dieu ne les benit gueres, & qu'il les punit prefque toûjours par la fterilité, ou par d'autres malheurs encore plus grands.

La troifiéme chofe que doit faire celui qui fe veut marier, eft de chercher une perfonne qui foit à peu prés de fa condi

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tion de fon humeur, & de fon âge. De femblables mariages peuvent être appellez felon le Seigneur, puifqu'il eft de la fageffe de Dieu, de joindre des perfonnes qui ont tant de rapport entre elles. Il faut qu'elles foient ordinairement de la même condition, parce que l'inégalité qui fe trouve en ce point, eft la fource du fafte & du mépris que l'un fait de l'autre, & eft prefque toûjours un obftacle invincible à l'union qui doit être entre deux perfonnes qui font toûjours ensemble. Elles doivent être de même humeur , parce qu'il eft rare qué les efprits foient unis quand les humeurs font fi contraires. Dieu, qui felon le Prophete, fait demeurer dans une même maison ceux qui font d'une même humeur, ne permet les alliances de ceux qui n'en font pas, que pour les punir, ou pour leur donner de quoi exercer leur patience. Prenez donc garde à chercher une femme douce raifonnable, & d'un efprit bien fait, vous fouvenant de cette parole de l'Ecriture: La femme querellenfe eft femblable à un Frov. 7. toit qui degoute pendant l'hyver ; & de cette autre: Une femme difcoureufe & criarde, eft à un homme doux & paifible, ce qu'est une montagne de fable à un vieillard qui la monte. Tâchez de trouver une

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15.

Prov. S.

13,

perfonne de votre âge. Car quelle union de cœurs pourroit - on attendre d'un mariage où les corps feroient d'un âge fi different? Réjouiffez-vous, dit le Sage, avec la femme que vous prenez dans votre jeuneße. Enfin, cherchez une femme qui ait plus de pieté que de beauté, & qui foit plus riche en vertu qu'en argent; une femme qui s'applique à fon ménage, & qui aime à travailler. Car ce ne font point les grands reve nus, non plus que la beauté qui rendent les mariages heureux. La beauté & les richeffes ne font que par furcroît, mais la pieté & le travail font proprement le partage de ceux dont Dieu à pris la cona duite. La fainteté & la prudence d'une femme, dit le Sage, furpaffent de beauProv. 1. coup la beauté du visage. Une femme raifonnable eft un riche heritage. Dieu la donnera à celui qui le craint, pour récompenfe de fes bonnes œuvres. Enfin, dit-il, bonne grace eft un avantage plein d'illufion, & la beauté n'eft rien. La femme qui craint le Seigneur eft la feule qui mérite d'être

Eali..6.

19.

30.

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la

CHAPITRE XVI.

Où l'on explique les devoirs des perfonnes

L

mariées.

Il y en a de quatre fortes. Les premiers

regardent Dieu. Les feconds regardent les perfonnes unies par le mariage. Les troifiémes regardent les enfans qui en font le fruit. Les quatriémes regardent le Sacrement même qui en rend la generation legitime & chretienne.

I..

A l'égard de Dieu, vous devez obferver ce precepte de l'Ecriture, qui dit : Craignez Dien, gardez fes commandemens: Eccl. C'est là tout l'homme, ou le tour de l'hom- 13° me. C'eft-à dire, que vous devez établir pour fondement de votre bonheur en ce monde & en l'autre, la crainte de Dieu fon amour, & une inviolable fidelité à garder fes commandemens. De forte que vous foyez difpofé à tout perdre, plûtôt que de perdre fa grace par un feul peché mortel. Vous devez avoir pour lui un amour de préference qui vous faffe quit ter dans les grandes occafions, les chofes & les perfonnes que vous aimez le plus , pour conferver votre cœur dans Paffection qu'il lui doit. Le bien, l'hon

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