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regarde comme fa fin, qu'il l'invoque
avant que de les entreprendre, & qu'il le
remercie lorfqu'elles font faites. Quand
un Fidele garde cette exactitude, & qu'il
vit dans cette pieté, on peut dire que tou-
tes fes voyes font faintes, que fa vie eft
un facrifice de loüange, qu'il prie toû-
jours; & que fi Dieu dans fes differens
exercices échape quelquefois à fon efprit,
il le conferve dans la fidelité & dans la
difpofition de fon cœur. Saint Auguftin
dit, qu'il n'y a point de langue qui puiffe
fuffire à louer Dieu des journées toutes
entieres; mais que c'eft le loiter fans ceffe,"
que de bien faire tout ce qu'on fait, & "

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qས་ cu par nos actions que nous dè- “
vons rendre notre priere continuelle. Il “
dir ailleurs, que notre defir eft notre orai- "
fon; que fi notre defir n'eft point inter-
rompu, notre oraifon ne l'eft point
auffi; que ce n'eft pas en vain que l'A- "
pôtre nous ordonne de prier fans relâ- "<
che; & que comme cela ne fe peut faire
en fe profternant fans ceffe devant Dieu,
il y a un moyen de rendre notre oraifon "
perpetuelle, qui eft le defir de poffeder
Dieu. Quoi que vous faffiez, fi vous le "
faites dans le defir du repos éternel, vous
n'interrompez point votre priere, & vous
ne ceffez point de prier, fi vous ne ceffez

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Pfal.

34.

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, point de defirer la celefte patrie. Saint Bafile tout de même, nous enfeigne qu'en travaillant on peut prier de cœur ou de bouche, en chantant des Hymnes, des Pleaumes & des Cantiques qu'il faut joindre à cela des remerciemens, pour reconnoître la grace que Dieu nous fait, en nous donnant la force d'agir; & lui demander que nous n'ayons point d'autre vûë, ni d'autre but dans nos occupations, que de lui plaire. En vivant ainfi, on prie fans ceffe, & il n'y a pas une action, quelque petite qu'elle paroiffe, qui ne foit une priere quand on la fait pour Dieu. Boire, manger, dormir, étudier, converfer avec cette intention, font de tres-bonnes oraifons. Souffrir avec patience les maladies, les pertes, les procez, les médifances, les calomnies; c'est offrir à Dieu des facrifices agreables à fes yeux. En un mot tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait, tout ce qu'on fouffre pour Dieu, & dans l'ordre de Dieu, eft une vraye priere. Un regard, une élevation de cœur, un foupir formé par l'amour un defir de le poffeder, une adoration interieure un abaiffement profond, une foi vive, une efperance ferme, une charité fincere, une bonne conscience, font des oraifons qu'il ne rejette point, & que

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le Anges portent avec empreffement au trône de l'Agneau.

CHAPITRE IX.

De la Meffe: comme il la faut entendre.

L'Afiduité avec

'Affiduité avec laquelle les Fideles

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pratiques de pieté, que la Providence a confervées dans le relâchement des derniers fiecles; pour empêcher les hommes de tomber dans l'irreligion & dans le libertinage car il y en a beaucoup qui pafferoient des femaines entieres fans prier Dieu, s'ils n'avoient pris heureusement la coûtume d'entendre la Meffe tous les jours ; & fi ce n'étoit un grand peché d'y manquer par fa faute les Dimanches & les Fêtes. Cette pratique n'est pas moins venerable par fon antiquité que par fa fainteté. Les premiers Chretiens de l'Eglife de Jerufalem entendoient la Meffe tous les jours, puifqu'ils communioient tous les jours. Dans les fiecles fuivans ils y affiftoient toutes les fois qu'on la difoit; & nous lifons dans faint Auguftin & dans faint Chryfoftome, qu'on la difoit en plufieurs endroits tous les jours, & que les vrais Chretiens n'y manquoient pas. Saint Auguftin loue fainte Monique fa

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mere, de n'avoir paffé aucun jour de fa vie fans affifter au myftere du faint Autel, d'où elle fçavoit que l'Eglife diftribue à fes enfans la victime fainte, dont le fang a effacé la cedule de mort qui nous tenoit engagez au demon ; & il remarque » que cette fainte veuve étant prête à mou. recommanda avec beaucoup d'empreffement, qu'on fe fouvînt d'elle aprés fa mort dans le faint Sacrifice de l'Autel.

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Suivez donc une coûtume fi loüable & fi religieufe; 'mais prenez garde à ne pas pratiquer en Juifs un fi faint exercice. La Meffe n'eft pas utile à tous ceux qui l'entendent; & il n'eft pas bon de l'entendre fans preparation, fans refpect, fans devotion. Croiriez-vous qu'il y a des Peres qui demandoient aux Fideles une pureté prefque auffi grande pour affifter à la Meffe, que pour communier? Saint Chryfoftome fe plaint que quelques-uns avoient la hardieffe d'affifter à la celebration des faints Myfteres fans les recevoir; & il leur dit : Ou communie, ou fortez avec les penitens. Les Payens, les Catecumenes & les Penitens pouvoient affifter aux inftructions, aux exorcifmes & aux prieres mais lorsque le Prêtre fe préparoit à offrir le facrifice non fanglant, on les mettoit dehors; un Diacre crioit à

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haute voix: Vous qui êtes en penitence. fortez les chofes faintes ne font que pour les Saints Et par ces paroles il chaffoit de la Meffe tous ceux qui n'étoient pas Saints.

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Aujourd'hui. cette difcipline exterieure ne s'obferve plus. Non feulement l'Eglife permet aux pecheurs, mais elle leur commande d'entendre la Meffe les Dimanches & les Fêtes. Elle a bien vû que fi elle continuoit à les éloigner de la vûë de fes Myfteres, la plûpart, au lieu d'en être affligez, en feroient bien aifes, & en prendroient occafion de pecher plus hardiment & de s'endurcir. Elle aime donc mieux qu'ils viennent à la Meffe; & tout ce qu'elle exige eft qu'ils y affiftent avec un cœur contrit & penitent, qu'ils déteftent leurs pechez qu'ils offrent, le Corps & le Sang de Jefus-Chrift, leur Sauveur, pour en obtenir la remiffion; qu'ils s'offrent avec lui en facrifice, & qu'ils prennent une forte refolution d'achever en eux ce qui manque aux fouffrances de ce divin Sauveur, en expiant tous leurs pechez par une penitence falu

taire.

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Allez donc à la Meffe tous les jours, comme vous iriez au Calvaire :'affiftez. la commémoration du facrifice de Jefus,

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