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prouvée par les propres paroles de l'Ecritu re & des Peres, & par des raifons tirées du fond de la Religion Chretienne; & je marque celle que les plus juftes doivent faire auffi-bien que celle que Dieu demande aux pecheurs. La devotion à la fainte Vierge & aux autres Saints, eft établie fur les principes de la doctrine Catholique, & refferrée dans les bornes qu'elle doit avoir.

Outre ces exercices communs, j'en propofe de particuliers que je croi fort utiles, comme la méditation de la mort & du Jugement; les moyens d'acquerir la connoiffance de foi-même, qui eft la plus utile de toutes les fciences; la retraite d'un jour chaque mois; la méditation de la Paffion de notre Seigneur, toures les nuits du Jeudi au Vendredi, & quelques autres. Je parle encore dans cette premiere Partie, des plaifirs qui font permis, & je donne fur cela des regles tirées de l'Evangile & de la doctrine

des Saints.

Dans la feconde Partie du Livre, je confidere le Chretien comme engagé dans une de ces conditions generales qui composent la République, & je lui fais voir les devoirs qui font attachez à ces differens états. Ainfi les riches & les pauvres, les grands & les tits, les maîtres & les domeftiques, trouveront ici un abregé de tout ce que l'Ecriture

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& les Peres ont dit fur leurs obligations. Je defcends enfuite aux états particuliers, où le Chretien fe peut engager par fon propre choix, tels que font le Celibat, le Mar riage, le Sacerdoce, la Religion : J'apporte les marques d'une bonne vocation : J'explique les avantages & les devoirs du Mariage, de la Viduité & de la Virginité. Je ne confeille point à ceux qui ne fe fentent appellez ni au Sacerdoce, ni à la Vie Religieufe, de faire vœu d'une continence perpetuelle. L'experience fait voir que de tels engagemens ne font pas avantageux: Au lieu qu'on ne rifque rien en faisant un vœu limité qu'on renouvelle de temps en temps. Je me fuis affez étendu en parlant de la Virginité, parce que c'eft un état beaucoup plus faint & beaucoup plus doux que celui du Mariage. J'ai trouvé dans les Peres des éloges admirables de cette excellente vertu, & j'ai crû qu'on feroit bien-aise d'en avoir un abregé.

Je n'ai rien dit du Sacerdoce, & prefque rien de l'état Religieux, n'ayant point travaillé pour les perfonnes qui y font engagées. Je finis mon Ouvrage par une difpofition qui convient à tous les Chretiens, en quelque état qu'ils foient. C'eft le gemiffement où nous devons vivre fur la terre, en penfant à notre exil, & à la celeste patrie, dont

le defir & l'amour ne doivent jamais fortir de notre cœur.

Je puis affurer que je n'ai rien dit de mormême dans ce Livre: tout eft pris dans l'Ecriture, dans les Peres, & dans les bons Auteurs de ces derniers temps: j'en mets fouvent les propres termes : quelquefois je les abrege; mais j'en conferve toûjours le fens

De Monfieur Courcier Docteur de Sorbonne, Theologal de Paris.

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'Ai lû un Livre qui porte pour titre, Le Directeur Spirituel pour ceux qui n'en ont point. Fait à Paris ce 19. Novembre 1689.

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COURCIER.

Approbation des Docteurs.

TL n'appartient qu'à ceux qui ont joint une longue experience à une fcience folide, à une pieté épurée, à un difcernement délicat, de prefcrire des Regles, à la faveur defquelles les Fideles puiffent marcher avec fûreté dans les voyes du falut. Quiconque entreprend de fe conduire, foi-même, a grand fujet d'apprehender que l'illufion & l'égarement ne foient le trifte appanage, & la jufte punition de fon orgueil. Quiconque entreprend de conduire les autres, s'engage dans un emploi où les périls femblent s'appeller les uns les autres ; & c'eft en vain que l'on le flate de l'efperance de réüffir dans cet Art des Arts, fi l'on ne foûtient de droites intentions, par une application perpetuelle, & par un attachement inviolable à tout ce que l'Ecriture & les Peres enfeignent, qui peut fervir à démêler la lépred'avec la lépre, le peché d'avec le peché, le confeil d'avec le précepte, la vertu d'avec la perfection, les paffions d'avec la raison, la loi de la chair d'avec celle de l'efprit, les maximes du fiecle d'avec celles de Jefus-Chrift, la corruption. de la coûtume d'avec la fainteté de l'Evangile. Ce Livre qui a pour titre, Le Directeur Spirituel, eft le fruit d'un travail de plufieurs années. Ce n'eft point un Ouvrage, où l'efprit abandonné

à foi-même, ne cherche qu'à échaper à la verité pour la mieux cacher aux autres; il n'y a point de ces fubtilitez affectées, qui à force de commettre la Loi, en font perdre de vûë tout l'efprit, en éloignent l'amour, en ruïnent la pratique, on n'y voit point de ces devotions mal reglées, où l'on quitte le principal pour l'acceffoire, où l'on met toute la perfection dans certains exercices, à qui c'eft faire bien de l'honneur, que de croire qu'ils peuvent être des moïens pour y parvenir, & où l'homme plein d'induftrie pour le faire perdre le mérite de fes meilleures actions, s'applaudit fouvent en fecret, & quelquefois même en public, parce qu'il n'eft pas comme ceux qui croyent que l'accompliffement de leurs devoirs fuffit pour occuper leur zele, & pour fixer leur conduite. Tout y eft fimple, mais de cette fimplicité qui fait le plus bel ornement de la verité : tout y eft folide, mais de cette folidité qui eft appuyée fur la pierre angulaire, & fur la colonne & la bafe de la verité: tout y eft plein d'onction, mais de cette onction qui ne fe termine pas à un foible attendriffement, où les fens ont la meilleure part; mais qui penetrant l'ame toute entiere, lui infpire en même temps, & l'amour & la pratique des vertus. Les Fideles y apprendront à le fanctifier dans les divers états où la Providence peut les mettre; ils y trouveront de quoi s'affermir dans la pieté, de quoi lever leurs doutes, de quoi éclaircir leurs difficultez; ce qui n'empêchera pas qu'également humbles, dociles & foumis à la Loi de JefusChrift & de l'Eglife, ils ne confultent les Pafteurs que Dieu leur a donné pour les éclairer, & pour les conduire. Fait à Paris le 27. Novembre

1690.

L.

BLAMPIGNON, Curé de S. Mederic. HIDEUX. Curé des Saints Innocens. DARNAUDIN, Curé de S. Martin à S. Denys en France.

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