Le directeur spirituel pour ceux qui n'en ont point

de Sorbonne.

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'Homme dans l'état d'innocence ne dépendoit que de Dieu feul, il n'avoit point befoin d'autic guide & d'autre Directeur; mais ne s'étant pas voulu foumettre à fa volonté, il a mérité par fa rebellion de dépendre même des hommes dans fa conduite civile & fpirituelle. Dans l'Etat les Princes gouvernent les Peuples, & dans l'Eglife les Prêtres conduifent les Fideles: mais ce qui eft de plus fâcheux, c'est que fouvent les uns & les autres ne font pas autant remplis de l'Elprit de Dieu, qu'ils devroient être pour ne faire fuivre que fes Loix. C'est pourquoi on fe trompe quelquefois dans le choix qu'on fait d'un Directeur pour la conduite de la confcience; & ce qui eft encore pire, c'eft qu'on eft bien - aife d'être trompé on veut fe conduire foi-même, & n'être pas conduit; on veut fuivre fes lumieres, & non pas celles qu'on nous préfente; & quoi qu'il femble qu'on fe foit déporté du droit & du domaine de fa propre volonté pour le remettre entre les mains de fon Confeffeur, on le retient & on le conferve toûjours, au moins par quelque endroit. Dieu permet, pour le malheur de ces perfonnes, qu'elles trouvent des Directeurs qui s'accommodent à leurs inclinations, & des aveugles qui les conduisent dans le précipice. Quand on eft mieux difpofé, & qu'on a toute la bonne foi & toute la fincerité qu'on doit avoirpour aller à Dieu,on eft encore fouvent en peine de trouver un Directeur qui y conduife fûrement. Le nombre en eft bien plus petit qu'on ne s' s'imagine on trouve beaucoup de Confeffeurs, ou

plûtôt d'Auditeurs; mais peu de Directeurs, qui ayent les lumieres, la prudence, la fermeté & le zele neceffaire pour le falut des Ames, & qui donnent l'application & ayent la charité & la patience pour l'operer. Celui ci peut fuppléer en quelque façon à leur défaut : l'Auteur aprés s'être inftruit de cette divine fcience de conduire les Ames, dans les Livres facrez, aprés avoir appris cet Art des Arts, comme l'appelle faint Gregoire Pape, d'un des meilleurs Maîtres qui ait. été dans l'Eglife en notre fiecle; aprés avoir joint une experience de plufieurs années à fon érudition, y propofe les plus fures & les plus faintes regles qu'on y puiffe fuivre, & aufquelles on peut s'attacher avec d'autant plus d'affurance, qu'elles font tirées, non pas des ruiffeaux bourbeux des opinions humaines, mais des plus pures fources de l'Ecriture & de le tradition de I'Eglife. C'eft le témoignage que moi fous-figné, Docteur en Theologie de la Faculté de Paris, en ait rendu ce 18. Avril 1690. BLOUIN.

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Autre approbation des Docteurs.

A Parole de Dieu n'eft pas moins la regle de nos mœurs que de notre foi; & c'est dans cette fource divine qu'il faut neceffairement chercher les vrais principes de la vie Chretienne. Mais outre qu'une jufte application de cette fainte regle aux conditions particulieres des hommes, n'eft pas de la portée de tout le monde; ceux mêmes qui font capables de la faire, n'ont pas toujours ni affez de loifir, ni affez de courage pour y travailler comme il faut : & ainfi ne comprenant jamais affez l'étendue de la Loi de Dieu, ils ne l'accompliffent qu'en partie; ce qui, dans le fentiment de l'Apôtre faint Jacques, les rend

auffi coupables, que s'ils l'avoient violée toute entiere. C'eft fans doute en vûë de remedier à ce defordre, que l'Auteur de ce Directeur a voulu que les principes dont il fe fert à l'égard de quelques particuliers, puffent être utiles à tout le monde, en le donnant au Public. On y trouvera par-tout des maximes tres-faintes & tres-propres à tous les états de la vie : une connoiffance parfaite du cœur humain, qui en penétre les profondeurs, pour les guerir enfuite par des remedes convenables : & enfin, tout ce qui eft neceffaire pour former & pour affermir dans tous les hommes, les fentimens de la veritable & folide pietéa Nous affurons au refte, que l'Ouvrage eft orthog doxe, aprés l'avoir lû fort exactement. A Paris, le 10. Septembre 1690. DE RIVIERE.

Autre Approbation.

LE Livre qui porte pour titre, Le Directeur Spirituel, eft un recueil de tant d'excellentes Regles pour la vie Chretienne, que ceux qui les fuivront, marcheront infailliblement dans la lumiere, & fe procureront la paix d'une bonne confcience,qui eft le plus grand avantage de cette vie. Ils apprendront par la lecture de ce Livre, à adorer Dieu en efprit & en verité, à connoître leur cœur & à le regler : les perfonnes imparfaites trouveront de quoi s'inftruire, & de quoi s'éler à Dieu; & celles qui ont fait quelques progrés dans la pieté, découvriront des moyens furs pour le mettre en garde contre l'illufion dans la devotion. Tout le monde y trouvera de tresfolides maximes pour remplir les devoirs de la Religion Chretienne, & de fon état. Fait à Paris, ce 20. Avril 1690. J. B. LA COSTI.

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