expreffe & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, & de quinze cent livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers audit Expofant, & de tous les dépens, dommages & interefts; à la charge que ces Prefentes feront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, & ce dans trois mois de la date d'icelles, & que l'impreffion defdits Livres fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, & ce en bon papier & en beaux caracte conformément aux Reglemens de la Librairie; & qu'avant que de les expofer en vente, il en fera mis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans le Cabinet de nos Livres en notre Château du Louvre, & un dans la Bibliotheque de notre tres-cher & feal Chevalier Chancelier de France le Sieur Phelypeaux Comte de Ponchartrain, Commandeur de nos Ordres; & le tout à peine du nullité des Prefentes du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fes ayans caufe, pleinement fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la Co res pie defdites Prefentes qui fera imprimée au commencement ou à la fin defdits Livres foit tenue pour dûëment fignifiée ; & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers Secretaires, foy foit ajoûtée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent de faire pour l'execution d'icelles, tous Actes requis & neceffaites, fans demander autre permiffion, & nonobstant clameur de Haro, Chartre Normande, & autres Lettres à ce contraires; Car tel eft nôtre plaifir. Donné à Verfailles le 17. Decembre l'an de grace 1707. & de notre Regne le foixante-cinquième. Signé, Par le Roy en fon Confeil, LAUTHIER ; & fcellé. Regiftré fur le Regiftre n. 2. de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, page 290.n. 561. conformément aux Reglemens, notamment à l'Arrêt du Confeil du 13. Aouft 1703. A Paris ce 24. Decembre 2707. Signé, LOUIS SEVESTRE, Syndic. LE I LE DIRECTEUR SPIRITUEL POUR CEUX QUI N'EN ONT point. CHAPITRE I. Du petit nombre de bons Directeurs. E feul titre de ce Livre fuffic pour en faire connoître le deffein. On ne l'entreprend que pour les perfonnes qui n'ont point de Directeur. C'eft à elles que l'on parle, & non à ceux qui en ont un, ou à qui il eft aifé d'en avoir. On n'a pas la moindre pensée d'éloigner les fideles de recourir dans leurs tentations à leurs Pasteurs, & de leur demander tous les fecours fpirituels dont ils peuvent avoir befoin. On fçait que c'eft la voye ordinaire, naturelle & legitime, que Jefus - Chrift a établie A dans fon Eglife pour la conduite des ames. On fçait qu'il a dit aux Apôtres, & en leur perfonne à tous les Pafteurs: Je vous Matth. envoye comme mon Pere m'a envoyé : Allez20. Luc. donc,inftruifez tous les peuples, les batifant 10. 16. auNom du Pere, du Fils, & dufaint Efprit 28. 19. leur apprenant à obferver toutes les chofes que je vous ai commandées. C'est à eux qu'il a dit: Celui qui vous écoute, m'écoute; celui qui vous méprise, me méprise: & une des louanges qu'il donne à fes brebis, eft qu'elles écoûtent fa voix, & qu'elles la connoiffent. On refpecte cet ordre facré que le Sauveur a établi; on le croit inviolable, & aucun de ceux qui le peuvent fuivre, ne s'en doit écarter. On regarde comme un tres - grand defordre le libertinage de plufieurs Catholiques, qui ne demandent jamais confeil à perfonne dans l'affaire du falut, qui s'y gouvernent par leur propre efprit, & qui font affez voir par une fi criminelle negligence, que ce n'eft pas leur affaire capitale; ou qu'ils font remplis de cette préfomption que le faint Efprit a condamnée dans les faintes Prev. 3. Ecritures, quand il a dit: Ne foyez point 12. Rom. fages à vos propres yeux, & ne vous fiez point à vos propres lumieres. 82019. Ces ames, ou négligentes ou préfomptueuses, font d'autant plus inexcufables, qu'il y a par tout le monde chretien des Curez ou d'autres Ecclefiftiques, que l'on peut confulter. Quand on ne fçait pas lire, on n'a prefque point d'autre moyen pour s'inftruire, & tous les fideles en general ne fçauroient mieux faire, que de s'adreffer aux Pafteurs dans leurs difficultez. Les lévres du Prêtre, dit l'Ecriture, gardent la jcience; & on luy demandera 2. 7. l'explication de la Loy. Mais comme il feroit difficile à plufieurs Curez d'entrer avec tous leurs Paroiffiens dans le détail d'une direction particuliere, on eft quelquefois reduit à la neceffité de chercher d'autres Directeurs quelquefois même ceux qui excellent dans la conduite des ames font fi occupez, que beaucoup de perfonnes ne fçauroient profiter de leurs foins. Si un bon Directeur eft ce fage Confeiller que l'Ecclefiaftique nous ordonne . de choifir entre mille, felon la belle explication du faint Prêtre Avila; fi même on le doit chercher entre dix mille, felon la pensée de faint François de Sales; qui ne voit que le nombre des bons Directeurs eft fi petit, qu'une infinité de perfonnes n'en fçauroient trouver, & font reduites à chercher ailleurs l'inftruction qui leur eft neceffaire ? C'eft dans cette Malac. Eul. |