Quelques-uns de fes Difcours étant pleins de réflexions fenfées & utiles, pluftôt que de recherches favantes & profondes, c'est par cette raison, apparemment, qu'ils n'ont pas eu place dans ces Mémoires, ou que du moins ils ne s'y trouvent qu'en abrégé. Mais, par cette raisonlà même, ils n'en font que plus propres à un plus grand nombre de lecteurs. Auffi l'illuftre Auteur a-t- il fouhaité qu'il s'en fit un Recueil après fa mort. Je n'entreprens point de prévenir le jugement du blic. J'ai feulement à dire qu'il n'y a rien dans ce volume, qui ne foit fidellement imprimé d'après le manufcrit original, fans qu'on ait pris la liberté d'y fai re le moindre changement. pu MEMOIRE SUR LA VIE DE L'AUTEUR. NICOLAS GEDOYN, , Chanoine de la Sainte Chapelle de Paris, Abbé Commendataire de Notre-Dame de Baugency, l'un des Quarante de l'Académie Françoife, &Penfionnaire de l'Académie des Inf criptions Belles-lettres, naquit à & Orléans le 17. Juin 1667. Il eut pour père Philippe Gédoyn, Chevalier, Seigneur de Bélan, Maréchal des Camps & Armées du Roi, Gouverneur du Château de Baugency; & pour mère, Marie * Mareau, Dame de Pully. *Voyez l'Hiftoire de la Chancellerie de France, Table du Tome I, au nom Ma reau. J'avoue que la Généalogie d'un homme de Lettres, quelque brillante qu'elle foit, eft ce qui nous intérelle le moins dans fon éloge. La poftérité a'vide de s'inftruire dans les écrits des Savans, a befoin qu'on lui conferve l'hiftoire de leurs ouvrages, & qu'on lui faffe le détail de leurs talens, pluftôt que l'énumération de leurs ancêtres. Mais il y auroit autant d'affectation à vouloir paffer cet article fous filence quand il eft avantageux à l'Ecrivain dont on parle, qu'il y auroit de fotte vanité à vouloir en tirer des conféquences trop fortes en fa fa veur. On ne dira que la plus exacte vérité, & la mieux prouvée par des titres authentiques, en avançant que Meffieurs Gédoyn étoient d'anciens Gentilshommes de l'Orléanois, connus, & avec diftinction, dès le quinziéme fiècle. Etienne Gédoyn commandoit l'arrière-ban de Touraine à la bataille de Montlhéri en 1465. Robert fon fils, Baron du Tour, fut Secrétaire des Finances fous Louis XII, & fous François I. On fait que ce titre répondoit alors à celui de Secrétaire d'Etat, qui n'a commencé que fous Henri II, en la perfonne de M. de l'Aubespine, au Traité de Cateau-Cambrefis l'an 1559. Robert Gédoyn foufcrivit en cette qualité le contrat de mariage de François de Vallois, Comte d'Angoulême, (François I,) avec Madame Claude de France, fille du Roi Louis XII, paffé aux Moutils-les-Tours le 22 Mai 1506, & il fut l'un des Ambaffadeurs de François I, pour le Traité qui fut figné à Bruxelles le 3 Décembre 1516, entre le Roi & l'Empereur Maximilien. Pour donner une idée précise, du caractere de ce Miniftre, qui fut un Citoyen vertueux, il fuffira de rapporter fon Epitaphe, telle qu'on la trouve dans les Poëfies de Marot, Sçais-tu, Paffant, de qui eft ce tombeau ? * Voyez l'Abrégé Chronologique de l'Hiftoire de France, par M. le Préfident Hénauty pag. 197, a iiij & 221. Monta plus haut que tous ceux qui fe ha tent. C'est le tombeau, là où les vers s'appâtent, Ci gît, hélas ! plus je ne le puis taire, Or a vécu perfonne d'âge pleine, Je n'ai pu m'empêcher de m'éten dre un peu fur ce Robert Gédoyn, dont nous venons de parler. La répu tation de probité qu'il a laiffée, & le monument honorable qui en refte dans les Euvres de Marot, exigeoient cette légère digreffion, qui même en confidérant les chofes du côté philofophique, ne doit point paroître étrangè re à notre fujet. En effet, fi l'on |