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des molécules électriques; à raison de la distance, l'attraction des molécules propres du corps électrifé doit fuivre la même loi, fans quoi il n'y auroit point compenfation entre cette attraction & la répulfion des molécules du corps confidéré dans l'état naturel; ce qui eft contraire à l'expérience (3). Il fuit delà que l'attraction exercée par AB fur la molécule D, fera égale, dans l'hypothese préfenté, à la repulfion de AC fur la même molécule, puifque d'un côté celle-ci eft repouffée par AC, en raifon de l'excès de fluide de cette même partie, & que de l'autre, elle fera attirée par la partie AB, en raison de la portion de la maffe de AB, laquelle faifoit équilibre à la quantité de fluide, qui eft censée avoir paffé dans la partie AC. Donc dans le cas, représenté (fig. 2), où la molécule D eft plus près de AB que de AC, l'attraction prévaudra fur la répulfion, & la molécule D fera follicitée à entrer dans le corps BC. On conçoit qu'en même-temps l'action du corps BC fur la molécule E, doit être répulfive..

17. L'équilibre étant rompu entre les forces des parties AC, AB, il eft clair qu'il tendra à se rétablir; en forte qu'une portion du fluide de AC paffera dans AB, jufqu'à ce que le corps foit rentré dans fon état naturel. Ce retour fe fera lentement, fi le corps A eft idio-électrique ;

mais s'il eft an-électrique, le fluide parviendra en un inftant à l'uniformité.

On conclura auffi des différens états où fe trouvent les molécules E, D, fuivant les divers cas mentionnés ci-deffus, qu'il peut arriver que, pendant le retour du corps vers fon état naturel, il forte du fluide de AC, ou qu'il en entre du dehors dans l'intérieur de AB, & la promptitude avec laquelle cette tranfmiffion s'opérera, dépendra auffi de la nature des corps environnans, & du plus ou moins de facilité que la matiere électrique éprouvera à les traverfer.

18. Si le fluide n'étoit pas uniformément répandu dans chaque partie du corps A, ou fi, dans le cas d'une diftribution uniforme, les deux parties n'étoient pas égales entr'elles, on obtiendroit toujours des résultats analogues à ceux qui ont été expofés ci-deffus. Il y a une infinité de cas poffibles, relatifs aux différens états de AC & AB. Mais chacun de ces cas ayant un rapport déterminé avec le cas le plus fimple, qui eft celui que nous avons confidéré, fera toujours fufceptible d'y être ramené.

Imaginons, par exemple, que la partie AC, foit double ou triple, ou, &c. de la partie AB; & que la portion de fluide, qui furabonde dans cette partie, foit égale à celle qui manque dans

la partie AB. Si l'on conçoit la molécule D, fituée entre ces deux parties féparées l'une de l'autre, le point dans lequel il faudra fuppofer que la force répulfive de AC eft concentrée n'aura plus, à la vérité, la même pofition que dans le cas mentionné (16); mais le point où il faudroit placer la molécule D, pour qu'elle fût autant attirée par AB, que repouffée par AC, fe trouvera néceffairement entre les deux centres d'action des deux parties AB, AC, quoiqu'à des diftances inégales de ces parties. Donc, dans le cas représenté (fig. z), la molécule D étant plus voifine du centre d'action de AB que de celui de AC, cette molécule tendra toujours à pénétrer dans le corps AB; tandis que la molécule E fera follicitée à s'en écarter.

19. Paffons maintenant à la recherche des loix, fuivant lefquelles deux corps électriques agiffent l'un fur l'autre. Soient A, B, (fig. 2), ces deux corps, que l'on fuppofe d'abord dans l'état naturel. Toute action étant réciproque, il fuffira de confidérer celle du corps A fur le corps B. Or il y a quatre forces qui entrent comme élémens dans cette action.

1o. La matiere propre de A attire le fluide

de B.

B.

2o. Le fluide de A repouffe celui de

3%

3°. Le fluide de A attire la matiere propre de B. 4o. La matiere propre de A exerce auffi fur la matiere propre de B une action que nous déterminerons plus bas.

Il eft clair d'abord, d'après ce qui a été dit, (3), que l'attraction de la matiere propre de A fur le fluide de B, eft égale à la force répulfive mutuelle des deux fluides: car il en eft ici du corps B, vis-à-vis du corps A comme d'une partie quelconque d'un feul corps, l'égard d'une autre partie du même corps. Ainfi les deux forces dont il s'agit, fe faifant équilibre, leur effet eft comme nul.

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En fecond lieu, la premiere force eft égale à la troifieme, c'est-à-dire, qu'autant la matiere propre de A attire le fluide de B, autant le fluide de A attire la matiere propre de B. Pour le prouver, obfervons que l'effort que font les deux corps, pour fe porter l'un vers l'autre, en vertu de l'attraction mutuelle de leurs fluides & de leurs maffes, doit être eftimé ici, come la quantité de mouvement dans le cas de l'équilibre, c'est-à-dire, par le produit des maffes & des viteffes. Cela pofé, plus la matiere propre ou la maffe de A eft confiderable, plus chaque molécule du fluide de B a de viteffe pour fe porter vers A. Donc cette vîteffe eft proportionnelle à la maffe de A. Donc la quantité de

B

mouvement du fluide de B, ou le produit de la vîteffe de ce fluide par fa maffe, eft comme la maffe même de A, multipliée par la maffe du fluide de B. On verra de même, que l'effort avec lequel B eft attiré par le fluide de A, est comme la maffe de ce fluide, qui determine ici la vîteffe de B, multipliée par la maffe de B.

, que

eft égal au

Soit M la maffe de A; Q fa quantité de fluide; m la maffe de B; q fa quantité de fluide; les deux attractions, ou les quantités de mouvement feront comme le produit de M par q, eft au produit de Q par m. Mais les quantités de fluide naturelles étant proportionnelles aux masses, on aura M eft à m, comme Q eft à q; & multipliant l'un par l'autre, les extrêmes & les moyens, on trouvera que le produit de M par q produit de Q par m; c'eft-à-dire les quan tités de mouvement, & par conféquent la premiere & la troifieme des forces mentionnées ci-deffus font égales entr'elles. Or, la premiere étant égale & contraire à la feconde, il s'enfuit que l'effet de la troifieme eft néceffairement balancé par une quatrieme, qui lui eft pareillement égale & contraire. Mais il ne refte, pour la quatrieme force, que celle qu'exerce la matiere propre de A fur celle de B; d'où M. #pinus conclud, 1o. que les molécules de la matiere propre des deux corps A & B, ont une

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