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Au contraire, dès que l'on écartoit les deux lames l'une de l'autre, la balle étoit à l'inftant attirée par la lame voifine, puis repouffée, auffitôt qu'elle avoit touché cette lame. Nous donnerons dans la fuite une explication détaillée de ces attractions & répulfions fucceffives.

34. Examinons maintenant le cas où chacun des deux corps DB, FH (fig. 4), feroit tel que fes deux parties fe trouvaffent dans divers états, foit pofitifs, foit négatifs. Suppofons d'abord que les parties CD, FG, foient dans l'état pofitif, & les parties BC, GH, dans l'état négatif. Concevons de plus, que, dans le cas où la partie FG exifteroit feule, elle fût repouffée par le corps C, à quelque distance qu'on la plaçât de ce corps. L'action de C, dans ce cas, eft par-tout la même, que s'il étoit dans un état positif. Si nous confidérons maintenant l'effet que doit produire l'addition de la partie GH, qui eft dans l'état négatif, nous pouvons imaginer que la quantité de fluide, fouftraite de cette partie, foit en telle proportion avec la quantité additive du fluide de FG, qu'il y ait un point où elle compenfe exactement la différence des distances où fe trouvent les deux parties du corps G, à l'égard du corps C; en forte que l'effet de l'attraction fur GH, soit égal à celui de la répulffon fur FG. Dans ce cas, le corps G reftera im

mobile. Maintenant, fi on le place plus près du corps C, alors la partie FG, qui eft dans l'état pofitif, s'approchant en plus grand rapport vers le corps C. (36), que la partie GH, qui eft dans l'état négatif, la répulfion l'emportera. Le corps G fera attiré, au contraire, fi on le place plus loin que la diftance où il eût été immobile.

On aura des résultats femblables pour le cas où la partie FG feroit dans l'état négatif, & la partie GH dans l'état pofitif, excepté qu'il y aura attraction où il y avoit répulfion, dans le cas précedent, & vice versa.

35. Si les quantités de fluide des deux parties du corps C font telles que la partie FG, que nous fuppofons de nouveau pofitive, & placée feule dans le voisinage de C, eût été attirée, puis fût reftée immobile à une plus grande diftance; & enfin, eût commencé à être repouffée à une diftance encore plus grande, il eft clair que le corps Cagira d'abord dans cette hypothese, comme s'il étoit électrifé négativement, puis dans l'état naturel, & enfin dans l'état pofitif: ce cas eft fufceptible de plufieurs folutions. Il fuffira, pour notre objet, de confidérer ce qui fe paffe, tant que le corps G refte dans l'étendue où le corps C agit comme étant négatif. On conçoit que le rapport

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des quantités de fluide contenues dans les par ties FG, GH, peut être tel, qu'à une distance donnée, l'effet de l'attraction qui auroit eu lieu fur la feule partie FG, foit balancé par un effet égal & contraire; & à ce point, le corps G demeurera immobile. En-deça de ce point, vers, le corps C, le corps G fera attiré, parce que la distance de FG, par rapport au corps C, deviendra moindre, à proportion que la distance de GH (30): au-delà du même point il y aura répulfion.

Si, au contraire, FG eft la partie électrisée négativement, & GH la partie électrifee pofitive ment, on aura des phénomenes analogues, avec cette différence que les forces attractives prendront la place des forces répulfives, & réciproquement.

36. Enfin, fi l'on suppose BC positive, CD négative, & fi le rapport des quantités de fluide de ces deux parties eft tel, que FG étant pofitive, & placée dans le voifinage de C, fût Tepouffée; puis reftât immobile à une plus grande distance, pour commencer à être attirée dans les points ultérieurs; on concevra, par un raisonnement semblable, qu'il pourra se faire fe que corps G foit repouffé, dans une certaine proximité de C; que placé plus loin, il demeure immobile, & que plus loin encore il foit attiré.

le

Concluons de tout ce qui précede, que fi les deux parties d'un corps C font dans deux états

différens d'électricité, & qu'il fe trouve à une certaine distance de ce corps, un fecond corps G, électrifé, foit en plus, foit en moins оц même qui ait auffi fes deux parties différemment électrifées, quelle que foit d'ailleurs la pofition refpective des parties de ces deux corps, on pourra toujours concevoir un point où le corps. G resteroit immobile, & d'autres points fitués. en-deçà & au-delà, dans lefquels le corps G feroit, ou plus attiré que repouffé, ou plus repouffé qu'attiré. Obfervons cependant que ces fuppofitions ne peuvent avoir lieu que dans le cas. où l'on feroit le maître de faire varier à volonté les quantités de fluide des deux corps., & le rapport de celles que contiennent leurs différentes parties.. Nous verrons plus bas, à l'article des attractions & répulfions, comment il peut arriver que les fuppofitions dont, il s'agit foient foumises à certaines conditions, qui refferrent les refultats entre des limites déterminées..

»

37. Si les deux corps DB, FH, étoient divifés. en plus de deux parties, qui fuffent dans divers. états d'électricité pofitive & négative, il feroit toujours poffible de ramener l'eftimation de leur action mutuelle à celle de deux corps électrifés tout entiers, en plus ou en moins, tels que ceux des Numéros. 23, 25 & 27. Concevons , par exemple, un corps AD (fig. 5), divifé en trois

parties, dont la premiere CD foit dans l'état pofitif; la feconde BC dans l'état négatif, & la troisieme AB dans l'état pofitif. Și l'on fupprime pour un inftant la partie AB, & que l'on confidere l'action des deux parties CD, BC, fur une molécule f de fluide, on trouvera, d'après les principes expofés No. 1o & fuivans, un résultat quelconque, qui fera connoître fi le corps DB, conpofé des deux parties DC, CB, est relativement à la molécule ƒ, dans l'état naturel, ou dans un état, foit pofitif, foit négatif. Suppofons que le résultat donne pour DB un état négatif. On confidérera la totalité DA, comme compofée de deux parties DB, BA, dont la premiere feroit dans l'état négatif, & la feconde dans l'état pofitif, & l'on recherchera l'action de ce corps fur une molécule b voifine de l'extrêmité A. Il réfultera de cette recherche, que la molécule b, ou refteroit immobile, ou feroit attirée ou repouffée par le corps DA. On en conclura l'action de ce corps fur un autre corps G placé à une petite distance, comme pour le cas du no. 30,

Si le corps G étoit lui-même compofé de plufieurs parties qui fuffent électrifées pofitivement ou négativement, il fera facile, d'après ce que nous venons de dire, de ramener l'état de ce corps à celui d'un corps électrifé tout entier en plus ou en moins, & de déterminer ainfi l'action réciproque des deux corps DA & G.

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