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fuivent les attractions électriques, à différentes diftances. L'un de ces moyens eft analogue à celui que nous venons de décrire. Les deux balles étant électrifées, l'une pofitivement, & l'autre négativement, il ne s'agit que de tordre le fil de fufpenfion fous un certain angle, en fens contraire de celui fuivant lequel agit l'attraction. Le levier qui porte la balle mobile, tend d'une part à obéir à cette torfion, en tournant autour du point de fufpenfion; mais d'une autre part, l'attraction mutuelle des deux balles agit pour ramener ce levier, & diminuer d'autant l'angle de torfion. La quantité de cette diminution donne la mesure de la force qui fait équilibre à l'attraction réciproque des balles; & M. Coulomb, en eftimant cette force à différentes distances, a trouvé que les réfultats étoient les mêmes que pour la force de répulfion.

Au refte, il eft facile de prouver, par la feule

cet arc, qui eft plus courte > on fuppofe la distance entre les deux balles, plus grande qu'elle ne l'eft en effet. Mais, en fubftituant d'une autre part au véritable levier, un autre levier, qui eft plus long, on fuppofe auffi la force répulfive trop grande. Or, quand les angles, qui donnent les diftances des balles, ne font pas confidérables, les deux erreurs font à peu-près proportionnelles; en forte que l'exactitude du réfultat n'ent eft pas fenfiblement altérée.

voie d'induction, que les attractions fuivent, comme les répulfions, la raison inverse du quarré des diftances. Concevons d'abord deux balles qui fe repouffent en vertu de leur électricité négative. Nous pouvous confidérer chaque balle, comme compofée de deux matieres, dont l'une auroit fes parties dans l'état naturel, & l'autre auroit les fiennes évacuées de fluide. Or, c'eft en vertu de la portion de matiere évacuée, que les deux balles fe repouffent. Imaginons maintenant que dans l'une des balles cette portion paffe à l'état naturel, en vertu d'un accroiffement déterminé de fluide; cet accroiffement fera équilibre à la répulfion qu'exerçoit la même portion de matiere propre ; en forte que la balle n'aura plus aucune action fur l'autre (22). Concevons enfin , que cette portion de matiere propre foit fupprimée, & que le fluide qu'elle renfermoit se diftribue dans la portion qui refte. La balle paffera à l'état pofitif, & fon attraction fur l'autre balle, s'exerçant en vertu d'une quantité de fluide proportionnelle à la partie de matiere propre, qui exerçoit d'abord une force répulfive, l'attraction fera elle-même proportionnelle à cette force. Or, le même raisonnement s'appliquant à chacun des cas particuliers dans lesquels peuvent fe trouver les deux balles, il en réfulte que les attractions

varient dans le rapport des répulfions, & qu'elles fuivent la même loi.

IV. Application de la Théorie aux attractions & répulfions électriques.

Nous avons expofé, dans le second article, les principes généraux qui peuvent servir à expliquer les attractions & répulfions électriques; mais il eft néceffaire d'entrer dans un plus grand détail, pour appliquer ces principes aux divers cas particuliers que préfente l'observation des phénomenes dont il s'agit. On jugera, par la comparaison qui en réfultera, avec la maniere dont les mêmes faits ont été expliqués par d'autres Savans, combien la Théorie de M. Æpinus a répandu de jour fur cet objet, l'un des plus curieux & des plus intéreffans, qui ait occupé les Phyficiens électrifans.

41. Concevons un corps A (fig. 7) électrifé pofitivement, & voifin d'un autre corps B, qui foit dans l'état naturel, & dans lequel la matiere électrique puiffe fe mouvoir facilement. D'après ce qui a été dit (6), le fluide de A repouffe celui de B avec l'excès de fa force, en forte que les parties voifines de CD font refoulées vers EF; & après un inftant, le corps B fe trouve élecrifé en moins par fa partie antérieure CG, &

en plus, par fa partie postérieure GE.

On juge aifément que la répartition du fluide doit se faire inégalement dans toute la mafse du corps B, en forte que fi l'on conçoit le fluide, comme divifé en un grand nombre de tranches verticales depuis CD, jufqu'en EF, le fluide, renfermé dans l'une quelconque de ces tranches, fera en général plus rare, dans un certain rapport, que celui de la tranche ultérieure, & plus denfe que celui de la tranche fituée en-deçà, fur laquelle le fluide de A agit plus fortement, à raifon d'une moindre diftance.

Or, que lque foit le rapport fuivant lequel varient les denfités des différentes tranches, fi l'on fuppofe le corps CE divifé en deux parties quelconques CGHD, GEFH, la quantité de fluide naturelle, perdue par la partie CGHD, fera toujours égale à la quantité acquife par l'autre partie GEFH. Maintenant on conçoit que la ligne de divifion GH, peut être placée à telle distance, que l'action du corps A fur le corps B, foit la même que fi ce corps étoit compofé

de deux parties déterminées CG, GE, dans cha cune defquelles le fluide feroit uniformément répandu. Subftituons par la pensée ce fecond corps au premier, & concevons, pour plus de fimplicité, que l'action de A foit telle qu'elle exige que la ligne GH foit placée au milieu de la

diftance entre les extrêmités C, E. Il eft clair d'abord (16), que la partie GE, fe trouvant à une plus grande diftance du corps A, que la partie CG, celle-ci fera plus attirée que l'autre ne sera repouffée, d'où il fuit, que, comme les deux parties ne peuvent fe quitter, le corps entier B fera attiré, & aura un mouvement progreffif vers le corps A.

42. A mefure que le corps B s'approchera de A

l'effet de la force attractive de celui-ci augmentera; en forte que le mouvement du corps B s'accélérera continuellement. Pour le concevoir, foit une ligne ac (fig. 8), divifée en un certain nombre de parties égales ab', b'c', c'e, &c. fuppofons que le centre du corps A (fig. 7), foit en a (fig. 8), & que dans le corps B, le centre de la partie CG foit en b, & le centre de la partie GE en c. (J'emploie ici, pour plus grande facilité, les centres, comme termes de comparaison.) La diftance du centre de A, à chacun des deux autres centres, fera donc fucceffivement comme ab eft à ac, c'eft-à-dire comme 4 eft à 5 : l'attraction sera à la répulfion, toutes chofes égales d'ailleurs (39), comme 25 eft à 16. Concevons maintenant que CE Le foit, rapproché de A, de maniere que les centres de fes deux parties fe trouvent en b' & en c', les diftances des centres feront alors

comme

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