Imágenes de páginas
PDF
EPUB

avoit fait differer cette queftion au temps

auquel on traiteroit du facrement de l'ordre. AN. 1562.
Que pour le prefent il les prioit de jetter Fra-Paolo.
les yeux fur le décret qu'il leur préfentoit, 7. p. 605.
& qu'on avoit formé fur le modele des an-
ciens conciles, où l'on invitoit les évêques
à réfider, par des récompenfes ou par des
peines; que ce moien paroiffoit le plus effi-
cace & le plus éloigné de toutes difputes;
que l'empereur & le roi Catholique l'ap-
prouvoient; qu'il n'y avoit pas lieu de dou-
ter que le roi de France n'y confentît, puif-
que le fieur de Lanfac fon ambassadeur,
dont le crédit & la prudence étoient connus,
avoit déclaré qu'il fe mettoit peu en peine
qu'on définît la réfidence de droit divin, ou
de droit humain, pourvû qu'on la fift obfer-
ver: que les peres alloient entendre la lec-
ture du décret qu'on leur propofoit, & que
c'étoit à eux à juger; & qu'à l'occafion de ce
jugement, la feconde chofe qu'il avoit à leur
reprefenter étoit de faire réflexion qu'ils
étoient la lumiere du monde, que Dieu a
placée fur la montagne & fur le chandelier
de l'églife; qu'il leur convenoit de raison-
ner fur les témoignages de l'écriture & des
faints peres, non pas de fe fâcher & de fe
répandre en injures; que par-là on procure-
roit la paix & la concorde dans les congré-
gations fuivantes ; & l'on feroir oublier tou-
tes les animofitez qui n'avoient que trop
éclaté dans les précedentes. Après ce dif-
cours le décret fut lû par le fecretaire, enfui-
te on parla du facrement de l'ordre.

nez de la

Comme le roi d'Espagne craignoit que les III. François qui devoient arriver, n'attaquaf- Avis donfent avec trop de liberté l'autorité du pape, part du roi & qu'ils n'entraînaffent quelques-uns des d'Espagne

[ocr errors]

Fra Paolo

603.

prélats de fon roïaume dans leur parti, ilAN. 1562. leur fit dire expreffément que fon intenaux évêques tion étoit qu'ils le montraffent en tout favoEfpagnols. rables au pape. Les foupçons qu'il avoit Pallavic. Contre les prélats François n'étoient pas ibid. c. 17. fondez: ces prélats étoient trop obéiffans น. 7. au faint fiége, pour lui rien ôter de ce qui lib. 7. pag. lui étoit du légitimement; mais auffi ils 602. Ó étoient trop inftruits pour favorifer des prétentions injuftes. L'empereur Ferdinand IV. plus judicieux à cet égard que le roi d'EfpaL'empereur gne, recommandoit au contraire aux fiens ordonne à d'imiter la vigueur des François, & de preffes ambaf- fer comme eux, l'affaire de la réformation: fadeurs de il leur fit dire même que s'ils ne pouvoient pas obtenir cette réformation autant que les interêts de la religion le demandoient 18. c. 17. ils n'avoient pas d'autre parti aprendre que 7. 8. de fe retirer dans leurs pais. Que fi les légats leur marquoient que dans le memoire de fes demandes, il s'en rencontroit quelques-unes qu'on ne pouvoit propofer fans faire tort au concile; ils pouvoient retrancher ce qui choquoit, & demander le refte. Qu'on remediât fur-tout au concubinage des clercs, à la fimonie, au luxe, & à la mauvaise difpenfation des revenus eccléfiaftiques.

s'unir aux

François.

Pallav 1.

memoires

Il ajoutoit qu'on l'avoit informé de la déelaration des François fur l'arrivée du comte Dans les de Lune, qui devoit paroître avec la qualité de fon ambaffadeur, pour éviter les difpour le con. cile de putes fur la prefléance; & les prioit de s'inTrente. Let former de la vérité du fait, & de l'en inftre de Lan truire; ce bruit, continuoit-il, n'eft pas fans fac à la rei- fondement, je fçai que Lanfac a écrit à la , que fi cela arrivoit avant qu'il eût des ordres du roi fon maître, il ne cé

ne du zo.de Septembre pag. 295.

reine,

reçu

deroit pas au comte de Lune, fans une expreffe déclaration du concile, qui decidât AN.1962. que la premiere place appartenoit aux ambaffadeurs du roi de France immédiatement après ceux de l'empereur.

Les Fran

çois deman

proroge la

Cependant les François qui étoient déja à V. Trente, emploïoient tous leurs foins pour obtenir que la feffion du concile fût pro- dent qu'on rogée jufques à ce que le cardinal de Lorraine fût arrivé, & pour parvenir plus sû- feffion. rement à ce but, ils évitoient avec atten- Pallavic. tion tout ce qui auroit pû aigrir les efprits ibid. lib. 8. par trop de chaleur ou de précipitation; c. 17. n. 9. aiant même vu les décrets qu'on avoit préparez pour la réformation des mœurs, en firent un grand éloge, & fe contenterent de demander aux légats qu'on ne limitât en aucune maniere la permiffion de poffeder plufieurs bénefices.

ils

vi.

accordent

Comme on étoit proche du douziéme de Novembre, qui avoit été affigné pour la Les légats feffion, Lanfac pria de nouveau les peres de la diffede la differer encore pour quelques jours, rer de quinparce que le cardinal de Lorraine étoit prêt ze jours. d'arriver, & ce délai lui fut accordé. Lan- Pallav, ut fac en fut fi content, qu'il confentit fans fup. cap. 17. peine au décret fur la réfidence, que les lé- 2.10.1. gats lui avoient montré, & répeta ce qu'il feq. *fque avoit dit, qu'il fe mettoit fort peu en peine Raynald. de quel droit on décidât qu'étoit la réfiden- ad hanc an. ce, comme l'avoit rapporté le cardinal de z. 117. Mantouë dans l'affemblée.

Cet ambaffadeur partit auffi-tôt après pour aller au-devant du cardinal, & en fon abfence Arnaud du Ferrier fon collegue continua à demander une prorogation, qu'il obtint aufli facilement que Lanfac. Mais le pape fur les avis duquel elle avoit été ac

n. 19.

de confommer l'ouvrage.Pie IV. parut tour AN. 1562. ner toutes fes penfées du même côté, il en dreffa legator. ad une conftitution qu'il envoïa à fes léBorrom. 8. gats, mais il leur recommanda fort de la Novemb. tenir fecrette, & de ne la communiquer à perfonne. Ses légats l'aïant reçue en firent la lecture, la loüerent beaucoup, & répondirent au faint pere qu'ils fouhaitoient qu'on ne fût pas obligé de la mettre fi-tôt à execution, puifqu'elle regardoit l'élection de fes fucceffeurs. Grégoire XV. dans la fuite ajouta à cette loi quelques articles.

II.

Quand au fecond article qui concernoit la réfidence, les légats avoient déja envoié au pape le décret qu'on avoit dreffé, pour être informé de ce qu'il en penfoit avant de la propofer aux peres. Pour cela ils attendoient que l'examen de tout le facrement de l'ordre fût achevé; la prochai ne arrivée des François les engagea néanmoins à précipiter cette décifion, comptant qu'on les réduiroit plus aifément s'ils la trouvoient du moins commencée. Ainfi penLe cardinal dant que l'on difputoit avec plus de chade Mantoue leur fur le feptiéme canon, le cardinal de propofe l'affaire de Mantouë au commencement d'une congré la réfidence. gation dit aux prélats, que comme le temps de fatisfaire à fa promefle étoit arrivé, il ne fup. c. 17. falloit pas differer; qu'il avoit deux chofes 3.4. à leur reprefenter: la premiere, que dans la propofition qui fut faite le onzième de Mars, pour trouver un moien d'obliger les évêques à la réfidence, à caufe des grands biens qui en reviendroient à l'églife, les peres étoient allez au-delà des demandes, en difputant fur quel droit étoit fondée cette réfidence; ce que les légats n'avoient jamais eu intention de propofer; & ce qui

Pallav. ut

avoit fait differer cette question au temps

auquel on traiteroit du facrement de l'ordre. AN. 1562. Que pour le prefent il les prioit de jetter Fra-Paolo. les yeux fur le décret qu'il leur préfentoit, 7. p. 605. & qu'on avoit formé fur le modele des anciens conciles, où l'on invitoit les évêques à réfider, par des récompenfes ou par des peines; que ce moien paroiffoit le plus efficace & le plus éloigné de toutes difputes; que l'empereur & le roi Catholique l'approuvoient; qu'il n'y avoit pas lieu de douter que le roi de France n'y confentît, puifque le fieur de Lanfac fon ambaffadeur dont le crédit & la prudence étoient connus, avoit déclaré qu'il fe mettoit peu en peine qu'on définit la réfidence de droit divin, ou de droit humain, pourvû qu'on la fift obferver: que les peres alloient entendre la lecture du décret qu'on leur propofoit, & que c'étoit à eux à juger; & qu'à l'occafion de ce jugement, la feconde chofe qu'il avoit à leur reprefenter étoit de faire réflexion qu'ils étoient la lumiere du monde, que Dieu a placée fur la montagne & fur le chandelier de l'églife; qu'il leur convenoit de raisonner fur les témoignages de l'écriture & des faints peres, non pas de fe fâcher & de fe répandre en injures; que par-là on procureroir la paix & la concorde dans les congrégations fuivantes ; & l'on feroit oublier toutes les animofitez qui n'avoient que trop éclaté dans les précedentes. Après ce difcours le décret fut lû par le fecretaire, ensuite on parla du facrement de l'ordre.

III.

Avis don

Comme le roi d'Espagne craignoit que les François qui devoient arriver, n'attaquafnez de la fent avec trop de liberté l'autorité du pape, part du roi & qu'ils n'entraînaffent quelques-uns des d'Epagne

« AnteriorContinuar »