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Fra Paelo

7. pag. /602.&

603.

fadeurs de

prélats de fon roïaume dans leur parti, ilAN. 1562. leur fit dire expreffément que fon intenaux évêques tion étoit qu'ils fe montraffent en tout favoEspagnols. rables au pape. Les foupçons qu'il avoit Pallavic. contre les prélats François n'étoient pas ibid. c. 17. fondez: ces prélats étoient trop obéiffans ข. 7. au faint fiége, pour lui rien ôter de ce qui lib. lui étoit du légitimement; mais auffi ils étoient inftruits trop pour favorifer des prétentions injuftes. L'empereur Ferdinand IV. plus judicieux à cet égard que le roi d'EfpaL'empereur gne, recommandoit au contraire aux fiens ordonne à d'imiter la vigueur des François, & de pref fes ambal fer comme eux, l'affaire de la réformation: il leur fit dire même que s'ils ne pouvoient pas obtenir cette réformation autant que Pallav 1. les interêts de la religion le demandoient, 18. c. 17. ils n'avoient pas d'autre parti prendre que de fe retirer dans leurs pais. Que fi les légats leur marquoient que dans le memoire de fes demandes, il s'en rencontroit quelques-unes qu'on ne pouvoit proposer fans faire tort au concile; ils pouvoient retrancher ce qui choquoit, & demander le refte. Qu'on remediât fur-tout au concubinage des clercs, à la fimonie, au luxe, & à la mauvaife difpenfation des revenus eccléfiaftiques.

s'unir aux François.

72. 8.

memoires

pour le con. cile de

Il ajoutoit qu'on l'avoit informé de la déelaration des François fur l'arrivée du comte Dans les de Lune, qui devoit paroître avec la qualité de fon ambaffadeur, pour éviter les difputes fur la prefféance; & les prioit de s'informer de la vérité du fait, & de l'en inftruire; ce bruit, continuoit-il, n'eft pas fans fondement, je fçai que Lanfac a écrit à la reine, que fi cela arrivoit avant qu'il eût des ordres du roi fon maître, il ne céreçu

Trente. Let tre de Lan fat à la rei

ne du zo.de Septembre

pag. 195.

'deroit pas au comte de Lune, fans une expreffe déclaration du concile, qui decidât AN.1962. que la premiere place appartenoit aux ambaffadeurs du roi de France immédiatement après ceux de l'empereur.

V.

Les Fran

çois deman

proroge la

Cependant les François qui étoient déja à Trente, emploïoient tous leurs foins pour obtenir que la feffion du concile fût pro- dent qu'on rogée jufques à ce que le cardinal de Lorraine fût arrivé, & pour parvenir plus sû- feffion. rement à ce but, ils évitoient avec atten- Pallavic. tion tout ce qui auroit pû aigrir les efprits ibid. lib. 8. par trop de chaleur ou de précipitation; c. 17. n. 9. aïant même vû les décrets qu'on avoit préparez pour la réformation des mœurs, en firent un grand éloge, & fe contenterent de demander aux légats qu'on ne limitât en aucune maniere la permiffion de poffeder plufieurs bénefices.

ils

vi.

accordent

Comme on étoit proche du douziéme de Novembre, qui avoit été affigné pour la Les légats feffion, Lanfac pria de nouveau les peres de la diffede la differer encore pour quelques jours, rer de quinparce que le cardinal de Lorraine étoit prêt ze jours. d'arriver, & ce délai lui fut accordé. Lan- Pallav, ut fac en fut fi content, qu'il confentit fans fup. cap. 17. peine au décret fur la réfidence, que les lé- . 10. 11. & gats lui avoient montré, & répeta ce qu'il feq. "que avoit dit, qu'il fe mettoit fort peu en peine Raynald. de quel droit on décidât qu'étoit la réfiden- ad hunc an. ce, comme l'avoit rapporté le cardinal de ». 117. Mantouë dans l'affemblée.

Cet ambaffadeur partit auffi-tôt après pour aller au-devant du cardinal, & en fon abfence Arnaud du Ferrier fon collegue continua à demander une prorogation, qu'il obtint aufli facilement que Lanfac. Mais le pape fur les avis duquel elle avoit été ac

ad n. 19.

ao.

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il étoit auffi chargé de lettres pour les légats, 'AN. 1562. écrites de Brefcia le neuviéme de Novemon differe la bre, dans lesquelles le cardinal leur marfeffion. quoit qu'étant fi proche du concile, il n'aPallavit. Voit pas cru pouvoir fe difpenfer de les préibid ut fup. venir, & de donner à ceux qui y occupoient 10. la premiere place, des témoignages de fon zéle, & de fon parfait dévouement, dans la perfuafion qu'il obtiendroit plus ailement par-là ce qu'il demandoit; d'autant plus que lui & ceux qui l'accompagnoient avoient ufé de toute la diligence poffible pour arriver à Trente avant la feffion; qu'il les prioit donc de differer la feffion, vû l'impoffibilité où l'on s'étoit trouvé de faire plus promptement le voïage, & parce que les grandes fatigues ne leur permettoient pas de fe trou ver au concile dans le temps marqué. Il ajoutoit que l'évêque de Monte-Fiafcone, que le pape lui avoit envoié pour le vifiter & le conduire, lui avoit marqué qu'il avoit ordre du faint pere de leur demander cette faveur; que n'aiant pas beaucoup de chemin à faire, il fe ferviroit de chevaux de relais pour avancer fon voiage, pour leur mieux marquer fon empreffement; que le fieur du Ferrier à qui il avoit écrit, devoit leur faire la même demande. Les légats lui firent fçavoir qu'ils l'avoient prévenu fur la fimple réquifition de l'ambaffadeur, & que même ils avoient interrompu les congregations pour lui donner de plus grandes marques de leur eftime.

XI.

On s'affembla deux fois pour regler le céArrivée de remonial de fa réception. Le cardinal Mace cardinal drucce accompagné de plufieurs prélats alla jufqu'à un mille de Trente au-devant de

à Trente.

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607.

n. 2.

Raynald.

ad hunc an.

lui. Les légats le reçurent à la porte de la ville, & le menerent en cavalcade à fon AN. 1562. logis. Pallav. un Les cardinaux de Mantouë & Seripande fup.cap. 17. lui donnerent la place du milieu, croïant lui 2. 21. devoir faire cet honneur, à l'exemple des Fra-Paolo cardinaux de Monté & de Sainte-Croix, qui liv. 7. pag. le lui avoient fait, lorfqu'il paffa par Bou- 606. & logne, où le concile avoit été transferé pour le rendre à Rome & y recevoir le cha- De Thou in hift. l. 32. peau. Les deux autres légats & le cardinal Madrucce alloient derriere, fuivis des ambaffadeurs ecclefiaftiques de l'empereur & de Pologne, & de cent trente & un prélats; n. 109. les autres étant abfens, parce qu'ils n'a- Spond. hos voient pas eu le temps de fe préparer. Les an. n. 36. ambaffadeurs laïques de France, de Venife & de Florence marchoient devant montez fur des chevaux; quatorze évêques François vinrent avec le cardinal de Lorraine, trois abbez, dix-huit théologiens, dont douze étoient docteurs de la faculté de Paris, défraïez aux dépens du roi de France, & les autres amenez par des évêques particuliers. Son arrivée qu'on avoit fort apprehendée caufa beaucoup de joie.

XII.

Vifice qu'il

rend aux lé

Dès le foir même du jour qu'il arriva, il rendit visite au cardinal de Mantouë, & le lendemain il alla voir les légats, accompagné des deux ambaffadeurs de France, Lan- gats, & difcours qu'il fac & du Ferrier, parce que Pibrac s'étoit leur fait, retiré depuis quelques mois. Le difcours Pallav. ib. qu'il leur fit rouloit fur deux chofes, l'une, lib. 19. qui regardoit le roi très chrétien, l'autre, 1. n. 1. qui concernoit fa propre perfonne.

Il dit en fubftance, que comme il ne s'étoit chargé de la commiffion que fa majesté très-chrétienne lui avoit donnée, que par

liv

C.

Fra-Paolo

507.

7 pag.

un vrai zele pour la religion Catholique, & AN. 1562. pour procurer le repos à toute la Chrétienté, il embrafferoit avec joie toutes les occafions qui y pourroient contribuer, & qu'il étoit dans une ferme réfolution d'obéir aux légats avec une pleine foumiffion, comme aux miniftres du fiege apoftolique ; auquel il fe reconnoiffoit infiniment redevable, tant pour la pourpre qu'il en avoit reçuë, que pour beaucoup d'autres bienfaits, ce qui l'attachoit inviolablement au pape. Enfuite après avoir falué les légats de la part du roi fon maître, il dit que fa majefté leur expofoit les malheurs prefens de fon roiaume, autrefois fi glorieux, & qu'elle n'attendoit le remede à tous ces maux que du faint concile, comme fes ambaffadeurs leur avoient expofé, & comme ils le verroient par les nouveaux ordres qu'il leur avoit apportez lui-même, & fignez du roi, de la reine fa mere, de fes freres, du roi de Navarre, & des grands du roïaume: qu'il fouhaitoit qu'on l'écoutât dans une congregation génerale, où il expoferoit ces mêmes ordres. Il ajouta qu'il ne pouvoit diffimuler que le bruit qui s'étoit répandu en Allemagne, qu'on feroit dans le concile une ligue de tous les princes Catholiques contre les Proteftans, n'eût donné lieu à beaucoup de foupçons parmi ces derniers, & ne fût capable de renouveller les troubles. Enfin il conclut qu'en fe retranchant dans les bornes de fes fonctions, il laifferoit la direction des affaires publiques aux ambaffadeurs, & qu'il emploseroit fes foins comme archevêque & fimple particulier à procurer les avantages du concile, en confervant & même augmentant, felon fon pouvoir, la dignité du fouverain pontife.

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