rons feulement remarquer que ces édi ditions ont beaucoup contribué à éclaircir l'antiquité, au progrès des lettres & du bon goût, & que l'églife même y a trouvé ses avantages.

X XIII. Je crois qu'elle en a reçu encore de plus Breviaires, grands, fur-tout en France, de la réformaLiturgies. tion des Breviaires & autres livres d'égli

fe, que plufieurs évêques zelez & inftruits, ont fait faire depuis un certain nombre d'années. La plupart des anciennes éditions de ces livres étoient mal di gerées, fans goût, fans difcernement, remplies d'inepties & de fauffes légendes, d'autant plus capables de perpetuer l'erreur, que ces livres font par état entre les mains de tous les ecclefiaftiques, & que beaucoup manquent de temps ou de volonté, pour faire des études affez folides pour leur en faire appercevoir tous les défauts, & les en garentir. Les nouveaux Breviaires font exempts de ces défauts, au moins la plupart. Outre la recitation des pfeaumes, qui y eft preferite aux ecclefiafiques; en trouvant dans ces livres quantité d'endroits choifis des faints peres, les meilleurs traits de l'hiftoire de l'églife, les plus beaux fentimens des Saints, les canons des conciles les plus propres à leur état & à leurs devoirs; ils apprennent à bien prier, à fe nourrir de bonnes lectures, à connoître le véritable efprit de l'églife, la conduite qu'ils doivent tenir pour l'édifier & répondre à la fainteté de leur état & à l'étenduë de leurs obligations. Ils peu vent auffi y apprendre ce qu'il y a de plus digne d'attention dans les ufages & les cérémonies de l'église, connoiffance qu'un

eccléfiaftique, qui aime fon état, ne doit
nullement négliger. Aloyfius fe plaignoit
dans le XVI. fiécle, en écrivant à un il-
luftre cardinal, de l'ignorance des cérémo-
nies qui regnoit dans les ecclefiaftiques de
fon temps. Si le culte de la religion, di-
foit-il, doit être fondé dans l'efprit, &
venir de notre intention, fans doute que
celui qui ne fçait point la raifon de ce qu'il
fait, s'ingere mal-à-propos dans le facré
miniftere. Car enfin, continue-t'il,
il agit
fans fondement, puifqu'il n'a ni la con-
noiffance, ni l'intelligence de ce qu'il pra-
tique. Obferver les cérémonies, & n'en
point avoir l'intelligence, les pratiquer juf
qu'à s'en faire un fcrupule, & ne les point
entendre, en ignorer l'inftitution, l'efprit,
les raifons, eft-ce agir en perfonne raison-
nable? Quel goût interieur y trouve-t'on?
Quelle fatisfaction? Cependant toute la
connoiffance du plus grand nombre des ec-
cléfiaftiques fur ce point, eft bornée à la
fimple pratique, & il n'y en a que trop mê-
me, qui par un orgueil infuportable, mé-
prifent ces connoiflances, à proportion de
ce qu'ils ont d'ailleurs d'efprit & de fcien-
ce des chofes prophanes. C'eft pour remé-
dier à ce défordre, que dans le fiécle der-
nier, & dans celui-ci, on a fait tant d'ou-
vrages excellens fur les Liturgies, où l'on
en montre l'inftitution, la grandeur, les
progrès, les differences, les changemens;
& prefque tous ces ouvages qui font con-
nus, font d'ailleurs remplis d'un grand nom-
bre de traits choifis d'érudition eccléfiafti-
que, qui fuffiroient feuls pour engager
fes lire. Il ne manque donc plus aujour
d'hui aucun moyen de s'inftruire folide

ment; le champ de la fcience, quelque vafte
qu'il foit, peut-être parcouru avec beau-
coup plus de facilité, de plaifir, & d'utilité
que nos peres ne pouvoient en avoir. C'est
à nous d'en profiter, & c'est un crime
que de le négliger.

Fin du Difcours.

TABLE DES SOMMAIRES.
de ce Difcours.

1. Renouvellement du XIX. Canon du Concile de
Latran fur les études,

11. Etude des Langues,

III. De la langue Latine,

pag j

iij

ibid.

IV Caracteres de quelques fçavans des XV. &

XVI fiécles,

V. De la langue Grecque,

VI. De la langue Hébraïque,

vj

ix

xj

xvj

XX

VII. Etabliffement du college Roïal à Paris, xiij

VIII. Etude des langues vulgaires,

IX. Traductions,

X. Etude de l'écritue fainte,

xxi

XXV

XI. Etudes des peres,

XII. Théologie fcholaftique,

xxviij

XIII. Droit canon,

XIV. Etude de l'Hiftoire Ecclefiaftique.

xxxvij

faints,

XV. Légendaires, on hiftoriens des vies des

XVI. Recherche des anciens monumens,

XVII. Etude de la Morale,

XVIII Cafuiftes,

XIX. Myftiques,

XX. Prédication,

HISTOIRE

Les Calvinistes pillent l'Eglise de S. Martin de Tours et brule le corps

du Saint.

HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE.

LIVRE CENT SOIXANTE-UNIE'ME.

P

ENDANT que les Peres travail

I.

Le pape

tra

loient avec tant d'ardeur aux af- AN. 1562. faires du concile, le pape de fon côté emploïoit auffi fes foins pour réformer la cour Romaine, & veur pour obliger les évêques à réfider. Paul III. vailler à réavoit fait d'excellens reglemens fur le former fa pre- cour. mier article, & fes fucceffeurs leur en avoient ajouté d'autres; mais le principal point re- Pallav. l. gardoit l'élection des papes, de laquelle dé- 18.cap. 17. pendoit tout le bon ordre de leur cour. Jules Ex Epiftola III. après differentes confultations affez Borrom, ad longues, avoit fait quelques projets de ré-legat. 31. formation là-deffus; mais il mourut avant Octob.

Tome XXXIII.

A

n. 1.2.

rons feulement remarquer que ces édi ditions ont beaucoup contribué à éclaircir l'antiquité, au progrès des lettres & du bon goût, & que l'églife même y a trouvé les avantages.

XXIII. Je crois qu'elle en a reçu encore de plus Breviaires, grands, fur-tout en France, de la réformaLiturgies. tion des Breviaires & autres livres d'égli

fe, , que plufieurs évêques zelez & inftruits, ont fait faire depuis un certain nombre d'années. La plupart des anciennes éditions de ces livres étoient mal di gerées, fans goût, fans difcernement, remplies d'inepties & de fauffes légendes, d'autant plus capables de perpetuer l'erreur, que ces livres font par état entre les mains de tous les ecclefiaftiques, & que beaucoup manquent de temps ou de volonté, pour faire des études affez folides pour leur en faire appercevoir tous les défauts, & les en garentir. Les nouveaux Breviaires font exempts de ces défauts, au moins la plupart. Outre la recitation des pfeaumes, qui y eft prefcrite aux ecclefiaftiques; en trouvant dans ces livres quantité d'endroits choifis des faints peres, les meilleurs traits de l'hiftoire de l'églife, les plus beaux fentimens des Saints, les canons des conciles les plus propres à leur état & à leurs devoirs; ils apprennent à bien prier, à fe nourrir de bonnes lectures, à connoître le véritable efprit de l'églife, la conduite qu'ils doivent tenir pour l'édifer & répondre à la fainteté de leur état, & à l'étenduë de leurs obligations. Ils peu vent auffi y apprendre ce qu'il y a de plus digne d'attention dans les ufages & les cérémonies de l'église, connoiffance qu'un