Que je dois aux efforts d'un attentat impie, POLIDECTE. Madame, je vous plains. Si je fuis outragé, ALCESTE. Ah! de tant de malheurs c'eft moi qui fuis la cause. J'irrite leur colère, & le jour que je voi, me. Le fils de Jupiter, réfifte, mais en vain : Au défaut de fon bras je puis armer ma main. mete; Terminer par ma mort un combat odieux. Et calmer d'un feul coup nos Peuples & nos Dieux. (Elle sort.) SCENE II. POLIDECTE seul. Ans le piège fatal, au gré de mon envie, Je vois courir enfin ma mortelle ennemie Seconde mes projets, fortune! Exauce moi. Mon fort eft dans tes mains, je n'implore que toi. Fais qu'Hercule accablé, fuccombe fous le nom bre, Qu'Admete en combattant, accompagne fon ombre; Qu'il me foit immolé par fes propres fujets, Au Trône défiré fa mort m'ouvre un chemin, Et la nuit que j'attens fert mon premier dessein. Oppofons mon courage au péril qui me preffe,、 Et chailons les remords, enfans de la foibleffe. Forcé par mon malheur, j'ai fait ce que j'ai dû.. Le crime a fes héros, ainfi que la vertu. Je faurois.... Mais on vient! Juftes Dieux, c'eft mon frère, Ah! Je lis dans fes yeux que le fort m'eft contraire. SCENE III, ADMETE, POLIDECTE, GARDES. ADMETE sans voir Polidecte. A paix règne par-tout & fuccède à l'éfroi, LA! Mon lâche peuple a fui devant Hercule & moi. POLIDECTE à part. Qu'entens-je? Mais cachons ma douleur à fa vûe. ADMET E. Raffurons au plûtôt mon épouse éperdue. POLIDECTE. Eh bien, avez-vous mis le comble à vos forfaits? Embrase ce Palais & vous réduise en poudre. ADMET E. Quel eft donc ce difcours? M'ofez-vous faire un crime D'avoir fû me fervir d'un pouvoir légitime? Qui venoient m'attaquer jufques dans mon Palais? Je me suis vû par eux contraint de me défendre, Et fans bleffer les Dieux, mon bras eût pû répandre Le fang d'un Peuple ingrat qui méconnoît son Roi, Et qui vouloit m'ôter le jour qu'il tient de moi. Mais je n'ai confulté que ma feule clémence, Content de mettre un frein à fa lâche infolence; Sans répandre fon fang, j'ai défarmé sa main. Qui s'immole pour lui, n'eft pas fon affaffin. POLIDECTE. Le Peuple eft défarmé; mais du Ciel invincible, Hercule fignalant fes efforts criminels, Et vous avez manqué vous feul d'obéiffance. Ce Peuple a dû s'armer pour leur cause immortelle; Vous, qui l'avez vaincu, vous êtes le rebelle. Les Rois font comme nous foumis à leurs décrets, Et vous n'êtes des Dieux que les premiers fujets.. Ces Dieux veulent qu'en vous l'Univers les contemple, Et s'il vous font régner, c'eft pour donner l'exemple. |