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D'floca

Il arrive quelquefois des diflocations aux pieds des chevaux, qui fe tournent le boulet avec violence; ils en boitent; il ne faut point negliger ce tion. mal, crainte que dans la fuite ils n'en deviennent entropiez. Les entorfes des jambes de derriere font bien plus dangereufes & plus difficiles à guérir que celles des jambes de devant.

Si l'entorfe eft grande on mene le cheval en main, fuppofé que l'acci- Remede. dent foit arrivé hors de l'Ecurie; mais lorfqu'on y eft arrive, fans attendre que la partie foit réfroidie, on prend gros comme un œuf de couperofe blanche, on la fait diffoudre à froid dans une pinte d'eau, dans laquelle on mouille un linge en quatre doubles, & on l'applique ainfi à froid fur le boulet avec un bandage pour le tenir un état. Il faut réiterer l'operation de fix heures en fix heures, & continuer jufqu'à ce que le boulet foit remis; il ne faut tout au plus que deux jours.

Au défaut de couperofe, vous pouvez vous fervir d'efprit de vin, ou de bonne eau de vie qu'on fait chauffer, puis mettre par deffus l'emmielûre qui fuit.

lin,

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Prenez une pinte de farine de froment, delayez-la avec du vin rouge, Emmiclucomme fi c'étoit pour faire de la bouillie, ajoûtez-y de la femence de du fénugrec, & des bayes de laurier, de chacune deux onces, & un quarteron de bol; pulverifez le tout finement, & le paffez au tamis; mêlez le tout avec le vin & la farine, & le mettez fur le feu pour le faire cuire, remuez-le doucement avec une cuillier; fi l'on voit que l'emmiclure épaiffiffe trop, on y mettra du vin ce qu'on jugera à propos.

Etant à demie cuite, mêlez-y un quarteron de therebentine, & de l'huile de laurier, de chacune deux onces, continuez toujours à remuer, & lorfque cette compofition fera cuite, vous y mettrez une once d'huile d'afpic, & mélerez bien le tout, puis vous l'appliquerez fur le mal.

par

Si le boulet eft forti de fa place, il faudra le faire remplacer par quelque habile main, & couper le poil qui est tout au tour, puis frotter la partie avec de l'huile de therebentine, & de l'eau de vie battuë ensemble, avec cinq ou fix ccliffes fort minces par deffus, longues chacune de quatre ou cinq pouces, & larges de deux doigts, entortillées de filaffe le bas, crainte qu'elles ne bleffent le cheval, avec une bonne ligature par deffus, & laiffer ainfi le tout jufqu'à ce que le boulet foit remis ; il faut que ce premier appareil refte neuf jours fans y toucher, obfervant de frotter la jambe de l'emmielûre precedente; on peut donner quelque lavement émollient au cheval.

Q

Effort de Reins.

Uelquefois les chevaux de tirage & de carroffe font fujets à fe donner des Efforts de reins, & lorsqu'on voit qu'ils feignent à ces partics, on prend une grande peau de mouton capable de couvrir les reins du cheval, on en rafe la partie douloureuse, puis on applique deffus le remede qui fuit.

Prenez bol, grande confoude, galbanum, fel ammoniac, fang de dra- Remede. gon,du mastic & de l'oliban, de chacun égale portion, & ce que vous jugez

Remede.

Remede..

Remede.

en avoir affaire; pulverifez le tout, pilez le bien, incorporez-y des blancs
d'oeufs avec de la farine de froment, mettez le tout à froid furvôtre
& l'appliquez fur les reins du cheval.

UN

Morfure de bêtes venimeuses.

peau

cheval mordu d'une bête venimeufe, eft en danger, fi on n'y ap

porte un prompt remede, le venin le fait enfler, & fitôt qu'il le penétre jufqu'au cœur, il faut que le cheval meurre : c'eft pourquoy il en faut d'abord garantir cette partie par de bons cordiaux.

Sitôt qu'on s'apperçoit du mal, fi c'eft à la jambe, il faut faire une ligature au deffus de l'endroit piqué, afin que l'enflûre ne puiffe paffer outre, & battre la partie bien fort avec une branche de grofelier épineux, jufqu'à ce que la partie enflée foit toute en fang.

Enfuite frottez-la avec de l'orvietan, ou avec de la theriaque, & en faites avaller en même temps au cheval une once dans du vin; le lendemain, battez l'enflûre comme auparavant, & donnez au cheval feulement une demie once d'orvietan.

Au défaut d'orvietan ou de theriaque, on peut fe fervir d'efprit de vin, & en faire avaller au cheval. Aprés la feconde friction de la jambe enflée, il faut délier la jarretiere, bien frotter la jambe avec l'efprit de vin, & coudre deffus un linge mouillé de ce méme efprit.

Des Loupes.

Es Loupes font de certaines tumeurs caufées par un amas d'humeurs entre chair & cuir, lefquelles, avec le temps, fe durciffent & se forment en calus. Pour les guérir,

On prend une demie once d'arfenic pulverifé, & une once d'efprit de vin, on fait boüillir le tout pendant un bon quart d'heure, aprés quoi on trouve l'arfenic petrifié, dont on fe fert pour frotter les Loupes, aprés y avoir fait un petit trou avec une lancette, & dans lequel on met gros comme la tête d'une épingle de cet arfenic; ou bien faites autrement.

Mettez de la momie, de la graifle de blereau, de la therebentine de Venife, de chacune égale dofe, mettez le tout ensemble & la faites bien cuire dans un petit pot, puis vous en mettrez fur la Loupe.

Du Fic.

'N Fic eft une excroiffance de chair fpongieufe & fibreuse, qui paroît quelquefois en forme de poireau; les fics viennent prefque toujours au haut de la fourchette ou à côté.

Pour guérir un fic, s'il y a des eaux aux jambes, il faut y appliquer l'emmielûre dont nous avons parlé pour les javars, page 249. elle fe défenflera & ôtera la douleur & la chaleur.

Puis on fait bien parer le pied attaqué du fic, on coupe avec un biftouri la corne qui est tout au tour, tant qu'on trouve du creux, ayant bien découvert le tout.

Prenez un demi feptier d'eau de vie, trois onces vert de gris en poudre, autant de couperofe blanche, deux onces de litarge, & un gros d'arfenic, le tout finement pulverifé, mettez-le dans un pot de terre bien net, faites-le cuire à petit feu, remuez toujours la compofition, étant affez cuite, mettez-en fur des plumaceaux d'étoupes, & les appliquez fur le fic: il faut réïterer cet emplâtre jufqu'à ce que le cheval foit guéri de fon fic.

De l'Eparvin.

L'Eparvin eft une tumeur qui s'engendre au bas & au dedans du jarret; il y en a de deux fortes, fçavoir, l'Eparvin fec & l'Eparvin de Bauf; celuy-cy croît, comme on a dit, au lieu que l'autre ne paroît point, & il ne fe connoît que lorfque le cheval harpe, c'eft à dire, qu'il leve la jambe tout à coup, & la hauffe plus que de coûtume. L'Eparvin sec ne fe guérit que par le feu; pour l'Eparvin de Boeuf, voicy ce qu'on y peut faire.

Prenez du vert de gris, du mercure & du fouphre, de chacun trois Remede dragmes, deux dragmes d'euforbe, & autant de cantarides, reduifez le tout en poudre, & le mêlez avec de l'huile de laurier, faites du tout un onguent que vous appliquerez fur l'Eparvin, aprés en avoir rafé le poil. Six jours aprés que vous aurez appliqué ce rétoire, vous y mettrez le feu, & obferverez d'arrêter la veine deffus & deffous le jarret avec le feu, & une raye au long de la veine: cette operation regarde le Maréchal.

Des Tefticules enflez.

Uelquefois les chevaux s'embarraffent dans les charrettes & febleffent les tefticules, il s'y forme aprés une inflammation, & la partie devient douloureufe, ces accidens fe gueriffent par le remede qui

fuit.

Prenez demie livre de jus de poreau, une petite poignée de fel ordi- Remede naire, du levain & du vieux oing, de chacun quatre onces, & une demi livre de vinaigre, & du fon de froment à difcretion; faites du tout comme une boüillie, aprés quoy vous mettrez le vieux oing & appliquerez le tout chaudement fur l'enflure en forme de cataplafme; il faut continuer ainfi quatre ou cinq jours.

Des Barbillons.

N appelle Barbillons ou Barbes certaine croiffance de chair qui croît

,

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boire. On les voit en tirant la langue du cheval de côté; & pour y re- Remede medier on les coupe avec des cifeaux, le plus prés qu'il eft poffible, puis

on les frotte de fel, & ces Barbillons guériffent.

Remede.

Armant.

Autre rcmede.

remede.

Du Cheval dégoûté.

E dégoût provient aux chevaux par plufieurs caufes, ou pour avoir été trop pouffez au travail, ou bien par quelques humeurs malignes, qui par leur ferment dérangent les efprits qui donnent la vie au cheval, & l'on connoît que ce cheval eft dégouté loriqu'il mange moins qu'à l'ordinaire, ou qu'il mange plus mollement, ou bien qu'il refufe abfolument de manger l'avoine.

Pour prévenir l'inconvenient qui pouroit arriver de ce dégoût, il eft bon de faigner le cheval au palais avec la lancette, & luy donner auffi. tôt deux picotins de fon mouillé, cela arrête le fang. Il faut auffi pour cela foigner de tenir la tête du cheval levée, ce n'eft pas qu'on ait befoin de rien dire là deflus à un habile Maréchal.

Si aprés cette faignée le cheval ett toûjours dégoûté, on luy donnera quel que lavement rafraîchiffant avec une décoction de bonnes herbes; puis on luy fera ronger au tour d'un nerf de Boeuf larmant que voicy. Prenez une demie livre d'huile rofat, la mie d'un pain raffis, de la mufcade, de l'orvictan & de la canelle, de chacune demie once, mettez bien le tout en poudre, ajoûtez y un peu de vinaigre, & vous en fervez comme on a dit.

Si c'est au temps des raves, ou raiforts, on en prendra une bonne quantité qu'on luy fera manger avec les feuilles, l'herbe appellée Prefle, ou Queue de cheval, remet en goût les chevaux, ou bien,

Ayez deux verres de verjus ou de vinaigre, fept ou huit gouffes d'ail concaffées, environ deux onces de fel menu, une demie livre de miel; mêlez le tout ensemble, remuez-le bien, & frottez de cette compofition les gencives, les levres & la langue du cheval.

L'Affa fætida au poid d'une once, envelopé dans un linge, & donné à ronger ainfi à un cheval, eft merveilleux pour le ragouter. Si aprés ces remedes ne fuffifent pas pour remettre le cheval en apétit, prenez une branche de bois de laurier ou de figuier, groffe comme le pouce, mettezla entre les dents machelieres du cheval, & la luy laifi cz mâcher, puiš frottez la branche avec du vinaigre rofat ou miel commun, & la redonnez à inâcher au cheval, l'apétit luy reviendra.

Des Demangeaifons.

N voit quelquefois des chevaux qui fe frottent les jambes, de maniere qu'ils s'emportent tout le poil, les vieux y font plus fujets que les jeunes.

Pour y

remedier, prenez deux onces d'cuforbe en poudre, mettez-les dans une pinte de bon vinaigre, laif.cz-ly infufer fur les cendres chaudes pendant fix heures, puis frottez-en les jambes du cheval, aprés les avoir bien bouchonnées. On peut faigner après le cheval aux arcs, & luy donner un lavement rafraichiffant, puis une purgation.

De

De la Fiévre.

mes.

ON connoît qu'un cheval a la Fiévre aux fymptômes fuivans. Il a la téte baiffée & ne la peut lever qu'à peine; il a les yeux enflammez, Symptôclairs, & ne les ouvre que difficilement, il y en coule des larmes, fes levres font pendantes, fon haleine chaude; il eft pefant dans fa démarche, a peine à uriner, il fe veautre par terre, étend fes jambes (c'eft pour lors un mauvais figne) & on l'entend de temps en temps fe plaindre. La Fiévre arrive aux chevaux par un mouvement d'humeurs contre nature, caufé par un exceffif travail, ou par de trop grandes chaleurs, ou pour avoir mangé de mauvaise nourriture.

On compte de trois fortes de Fiévres, la Fièvre fimple, la Putride, & la Contagieufe; commençons par donner des inftructions pour guérir la Ficvre fimple.

Lorfqu'un cheval eft attaqué de la Fiévre fimple, il faut d'abord le Remede: faigner du côté droit à la veine du cou, & luy tirer environ trois livres pour la fiéde fang, & le même jour luy donner le lavement qui fuit. vre fimple. Prenez trois pintes de petit lait, du policrefte & de la fcamonée, de Lavement chacun deux onces & deux poignées d'orge entier; faites bouillir le tout un bouillon, ajoutez-y trois poignées de mercuriales, autant de bette blanche & d'autres herbes rafraîchiffantes, laiffez bouillir le tout, & en faites une décoction que vous laifferez réfroidir, mêlez-y encore un quar teron d'huile de noix ou d'olive, & donnez ce lavement au cheval.

Un heure aprés qu'il aura rendu fon lavement, faites-luy prendre deux Regime onces de foye d'antimoine dans une pinte d'eau bouillie avec de l'orge, & pour boiffon ordinaire on luy fera bouillir de l'eau, où l'on mettra diffou dre quatre onces de cristal mineral, avec un peu de farine d'orge, pour la blanchir feulement.

Pour fa nourriture, on luy donnera des feuilles de vignes, de chicorée, de laituës, de chiendent, peu ou point de foin, encore moins d'avoine; le cheval mangera peu dans la fiévre, mais il ne faudra pas s'en étonner; on pourra aprés qu'il aura mangé les herbages précedens, luy donner un peu de fon mouillé, mêlé de foye d'antimoine en poudre comme on a déja dit.

Si l'apétit ne luy revient point, il faut fe fervir de l'Armant décrit à la page 260. il eft bon de réïterer la faignée pour calciner le ferment du fang, au cas que la fièvre ne diminuë point.

Pour la Fiévre putride, qu'on connoît à la langue & au palais du che- Fiévre pus val, qui font noirâtres, fecs & arides, & à fa phifionomie qui paroît tride, toute hébêtée. On commence auffi par tirer beaucoup de fang, en plufieurs parties du corps; fçavoir tantôt du cou, des larmieres, tantôt des arcs, des flancs & du plat des cuiffes, afin de tâcher par là à arrêter le Pronoftic. mouvement trop rapide du fang qui dérange toutes les humeurs & les putrifie; l'orge en vert eft falutaire aux chevaux attaquez de cette fiévre; ou bien on fe fervira auffi des mêmes alimens comme pour la fiévre fimple; pour fa boiffon elle fera auffi femblable, fi mieux on n'aime y faire diffoudre deux onces de tartre blanc.

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