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de la Reine à Marseille; la France, fous la figure d'une belle femme,en manteau blanc fleurdelifé d'or, la reçoit avec joye; l'Evêque de la Ville vient audevant d'elle avec le dais qu'on lui préfente; la Renommée annonce l'arrivée de Sa Majesté; on y voit le Duc de Guife, les Cardinaux de Joyeufe, de Gondy, de Sourdis, & plufeurs Prélats; le Connétable de Montmorency, le Chancelier,les Ducs de Nemours, & de Ventadour, & une quantité d'autres Seigneurs & Dames que le Roy avoit envoyé audevant de cette Princeffe, pour l'accompagner jufqu'à Lyon, où le Roy fe rendit le 9 Décembre 1600, & y accomplir fon mariage.

Le feptiéme tableau repréfente allégoriquement le Mariage du Roy; le Roy & la Reine fous la figure de Jupiter & de Junon font dans le ciel affis fur des nuages. L'Hymen & plufieurs Amours portent des flambeaux allumez; une femme vêtue de pourpre, repréfentant la Ville de Lyon, eft affife dans un char tiré par des lions, accompagnez de deux Amours qui admirent les nouveaux mariez.

Le huitiéme tableau repréfente la naiffance du Roy Louis XIII. arrivée à Fontainebleau le 27 Septembre 1601; c'est un des plus confidérables pour l'excellente ex

on voit la Reine en deuil, affife fur un trône: elle a auprès d'elle la Prudence figurée la Déeffe Minerve; & en l'air, une par femme qui tient un gouvernail représente la Régence. La France figurée par une femme affligée, & toute la Nobleffe un genou en terre, rendent leurs profonds refpects à la Reine, & lui donnent des marques de leur obéiffance; au milieu de ce tableau obfervez deux femmes, dont l'une tient la lance du Roy où eft attaché fon cafque; l'autre eft Bellone qui fe defefpere & s'arrache les cheveux.

Le douziéme tableau qui eft enfuite, représente la conduite de la Reine, & le foin qu'elle prend du Royaume pendant sa Régence: & comme elle furmonte tous les mouvemens de la rebellion & les defordres de l'Etat, repréfentez fous differentes figures monftrueufes. Les Dieux de la Fable font occupez pour affifter la Reine. Apollon & Pallas font à terre qui combattent contre ces monftres. L'un les attaque à coups de fléches, & l'autre les perce de fa pique, foulant aux pieds la difcorde, la fureur, la tromperie, & les autres vices qui fe cachent dans les ténébres, & qui ne font éclairez que des flambeaux qu'ils tiennent à la main, & d'une lumière qui environne Apollon, & qui les éblouit.

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Le treiziéme tableau repréfente la Reine fur un courfier blanc, avec un cafque fur fa tête; fon habit eft blanc, couvert d'un manteau de drap d'or. Elle a l'air du visage noble & fier tout enfemble, & une contenance majestueuse & affurée; elle paroît comme victorieufe & triomphante, après avoir appaifé tous les defordres du Royaume. Dans le Ciel, qui eft pur & ferein la Victoire paroît accompagnée de la Force & de la Renommée qui fuivent la Reine.

Le quatorziéme tableau repréfente l'é change qui fut fait le 9 Novembre 1615 des Reines d'Espagne & de France, Anne d'Autriche époufe de Louis XIII. & d'Ifabelle de France pour époufe de Philippes IV. Roy d'Espagne. Deux femmes, repréfentant la France & l'Espagne, fe donnent & reçoivent mutuellement les deux Reines : elles font fuivies de la Nobleffe de ces deux Royaumes. Il y a en l'air plufieurs petits Amours qui tiennent des flambeaux; & au milieu d'eux, la Félicité qui répand des richeffes fur les deux Reines.

Le quinziéme tableau repréfente la Rei ne Mere affife fur un trône, revêtue d'un manteau Royal, & tenant des balances. Minerve eft à côté d'elle, accompagnée de l'Amour qui s'appuye fur les genoux de la Reine: auprès, il y a deux femmes, dont

Tome 11.

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l'une tient les Sceaux, & l'autre une corne d'abondance. Remarquez d'un côté un jeune enfant qui rit, & qui tient l'Ignorance, l'Envie & la Médifance enchaînées. Cette allégorie fignifie que le Roy, après la mort du Maréchal d'Ancre pria la Reine, qui avoit eu jufqu'alors la conduite de l'Etat, de trouver bon qu'il prît lui-même le goul vernement de fon Royaume, afin de le relever de l'extrêmité où les mauvais confeils dont elle s'étoit fervie, l'avoient précipité : ce qui eft repréfenté par l'Ignorance qui a des oreilles d'âne; par la Médisance fous la figure d'un Satyre qui tire la langue; & par l'Envie que repréfente une femme fort maigre renverfée à terre. Le Temps femble conduire la France dans des temps plus heureux.

Le feiziéme tableau représente le Roy monté fur un Vaiffeau, dont il tient le timon, que la Reine fa mére lui met entre les mains; les Vertus tiennent les rames, & font aller le Vaiffeau. Pallas eft au haut des voiles, au milieu de deux étoiles qui représentent Caftor & Pollux.

Le dix-feptiéme tableau représente les difgraces & les divers changemens de fortune de la Reine: elle y eft représentée se fauvant de Blois, d'où elle fe retira à Loches, & de-là à Angoulême, où elle fut

conduite par le Duc d'Epernon. Pour marquer de quelle maniere elle fortit du Château de Blois, on voit une Dame de fa fuite qui defcend par une fenêtre dans le foffé, comme avoit fait la Reine.

Le dix-huitiéme tableau représente l'accommodement de la Reine avec le Roy. Cette Princeffe eft affise sur un thrône, ayant le Cardinal de Guife d'un côté ; & de l'autre, la Vigilance représentée par une femme vêtue d'une robe rouge & d'un manteau bleu ; elle a un œil fur la tête, & un ferpent entre fes bras. Le Cardinal de la Rochefoucault, montre Mercure qui defcend du Ciel, apportant une branche d'olivier pour fymbole de la paix.

Le dix-neuviéme tableau, repréfente l'entrevûe & la reconciliation du Roy & de la Reine fa mere faite le 5 Septembre 1619 au Château de Courfieres près de Tours. Le Roi paroît defcendre du Ciel vers la Reine Mere, qui eft affife fur des nuages. La Nature eft représentée auprès de la Reine avec de petits enfans nuds; & dans une grande lumiere on voit éclater l'Espérance fous la forme d'une belle femme vêtue de verd, affife fur le globe de la France. La Valeur, fous la figure d'un jeune homme, abat l'hydre de la rébellion & quantité de ferpens, qui paroiffent morts &

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