Imágenes de páginas
PDF
EPUB

de trouble: La Paix regarde le dehors ; elle eft où la guerre n'eft point.

ز

On eft Tranquile en foi-même: On eft en Paix avec les au

tres.

Les gens inquiets & turbulents ne font jamais Tranquiles: Les quereleux & les emportés ne font point Paifibles.

Pour ne point perdre fa Tranquilité, il faut favoir calmer fes paffions: Et pour avoir toûjours la Paix, il ne faut point fe faire d'ennemis.

Le Prince doit être fage, pour conferver la Tranquilité dans fes états: Et il doit être puiffant, pour maintenir la Paix avec fes voifins.

TRE' PAS. MORT.

Trépas eft plus poétique, & marque précisément le paffage de cette vie à l'autre: Mort eft

d'un ftile moins recherché, & fgnifie proprement la ceffation de

vivre.

TRES. FORT. BIEN.

On fe fert affez indifféremment de l'un ou de l'autre de ces trois mots pour marquer ce que les grammairiens nomment fu perlatif, c'est-à-dire le plus haut degrés par exemple, on dit dans le même fens, très-fage, fort-fage, bien-fage. Il me paroît cependant qu'il y a entre eux quelque petite différence; en ce que le mot de Très marque précisément & clairement ce fuperlatif fans mélange d'autres idées ni d'aucuns fentiments: Que le mot de Fort le marque peut-être moins. précisément, mais qu'il y ajoute une espece d'affirmation: Et que le mot de Bien exprime de plus un fentiment d'admiration. Ainfi l'on dit, Dieu eft Très

1

jufte Les hommes font Fort mauvais : La providence est Bien grande.

Outre cette différence, il y en a une autre plus fenfible,ce me femble;c'eft que Très ne convient que dans le fens naturel & litté ral ; car lors qu'on dit d'un homme qu'il eft Très-fage, cela veut dire qu'il l'eft véritablement ; au lieu que Fort & Bien peuvent quelquefois être employés dans un fens ironique;avec cette différence, que Fort convient mieux lorfque l'ironie fait entendre qu'on peche par défaut; & que Bien eft plus d'ufage lorfque l'Ironie fait entendre qu'on peche par excès. Ainfi l'on diroit en raillant; c'est être Fort-fage que de quitter ce qu'on a pour courir aprés ce qu'on ne fauroit avoir; & c'est être Bien - patient que de foufrir des coups de bâton fans en rendre.

TRIVIAL. COMMUN.

Le mot de Trivial renferme une idée de mépris que n'a pas le mot de Commun.

Ce qui eft Trivial a quelque chose de bas: Et ce qui eft Commun n'a rien d'extraordinaire. Les gens d'efprit ne goûtent point des pensées Triviales, & n'admirent point des pensées Communes.

Une chofe Commune eft connue de la plupart des gens: Mais le vulgaire même n'ignore pas

les chofes Triviales.

TROQ ESCHANGE.

Je crois qu'on dit un Troq, én fait de chofes femblables ou qui font de la même espece; & qu'on dit un Efchange, en fait de chofes différentes.

Les maquignons font des Troqs de chevaux : Les commer

çans font des Efchanges de marchandifes.

TROUPE BANDE.

Le mot de Troupe fignifie préeifément plufieurs perfonnes affemblées, qui vont de compagnie: Le mot de Bande marque plufieurs perfonnes féparées des autres, qui fe fuivent & qui ne fe quittent point.

La Troupe peut fe partager en plufieurs Bandes ; mais la Bande ne fe divife point en plufieurs Troupes.

On dit, une Troupe de comédiens, & une Bande de violons. Il n'est pas honnête de se séparer de fa Troupe pour faire Bande à part.

TROUVER.

RENCONTRER.

Nous Trouvons les chofes inconnues, ou celles que nous cherchons Nous Rencontrons les

:

« AnteriorContinuar »