inftruire de ce qu'on veut leur apprendre.

L'Avis fait prendre des mefures: L'Avertiffement fait faire des remarques.

L'Espion donne avis de ce qui fe paffe dans le lieu où il eft: L'Au theur met un avertiffement à la tête de fon livre.

Les Avis doivent être secrets: & les Avertiffemens doivent être judicieux.

AVOIR.

POSSEDE R.

On n'eft pas toûjours le maître des chofes qu'on A: On l'eft de celles qu'on Poffede. On ne les A quelquefois qu'en partie: On les Poffede entierement.

Pour Avoir une fcience, il fuffit d'y être médiocrement habile: Pour la Poffeder, il faut la favoir parfaitement.

Quand on a la connoiffance des Arts, on en fait & l'on 'enfuit

les regles:Mais quand on les poffede, on fait & l'on donne des regles pour les Arts.

AUSTERE. SEVERE.

On eft Austere à l'égard de foi, & Severe à l'égard des au

tres.

L'Auftérité eft dans la manierede vivre: La Sévérité eft dans la maniere d'agir & de penfer. Les Chartreux font Aufteres Quelques Cafuiftes font Severes.

BATAILLE. COMBAT.

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La Bataille eft une action plus generale, & ordinairement précedée de quelque préparation Le Combat femble être une action plus particuliere, & fouvent imprévue.

Les Batailles fe donnent, & feulement entre les hommes : Les Combats fe donnent entre les hommes; & fe font entre toutes

les autres chofes qui cherchent à fe détruire ou à fe furmonter. Ainfi l'on dira, que la Bataille de Saint Antoine entre les Troupes duRoy & celles de Monfieur le Prince de Condé, fe donna un Mardy 2. de Juillet de l'année 1652 Que le Maréchal de Lus xembourg eft toûjours forti victorieux des combats qu'il a donné aux ennemis de la France : Et que dans la Princeffe de Cleves, il fe fait un combat entre le devoir & le penchant, où aucun d'eux ne triomphe,& où touts les deux fuccombent.

Le mot de Bataille eft plus d'u fage avec le nom qui marque l'action, & qui la diftingue des autres ; on dit, la bataille de Flérus, de Nervinde, & d'Hochtet :: Le mot de combat fignifie plus proprement l'action de fe battre; on dit le combat fut long, opiniâ tre, & fort chaud..

BATTRE. FRAPER.

Il femble que pour Battre il faille redoubler les coups; & que pour Fraper il fuffife d'en donner

un.

On n'est jamais battu qu'on ne foit frape: Mais on peut être frapé fans être battu.

On ne bat jamais qu'avec deffein: On frape quelquefois fans le

vouloir.

Le plus fort bat l'autre: Le plus violent frape le premier. On Bat les gens ; & on les Frape dans quelques endroits de leurs corps.Céfar pour battre fes ennemis, commanda à fes troupes de les fraper au vifage.

BEAU. JOLI.

Le Beau eft grand & régulier; il fe fait regarder avec attache; on l'aime, on l'admire: Le Joli est délicat & mignon; il se fait regar

der avec plaifir; on le goûte, on le loue.

Le Beau eft rare;le Joli n'est pas commun. Les Dames font Belles, dans les Romans : les Bergeres font Jolies, dans les Poëtes.

BEAUCOUP. PLUSIEURS.

Beaucoup fe dit pour la quantité des chofes qui fe calculent ou qui fe mefurent, foit par l'étendue, foit par l'estimation ou le mérite. Plufieurs ne fe dit que pour la quantité des chofes qui fe calculent; & il n'exprime pas un fi grand nombre que Beaucoup. L'oppofe de Beaucoup eft peu: & l'oppofé de Plufieurs eft

un.

Quelqu'un a dit, qu'on a point vû de chef-d'œuvre d'efprit être l'ouvrage de Plufieurs: Mais je dis, que pour rendre un ouvrage parfait, ce n'eft pas affez qu'un feul le faffe, il faut encore qu'il