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foit expofé à la critique de beaucoup de cenfeurs.

BENIN. DOUX. HUMAIN.

On eft Benin, par l'inclination à faire du bien; Doux, par l'humeurs Humain,par la maniere de vivre avec les gens.

Un homme benin ne punit pas rigoureufement, pardonne ailément, & gratifie avec plaifir: Un homme doux n'agit point avec aigreur, fuit les emportements, & craint de faire de la peine: Un homme humain ne traite rien à la rigueur, excufe les foibleffes, & fupporte les défauts.

Le Benin n'eft point mal faifant; il a naturellement le cœur tendre il plaint les mal-heureux: LeDoux n'eft pas infultant; il a une conduite modérée ; il n'aime point les airs de hauteur: L'Humain n'eft pas fevere; il a l'efprit fociable & complaifants

il

il s'accommode à tout. La Bénignité eft neceffaire aux Princes: La Douceur fied bien aux femmes: & l'Humanité convient à touts les hommes.

BESOIN. NECESSITE.

Le Besoin eft moins preffant que la Néceffité.

Dans le Befoin, on a recours aux amis, pour en être aidé. Dans la Néceffité, on implore les perfonnes charitables, pour en être fécouru.

Le Befoin fe fait fentir; & nous chagrine: La Néceffité nous fait foufrir;& nous abat. On tâche de remédier au Befoin, & de fe tirer de la Néceffité

BETE STUPIDE.

La Bête & le Stupide manquent d'efprit: Mais la Bête femble en manquer par un défaut de la nature; & le Stupide, par

C

un défaut de fentiment. Il eft impoffible d'inftruire une Bête ; elle n'a point d'intelligen ce; touts les foins des Maîtres lui font inutiles: Il eft difficile de donner de l'émulation à un Stupides il eft enfeveli dans un profond affoupiffement, dont on auroit de la peine à le reveiller. La Bête eft plus incommode; le Stupide plus indolent.

La Bête croit souvent avoir de l'efprit;mais le Stupide ne s'en pique point.

BONHEUR.

PROSPERITE'.

Le Bonheur eft l'effet du hazard; il arrive inopinément: La Profpérité eft le fuccès de la conduite; elle vient par degrés. Les fous ont quelquefois du Bonheur : Les fages neProfperent pas toûjours.

BONHEUR.

FELICITE.

Le Bonheur eft l'état de nôtre fortune; il nous fournit la matiere des plaifirs, & nous met à portée de les prendre : La Félicité eft l'état de nôtre cœur ; elle nous donne le goût du plaifir, & nous le fait trouver dans ce que nous poffedons.Les choses étrangeres fervent au Bonheur de l'homme ; mais il faut qu'il faffe lui-même fa Félicité.

Nôtre Bonheur brïlle aux yeux du Public, & nous expofe fouvent à fon envie : Nôtre Félicité fe fait fentir à nous feuls, & nous donne toûjours de la fatisfa&tion.

On'eft quelquefois dans un état de bonheur fans être dans un état de félicité. La poffeffion des biens, des honneurs, des amis, & de la fanté fait le bonheur de la vie : Mais ce qui en fait la félicité,

c'est l'ufage, la jouïssance, le sentiment, & le goût de toutes ces

choses.

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Les Bornes empechent d'aller plus loin: Le Terme eft le but où

T'on peut

aller.

On ne paffe pas les Bornes; elles font refferrées ou reculées : On s'arrête au Terme; il est

che ou éloigné.

pro

Le terme de la fortune arrive fouvent dans le moment qu'on ne met aucunes bornes à fon ambition.

BOURGEOIS. CITOYEN.

Le Bourgeois eft parmi les Citoyens un degré de condition, qui tient le milieu entre la Nobleffe & le Paysan : Cet état est en France le plus confidérable par le nombre.

Le Citoyen eft un habitant éta

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