On s'en rapporte au fentiment d'un tiers pour finir une Difpute. Le Différend naît de l'avidité du cœur: La Difpute provient de l'opiniatreté de l'efprit. On a quelquefois de gros Différends pour des bagatelles: Et l'on fait fouvent de longues Difputes fur des riens. DILIGENT. PROMT. Une perfonne Diligente ne perd point de temps; elle agit fans relâche:Une perfonne Promte ne tarde pass; elle agit avec célérité. La pareffe eft l'oppofé de la Diligence Et la lenteur l'eft de la Promtitude.. Le Diligent n'a pas de peine à fe mettre au travail : Le Promt en vient bientôt à bout. DISCERNEMENT. JUGEMENT. Le Difcernement eft une con noiffance noiffance du prefent ; il convient mieux à l'égard de ce qu'il y a à favoir: Le Jugement eft une prévoyance de l'avenir; il convient mieux à l'égard de ce qu'il y a à faire. Une perfonne qui a du Difcernement diftingue la vérité & la perfection des chofes ; elle en pénetre les motifs & les prétextes: Une perfonne qui a du Jugement fent la force & la valeur des chofes; elle en prévoit les effets & les fuites. Le Discernement eft éclairé; il rend les idées juftes: Le Jugement eft fage; il rend la conduite fûre & prudente. Lorfqu'il eft queftion de choifir, ou de juger de la beauté des chofes, il faut s'en rapporter aux gens qui ont du Difcernement: Quand il s'agit de faire quelque démarche, ou de fe déterminer à prendre un parti ; il faut fui F vre le confeil des perfonnes qui ont du Jugement. Le Discernement empêche de donner dans le faux & dans le mauvais : Le Jugement empêche de donner dans le travers & dans le ridicule. Les arts & les fciences veulent du Difcernement: Le gouvernement & la politique demandent du Jugement. Qui n'a point de Discernement eft une bête: Qui manque toutà fait de Jugement eft un étourdi. DISTINCTION. DIVISION. SEPARA TION. PARTAGE. La Distinction ôte la confufion des objets: La Divifion rompt leur union: La Séparation les éloigne: Et le Partage les empêche de faire un tout, La diverfité des langues & des mœurs Diftingue les peuples: La différence des interêts Divife les Princes L'éloignement des lieux Sépare fouvent les cœurs comme les corps L'averfion du gouvernement Partage quelquefois les Etats. : DONNER. OFFRIR. PRESENTER. Donner et plus familier: Offrir & Prefenter font plus refpe &tueux. On Donne à une perfonne, afin qu'elle reçoive : Ôn lui Offre, afin qu'elle accepte: On lui Prefente, afin qu'elle agrée. Nous ne pouvons Donner que ce qui eft à nous; Offrir que ce qui eft en nôtre pouvoir; mais nous Prefentons quelquefois ce qui n'eft ni à nous ni en nôtre puiffance. On Donne par bonté: on Offre par honnêteté: On Préfente avec refpect. Le Sujet Prefente tout à fon Prince: Il ne lui Donne rien: Et il ne lui Offre que fes fervices, non pas afin qu'il les accepte, mais afin qu'il en difpofe. DOULEUR. CHAGRIN. MELANCOLIE. TRISTESSE. La Douleur eft dans les fens ; elle fait foufrir: Le Chagrin ef dans l'efprit ; il altere l'humeur La Mélancolie eft dans le fang; elle fait le tempérament fombre: La Trifteffe eft dans le cœur ; elle rend la vie infipide. Ce qu'il y a de plus directement oppofé à la Douleur est le plaifir; au Chagrin, c'est l'enjouëment; à la Mélancolie, c'est la gaiëté; & à·la Tristesse, c'est la joie. La Douleur eft plus piquante le courage l'a fait fupporter |