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leur faire Comprendre : Il faut expofer les chofes avec ordre, pour les faire Concevoir.

Entendre semble avoir plus de rapport aux circonftances du difcours, au ton dont on parle, au tour de la phrafe, & à la délicateffe des expreffions: Compren dre paroît mieux convenir en fait de principes, de leçons, de préceptes, & de toutes les connoiffances de fpéculation: Concevoir femble devoir être employé en ce qui regarde la forme & la régularité des choses qu'on doit exécuter.

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On Entend les langues: On Comprend ce qui regarde les fciences: Et l'on Conçoit ce qui regarde les arts.

Le courtisan Entend le langage des paffions: Le docteur Comprend les queftions de l'école : L'architecte Conçoit le plan & l'economie des édifices.

Un efprit fin Entend à demimot: Un efprit vif Comprend facilement : Un efprit étendu Conçoit promtement.

Un efprit pefant a de la peine à Entendre ; il lui faut tout nommer par nom & par fur-nom: Un efprit épais a de la peine à Comprendre; il ne lui faut dire que des chofes communes & fenfibles : Un efprit borné a de la peine à Concevoir; il ne lui faut propo fer que de petits objets, & peu. Tout le monde n'Entend pas ce qui eft délicat, ne Comprend pas ce qui eft relevé, & ne Conçoit pas ce qui eft grand. :

ENTETE. OPINIATRE. TETU.

OBSTINE'.

L'homme Entêté croit que fes fentiments font les meilleurs; il n'en fauroit goûter d'autres : L'Opiniâtre foûtient conftam

ment fon opinion; quelque tort qu'il ait, il ne veut point fe dé dire: Le Têtu n'écoute que luimême ; il manque de docilité: Et l'Obftiné ne veut rien ceder; il fait paroître un esprit de contrariété.

Il me femble qu'il y a beaucoup de prévention dans un Entêté; beaucoup de vanité dans un Opiniâtre ; un grand défaut d'éducation dans un Têtu ; & très-peu de politeffe dans un Obstiné,

ENTIER. COMPLET. ACHEVE.

FINE PARFAIT.

Une chofe eft Entiere, lorfqu'elle a toutes les parties: Elle eft Complette, lorfqu'elle a tout ce qui lui convient: Elle eft Achevée, quand elle eft faite: Elle eft Finie, quand il n'y a plus à y tra vailler: Et elle eft Parfaite, lorf qu'elle n'a point de défaut.

n'eft

Ce qui eft mutilé n'est pas Entier: Ce qui manque de quelque chofe n'eft pas Complet: Ce qui que commencé n'eft pas Achevé: Ce qui a encore befoin de la main de l'ouvrier n'eft pas Fini Ce qui eft mal-fait ou né gligé n'est pas Parfait.

Ön remet un ouvrage en Entier, en réüniffant toutes les parties: On le rend Complet, en y ajoutant ce qu'il faut On l'Acheve, en le continuant jufqu'au bout: On le Finit, en le travaillant On le rend Parfait, en le corrigeant.

Une ftatuë brisée n'eft pas Entiere: Celle à qui il manque quelque ornement n'eft pasComplette: Čelle dont toutes les parties ne font pas faites n'eft pas Achevée : Celle qu'il faut encore polir n'eft pas Finie: Et celle qu'on pouvoit mieux faire n'eft point Parfaite.

ENVIER. AVOIR-ENVIE. Nous Envions aux autres, par un mouvement de jaloufie, ce qu'ils poffedent; nous voudrions le leur ôter: Nous Avons-envie pour nous, par un mouvement de cupidité, de ce qui n'eft pas en nôtre poffeffion; nous vou drions l'avoir.

EQUIVO QUE AMBIGU, DOUBLE

SENS.

Le difcours Equivoque a deux fens; l'un, détourné & entendu de la perfonne qui parle; l'autre, naturel & entendu de la perfonne qui écoute Le difcours Ambigu a auffi deux fens ; l'un, vague & propofé aux auditeurs; l'autre, fixé & refervé dans l'efprit ou dans l'intention de l'auteur: Le difcours à Double-fens en a un, littéral & compris de tout

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