fuccéder au Pére Antoine Nacchi dans le gouvernement de nos Missions en Syrie & en Egypte. Permettezmoy, s'il vous plaist » de vous dire » qu'on a crû trop aisement en France, · que j'avois le mérite de mon Prédécesseur, qui nous a gouverné pendant plufieurs années par fes exem ples, plus que par fes paroles. Ze fuivray fes pas le plus près qu'il me fera poffible: mais comme j'ay fujet de me défier de moy-même, j'ai recours avec confiance aux priéres de nos Péres. La place que vous avez fouhaité que j'occupaffe eft un engagement pour vous de me les obtenir. 2 Procurez-nous de plus les autres fecours, qui nous font néceffaires, pour faire avec liberté avec fruit les fonctions de nôtre Ministére.. L'oeuvre de Dieu a particuliérement 2 Nous avons de continuelles actions * Ad Rom. c. 1.3. de graces à rendre à Dieu, de nous avoir donné jusqu'à prefent les Rois de France, pour nos protecteurs bienfaiteurs. Que ne devons-nous pas au Zéle & à la piété de Henri IV. de Louis XIII. à celle de Louis XIV C'est ce Prince, d'heureufe memoire, qui a multiplié ici les Ouvriers de l'Evangile, qui a pourveis à leur fubfiftance, & qui par ces moyens a confervé la Foy Catholique dans les Royaumes Infidéles. : Son feul nom donnoit ici à fes Ambaffadeurs tout le crédit, qu'ils avoient à la Porte Ottomane. Les Miniftres de ce Prince fçavoient. qu'ils ne pouvoient mieux faire leur cour à leur Maître, qu'en montrant autant de zéle, que de fermeté pour maintenir nos anciennes Capitulations en faveur de la Religion Chrêtienne ✔des Prédicateurs de l'Evangile. Nous efperons, MON REVEREND PERE, que nôtre jeune Monarque deftiné de Dieu par des voyes fi finguliéres, pour être le Succeffeur de LOUIS LE GRAND, pour porter la Couronne de S. Louis, fera rempli de leur Efprit, & qu'il aura toûjours les yeux ouverts fur de fi parfaits modéles, pour gouverner fon Royaume avec la même gloire, Ø le même bonheur. · Ce jeune Prince a eû l'avantage d'avoir auprès de lui pendant ses premiéres années, des Prélats & des Seigneurs, qui n'ont point eû d'autre vûë, que de former en fa Per-~ fonne Royale, un grand Roy un Roy Très-Chrêtien. Les Gazettes, que en voye, nous apprennent, que la France nous Sa la Re Majefté, ayant perdu un Prince qui lui apprenoit de bonne heure à regner, a déposé fon authorité entre les mains d'un autre Prince de fon Sang, dont le feul nom rend la France redoutable à fes Ennemis. Les mêmes Gazettes nous ont encore appris que Sa. Majefté s'eft choifi des Ministres tels, que ligion & l'Etat les pouvoit defirer Voilà, MON REVEREND PERE, les motifs qui nous animent, & qui redoublent nôtre fer veur, & nôtre application à remplir les devoirs de nôtre Profeffion. 'ajoûterai aussi s'il vous plaift, ce que vous ne pou¬ vez ignorer, qui est, , que nous avons lieu de compter aujourd'hui plus particuliérement que jamais fur Vos bons Offices. Vous devez außi être bien perfuadé de la part que vous |