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Roi d'Espagne, des Ducs de Sa

Reine, 13′′

voye, de Lorraine, de Baviere, de AN. 1644Neubourg, & de quelques autres Princes. Celle de Venife s'étendoit plus loin, & comprenoit la République des Provinces Unies, les Etats Proteftans d'Allemagne, & la Suede même, qui depuis plufieurs années avoit accepté la médiation des Venitiens, & l'auroit fans doute préférée dès le commencement à celle du Roi de Dannemarck, fi elle n'avoit craint d'irriter ce Prince. Depuis la Lettre des déclaration de guerre entre les Cou Plénipot, à la ronnes de Suede & de Dannemark, Mai 1644 la France voulant fe faire un mérite auprès des Venitiens, de leur procurer l'honneur de la médiation entre l'empire & la Suede pour le Traité d'Olnabrug, s'intérella de nouveau pour la faire accepter aux Suedois qui l'agréerent en effet. Mais il s'y trouva quelque difficulté. On craignit d'offenfer Contarini en lui donnant un Collégue, & on n'efpéra pas pouvoir perfuader aux Suedois de fe contenter de l'entremise d'un fimple Secrétaire. Cet inconvénient obligea les Impériaux & les Suedois de

s'en tenir à un ufage affez ordinaire

AN. 1044 en Allemagne, qui fut de traiter par écrit, & de s'entrecommuniquer leurs cahiers fans l'entremife d'aucun Médiateur. Les pouvoirs du Nonce & de Contarini furent ainfi reftraints à la feule négociation de Munster; mais iis ne laifferent pas d'agir quelquefois pour avancer celle d'Ofnabrug dans les occafions où leur autorité parut néceflaire. Il faut encore ajouter que fi la médiation de Contarini avoit plus d'étendue que celle du Nonce, en ce qu'elle comprenoit également les intérêts des Catholiques & des Proteftans, M. Chigi avoit, par fa dignité de Nonce Apoftolique, une grande fupériorité fur le Médiateur Venitien dans les affaires, qui regardoient les Princes Catholiques. Car c'étoit le Nonce feul qui recevoit les écrits, les propofitions & les repliques des Plénipotentiaires. Lui feul les gardoit & les fignoit. Il appelloit chez lui M. Contarini, quand il vouloit lui communiquer les affaires. Enfin c'étoit chez lui que les Plénipotentiaires s'affembloient pour conférer avec les Mé

diateurs. Il eft vrai que le Nonce ne fe fervit pas de tous fes droits à la AN. 1644. rigueur; mais il en fit affez pour faire remarquer fa fupériorité, de forte qu'il pouvoit fembler que M. Contarini, quoiqu'il foutînt en effet le plus grand poids des affaires, étoit moins le Collégue du Nonce que fon Subftitut.

III.

nemies. Inté

On a vû dans l'Hiftoire précé- Intérêts des dente quelles étoient les Puiffances Puiffances enennemies dont les Médiateurs de- rêts de l'Emvoient ménager la réconciliation. pereur. C'étoient d'une part la Maison d'Autriche & fes Adhérents, & de l'autre la France avec fes Alliés : deux partis redoutables, dont les moindres mouvemens ébranloient toute l'Eu rope, & dont les prétentions intéreffoient tous les Princes Catholiques & Proteftans. Jamais les Etats Germaniques n'avoient reffenti de plus cruels effets de la guerre : Jamais les Empereurs depuis Charles V. n'avoient vû tant d'ennemis foulevés contre l'autorité defpotique qu'ils affectoient dans l'Empire. La fituation de l'Allemagne d'ailleurs fi avantageufe au milieu de l'Europe,

ne fervoit qu'à faciliter aux ennemis

AN. 1644- de Ferdinand III. les moyens de l'attaquer de toutes parts, & de porter la guerre dans tous les Etats, ou dans ceux des Princes qui lui étoient attachés. La France l'attaquoit du côté de l'Occident avec des forces qu'elle ne s'étoit point encore connues à elle même, & qui étonnoient toute l'Europe. Elle étoit, finon secondée, du moins favorifée dans cette guerre par la République des Provinces-Unies, qui, fans déclarer la guerre à l'Empereur, affoiblifloit beaucoup la puiflance, en le privant des fecours de l'Espagne occupée à fe défendre elle-même. Les Suedois du côté du Nord, après s'être ouvert F'entrée de l'Empire avec cette impétuofité qu'aucun obftacle n'avoit pû arrêter, s'étoient répandus comme un torrent dans toutes les Provinces. Ils s'y maintenoient par leur valeur, & du fond de la Suede ils recevoient tous les ans de fi grandes recrues, qu'il fembloit que ce Royaume tout entier voulût fe transporter jufques dans le fein de l'Allemagne.. Un autre ennemi, quoique peu re

doutable dans un autre tems, profitoit de la conjoncture pour infulter l'Empire du côté de l'Orient. C'étoit Ragotski, Prince de Tranfylvanie, qui ofant alors paroître en campagne à la tête d'une Armée de Tranfylvains & de Hongrois rebelles, refufoit avec hauteur les propo. fitions d'accommodement que l'Empereur lui faifoit. Enfin les propres vaffaux de l'Empire foulevés contre leur Chef, y entretenoient une efpéce de guerre civile également dangereufe & incommode. Tels étoient le Lantgrave de Heffe-Caffel, l'Electeur de Tréves, & quelques autres Princes alliés de la France ou de la Suede.

Cependant l'Empereur obligé de partager les troupes pour faire face de tous côtés, n'avoit pour réfifter à tant de peuples conjurés, que les feules forces de fes Etats héréditaires, & celles qu'il pouvoient tirer de l'Allemagne. Les Electeurs de Saxe & de Brandebourg, & les Ducs de Lunebourg, ne fongeant qu'à garantir leurs Etats de l'embrafement genéral, refufoient d'époufer fou

AN. 1644

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