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Pascebam tauros, interque armenta leones
Obstupui placidos vocibus ire tuis.

Quid retro Xanthum, retro Simoenta vocatum
Adjiciam cursus non tenuisse suos?

Ipse pater, seu rem natæ male tutus haberet 15,
Cantatas quoties restitit inter aquas!

Nunc locus OEnone est ; nunc illam ostende : parabis
Sive tuos ignes pellere, sive meos.

au milieu des taureaux que je faisais paître, des lions subjugués par tes magiques accents. Parlerai-je du Xanthe et du Simoïs, que tes charmes forcèrent à remonter vers leur source? Combien de fois ton père lui-même, cédant à ta puissance, ne s'arrêta-t-il pas au milieu de ses ondes enchantées? OEnone, c'est aujourd'hui ton tour : déploie toutes les ressources de ton art pour dissiper mes feux, ou pour éteindre les tiens.

NOTES

SUR LES ÉPITRES DE SABINUS.

PREMIÈRE ÉPÎTRE.

1. Pertulit ad miserum, etc. (v. 1). Après la ruine de Troie, les Grecs vainqueurs songèrent à retourner dans leur patrie; mais l'enlèvement du Palladium ayant attiré sur leurs têtes la colère de Minerve, cette déesse leur suscita un grand nombre de traverses, après lesquelles quelques-uns d'entre eux purent regagner leurs foyers. Le fils de Laërte erra pendant dix ans sur les flots. Ovide a supposé que Pénélope, son épouse, lui écrivit pour l'engager au retour, et Sabinus s'est chargé de la réponse d'Ulysse.

2.- Gemmasque fideles (v. 3). L'usage des anneaux remonte à la plus haute antiquité, et passa des Grecs aux Romains. Les premiers anneaux étaient de fer; dans la suite, on en fit d'argent et d'or, et le luxe les enrichit des pierres les plus précieuses. L'anneau servait à distinguer les différents ordres de citoyens. Le mari donnait un anneau à son épouse le jour des fiançailles : on nommait cet anneau annulus nuptialis ou sponsalitius. Celui qu'on employait à cacheter les lettres, les contrats, etc., s'appelait annulus sigillarius.

3. Arguis ut lentum (v. 5). Pénélope avait dit :

4.

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Hanc tua Penelope lento tibi mittit, Ulyxe.

Quum mea fictus, etc. (v. 7). Ulysse contrefit l'insensé pour n'être pas obligé de quitter sa chère Pénélope. Mais Palanıède ayant mis, pour l'éprouver, son fils Télémaque, encore enfant, devant le soc d'une charrue à laquelle Ulysse, déguisé en laboureur, avait attelé un bœuf et un cheval, celui-ci arrêta la charrue, dans la crainte de blesser son fils. Cette attention découvrit sa feinte, et il fut contraint de partir pour la guerre de Troie.

5. — Nil tibi rescribam curæ est (v. 11). Ces mots répondent au vers qu'Ovide met dans la bouche de Pénélope :

Nil mihi rescribas, attamen ipse veni.

(Her. 1, v. 2.)

De même le treizième vers de cette héroïde n'est qu'une reproduction de la moitié de celui-ci :

Troja jacet certe Danais invisa puellis.

(Her. 1, v. 3.)

6. – Jam cinis, et tantum flebile, Troja, solum (v. 14). Ce vers précis est peut-être préférable au distique d'Ovide sur le même sujet :

Jam seges est ubi Trója fuit, resecandaque falce
Luxuriat Phrygio sanguine pinguis humus.
(Her. 1, v. 53.)

Mais rien n'égale la sublimité de l'hémistiche de Virgile:

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7. —Asius (v. 15). Asius, fils d'Hyrtacus, secourut Priam dans la guere de Troie, et fut tué par Idoménée. Déiphobe, fils de Pram et d'Hécube, époux d'Hélène après la mort de Pâris. Cette femme parjure introduisit Ménélas auprès du lit de Déiphole, la nuit de la prise de Troie, et le fit poignarder. Il s'était signalé dans la guerre, surtout contre Mérion et contre Ascalahe, fils de Mars, qui tomba sous ses coups.

8. — Niseia virgo (v. 33). Scylla, fille de Nisus, roi de Mégare. Les anciens ne s'accordent pas sur la description de ce monstre. Non ferus Antiphates (v. 35). Antiphate, roi des Lestrygons, coula à fond tous les vaisseaux d'Ulysse, excepté celui que montait ce héros, et dévora un de ses compagnons.

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10.- Parthenope (v. 36). Nom d'une sirène.

P. Min. I.

3

11.- Antinoum, Polybumque, Medontaque (v. 47). Noms des principaux poursuivants de Pénélope.

12. Ah! melius, etc. (v, 57). L'auteur suppose ici que Pénélope avait manqué à la foi conjugale; et, en conséquence de cette supposition, il s'abandonne à des récriminations déplacées.

13.-Rettulit illa domus eadem mala (v. 65). On prétend que lorsque Laërte était sur le point d'épouser Anticlée, Sisyphe, fils d'Éole, la surprit, et qu'il fut le véritable père d'Ulysse. Ovide fait allusion à cette naissance très-peu glorieuse dans le discours d'Ajax :

--

Frater erat fraterna peto. Quid sanguine cretus
Sisyphio, furtisque et fraude simillimus illi,
Inserit Æacides alienæ nomina gentis?

(Met. lib. XIII, v. 31.)

14. Phyllaciden vidi (v. 67). Protésilas, fils d'Iphiclus et frère d'Alcimède, mère de Jason, était roi d'une partie de la Thessalie dans laquelle se trouvaient les villes Phylacé, Antrone, Itone et Ptélée. Comme l'oracle avait prédit que le premier qui descendrait sur le rivage troyen l'arroserait de son sang, chacun refusait ce périlleux honneur. Protésilas se sacrifia la cause com

pour

mune. En effet, il fut tué par Hector ou par Énée. Sa femme Laodamie, qu'il avait quittée le lendemain de ses noces, n'eut pas plutôt appris sa mort, qu'elle se tua de désespoir.

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15. Nauplion (v. 76). Nauplius, fils de Neptune et d'Amymone, une des Danaïdes, fut roi de l'île d'Eubée. Ayant épousé Clymène, il en eut plusieurs enfants, au nombre desquek fut Palamède, un des princes grecs qui allèrent au siége de Troie. La mort malheureuse de Palamède, qui fut l'effet des artifices d'Ulysse, alluma dans le cœur de Nauplius un grand désir de vengeance. Après la prise de Troie, la flotte des Grecs ayant été, à son retour en Grèce, battue d'une furieuse tempête sur les côtes de l'Eubée, Nauplius fit allumer, la nuit, des feux parmi les rochers dont son île était environnée, dans le dessein d'y attirer les vaisseaux, et de les voir périr contre cet écueil. En effet, les vaisseaux se brisèrent; une partie de ceux qui les montaiest se noya; une autre partie, ayant gagné la terre avec beaucoup de peine, fut assommée par ordre de Nauplius. Mais le principal auteur de la mort de Palamède, Ulysse, échappa à la vengeance de Nauplius, parce qu'il avait été rejeté en pleine mer par la tempête.

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