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12.

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Sic metuenda mihi est (v. 77). Lisez : Sic retinenda mihi est, dit Heinsius, en commentant sic mihi par ces mots, scilicet armato. Cette correction est trop conforme à la pensée de l'auteur, pour n'être pas admise.

13.

Quum te nec Phœbi, etc. (v. 81). Mettez nam au lieu de dit encore Heinsius, afin de mieux faire ressortir l'ordre des idées, ut latinitatis ratio habeatur.

quum,

-

:

14. Tecum sideribus, etc. (v. 83). Ce vers et le suivant peuvent s'expliquer sans aucun changement, en faisant ainsi la construction Memini surripuisse tecum diem sideribus, memini deducere tecum lunam nubibus. « Je me souviens d'avoir obscurci avec toi la lumière des astres en dérobant la lune au ciel. » — Voyez la note re de cette héroïde.

15. Ipse pater, seu rem natæ male tutus haberet (v. 89). L'édition de M. Lemaire donne ainsi ce vers :

que

Ipse pater seu rem, natæ male tutus haberet,
Heinsius transforme ainsi :

Ipse pater Cebren, natæ male tutus ab ore....

Quelque ingénieuse que soit cette correction, il me semble qu'on n'a pas besoin d'y recourir, si, comme nous l'avons fait, on déplace simplement la virgule.

Rem doit signifier ici artem magicam, et l'on traduira de la manière suivante : « Combien de fois ton père lui-même, ne pouvant résister à ton art (ou, cédant à la puissance de tes charmes), ne s'arrêta-t-il pas au milieu de tes ondes enchantées!»

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CALPURNIUS

TRADUCTION NOUVELLE

PAR M. CABARET-DUPATY

Professeur de l'Université.

NOTICE

SUR CALPURNIUS.

TITUS JULIUS CALPURNIUS SICULUS, c'est-à-dire de Sicile, fut contemporain de Némésien. Quelques éditions, dit M. Scholl, lui donnent le prénom de Caïus au lieu de Titus; dans d'autres il est désigné sous le nom de Calphurnius, mais cette orthographe paraît vicieuse. Le peu que nous croyons savoir des circonstances de sa vie est puisé dans ses églogues; car, selon les grammairiens, de même que Virgile parle de lui-même, dans ses Bucoliques, sous le nom de Tityre et de Corydon, ainsi Calpurnius se cache sous celui de Corydon dans sa première, sa quatrième et sa septième églogue, et sous celui de Tityre dans la huitième.

Dans ces poëmes, Calpurnius s'occupe souvent d'un protecteur qu'il a à Rome, et qui, au temps où la pauvreté avait inspiré au poëte de se rendre en Espagne, lui procura une place à la cour impériale. On croit communément que ce protecteur fut Némésien; mais il est évident que Calpurnius parle d'un homme qui remplissait une charge importante auprès des empereurs, et rien n'indique que Némésien ait été dans une situation si brillante. Un passage de la quatrième églogue de Calpurnius paraît annoncer que son Mécène était maître des offices, magister officiorum. En admettant que son protecteur fût revêtu de cette charge, on peut croire facilement que le poëte obtint l'emploi de secrétaire de l'empereur Carus.

Sept poëmes bucoliques portent dans tous les manuscrits le nom de Calpurnius; quatre autres, problablement du même auteur, sont ordinairement attribuées à Némésien. Les restaurateurs du bon goût dans le xive et le xve siècle, tels que Pétrarque et Ange Politien, ne connaissaient pas Némésien comme auteur

de bucoliques; du moins, ils ne le nomment jamais à côté de Virgile et de Calpurnius; aussi les cinq premières éditions imprimées donnent-elles les onze églogues comme l'œuvre de ce dernier poëte. Celle d'Ange Ugoletti, qui parut vers l'an 1500, est la première qui, se fondant sur un ancien manuscrit, attribue quatre de ces poëmes à Némésien. Cet exemple fut suivi par la plupart des éditeurs subséquents. Cependant aucun manuscrit ne fait cette distinction, et il est problable que le nom de Némésien s'est glissé dans le manuscrit d'Ugoletti par l'erreur d'un copiste, qui aura accolé ces deux noms, parce que les grammairiens croyaient généralement que le protecteur de Calpurnius n'était autre que ce poëte, son contemporain. Le style des quatre églogues que ce manuscrit lui attribue, ne diffère absolument pas de celui des sept autres; il y a plus : en examinant le sujet des onze églogues, on y reconnaît une imitation de celles de Virgile, et des dix ou onze poëmes véritablement bucoliques de Théocrite; ce qui doit faire penser que tous ces poëmes sont du même auteur, dont le but aura été de parcourir le cercle des situations de la vie pastorale, qui, d'après les anciens grammairiens, offraient des sujets de bucoliques.

Calpurnius, né avec de l'imagination, avait cultivé ses talents par la lecture des bons modèles; mais son génie ne sut pas s'élever au-dessus des vices de son siècle, le bel-esprit et l'emphase. Il a imité le poëte de Mantoue, mais plus encore celui de Sicile. Les mœurs de ses bergers sont plus simples et plus grossières que celles des personnages de Virgile, qui n'ont qu'une existence idéale; ainsi que Théocrite, il introduit sur la scène des jardiniers et des moissonneurs.

Son style a été diversement apprécié : quelques-uns n'ont envisagé que ses défauts, d'autres ont tenu compte de ses qualités. Gyrald lui accorde de l'abondance et de la facilité, mais il lui refuse l'énergie et la grâce. Scaliger convient que ses vers sont souvent heureux, mais habituellement lâches et boursoufflés. D'un autre côté, Lotichius lui fait une trop belle part en l'appelant parfait poëte bucolique :

Bucolicos inter vates Calpurnius exstat,
Bucolia vates optimus ipse lyra.

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