raît pas. Que sont devenus ces serments auxquels Phyllis ajoutait tant de foi? Fallere credentem non est operosa puellam Gloria simplicitas digna favore fuit. Elle a trop aimé Démophon : sa tendresse et ses bienfaits sont également méprisés. Dans son désespoir, elle invoque la mort; elle veut recourir aux flots, au poison, au fer ou au lacet. Le dédaigneux oubli de son amant sera la seule cause de son trépas. Si la lettre de Phyllis respire l'amour, la colère a dicté celle d'OEnone. L'infortunée reproche à Pâris de s'être indignement joué de ses promesses. Elle avait daigné répondre aux vœux d'un simple berger, et l'ingrat l'a trahie : Pegasis OEnone, Phrygiis celeberrima silvis, Læsa queror de te, si sinis ipse, meo. Le retour de Pâris était l'objet de ses plus ardents désirs; mais Pâris était revenu de Troie avec Hélène. L'amertume éclate d'abord dans les plaintes qu'elle lui adresse. Cependant l'attendrissement succède peu à peu à l'indignation: OEǹone revient à des sentiments plus doux; elle évoque de touchants souvenirs et rappelle à Pâris les moments de leurs premières amours. Son inconstance ne l'a point rendue elle-même volage: Sed tua sum, tecumque fui puerilibus annis; Et tua, quod superest temporis, esse precor. Elle implore la tendresse du fils de Priam, et paraît compter bien plus sur la générosité de ses sentiments que sur l'art magique qu'elle tient d'Apollon don fatal et stérile qui ne lui offre contre l'amour que des remèdes impuissants, : C. - D, AULI SABINI EPISTOLÆ TRES AD OVIDIANAS EPISTOLAS RESPONSORIÆ. I ULYXIS AD PENELOPEN RESPONSIO. PERTULIT ad miserum tandem tua casus Ulyxen', Agnovi caramque manum, gemmasque fideles 2: ARGUIS ut lentum 3 : mallem quoque forsitan esse, Quam tibi quæque tuli dicere, quæque feram. Non hoc objecit mihi Græcia, quum mea fictus 4 Detinuit patrio litore vela furor. Sed thalamis nec velle tuis, nec posse carere, NON me Troja tenet, Graiis odiosa puellis ; Jam cinis, et tantum flebile, Troja, solum “. TROIS ÉPITRES D'AULUS SABINUS EN RÉPONSE AUX ÉPITRES D'OVIDE. I RÉPONSE D'ULYSSE A PÉNÉLOPE. C'EST par hasard, Pénélope, que ton affectueuse lettre est enfin parvenue au malheureux Ulysse. En reconnaissant ta main chérie et ton cachet fidèle, il s'est senti sou-lagé de ses longs tourments. Tu m'accuses de paresse. Ah! combien j'aimerais mieux que cette imputation fût fondée, que d'avoir à te raconter tout ce que j'ai souffert, et tout ce que je dois souffrir encore! Ce n'est pas le reproche que me fit la Grèce, quand une feinte démence enchaînait mes vaisseaux dans le port d'Ithaque je n'avais ni le désir ni la force de renoncer à tes caresses; toi seule étais la cause de mon apparente folie. Pour toute réponse à ta lettre, je me hâtais de mettre à la voile; mais les vents se sont opposés à mon départ. Je ne suis point retenu à Troie, qui est devenue un objet de haine pour les femmes de la Grèce Troie n'est : Deiphobusque jacet; jacet Asius, et jacet Hector; Et quicumque tui causa timoris erat. Evasi et Thracum cæso duce prœlia Rheso, In mea captivis castra revectus equis. Tutus et e media Phrygiæ Tritonidis arce Fatalis palmæ pignora capta tuli. Nec timui commissus equo, male sedula quamvis Clamabat vates : « Urite, Troes, equum; Urite mendaci celantur robore Achivi, : Et Phrygas in miseros ultima bella ferunt. »> Quid refert ? pelago sunt obruta; non mihi classes, Fregit; non tumidis torta Charybdis aquis; plus qu'un monceau de cendres et qu'un champ désolé. La mort a frappé Déiphobe, Asius, Hector, et tous ceux qui t'inspiraient des craintes. J'ai échappé aux dangers de la guerre en tuant Rhésus, roi des Thraces, et j'ai emmené dans mon camp ses chevaux captifs. J'ai enlevé sain et sauf dans le temple de Minerve le gage sacré de la victoire. Renfermé dans le cheval de bois, je n'ai point éprouvé de terreur, malgré les dangereuses suggestions de Cassandre, qui s'écriait : « Troyens, brûlez, brûlez le cheval; ce colosse imposteur renferme des Grecs, qui vont porter les derniers coups aux malheureux Troyens! » Le corps d'Achille était privé des honneurs du tombeau ; je l'emportai sur mes épaules, et le rendis à Thétis. Les Grecs ont noblement récompensé mon zèle, en m'offrant les armes du héros dont j'avais sauvé la dépouille. Mais, hélas! elles sont ensevelies dans les ondes. Je n'ai plus ni flotte, ni compagnons; la mer a tout englouti. Il ne me reste plus que l'amour, l'amour qui fait tout supporter, et qui m'a soutenu au milieu de tant d'infortunes. Rien n'a pu en triompher, ni la fille de Nisus entourée de chiens avides, ni les gouffres bouillonnants de Charybde, ni le cruel Antiphate, ni la sirène Parthénope, malgré ses perfides accents. En vain Circé recourut aux philtres de Colchos; en vain Calypso m'offrait un hymen solennel. Toutes deux eurent beau me promettre l'immortalité, et m'assurer qu'elles m'ouvriraient le chemin des enfers; et pourtant, au mépris d'un si bel avenir, toi seule occupais mes pensées, destiné que j'étais à tout souffrir sur la terre et sur les flots. Mais, peut-être préoccupée d'un nom de femme, n'achèveras-tu pas ma lettre sans inquiétude; peut-être |