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Quam fuerit placata Pales; tum cespite vivo

Pone focum, Geniumque loci, Faunumque, Laremque
Salso farre voca: tepidos tunc hostia cultros
Imbuat; atque etiam, dum vivit, ovilia lustra.
Nec mora; tunc campos ovibus, dumeta capellis
Orto sole dabis, simul hunc transcendere montem
Cœperit, et primæ spatium tepefecerit horæ.
At si forte vaces, dum matutina relaxat
Frigora sol, tumidis spument tibi mulctra papillis,
Implebis, quod messe fluat1; rursusque premetur
Mane, quod occiduæ mulsura redegerit horæ.

<< PARCE tamen fetis: nec sint compendia tanti,
Destruat ut niveos venalis caseus agnos;

Nam tibi præcipuo fetura colatur amore.
Te quoque non pudeat, quum serus ovilia vises,
Si qua jacebit ovis partu resoluta recenti,
Hanc humeris portare tuis, natosque tepenti
Ferre sinu tremulos, et nondum stare paratos.
<< NEC tu longinquas procul a præsèpibus herbas,
Nec nimis amotæ sectabere pabula silvæ,
Dum peragit vernum Jovis inconstantia tempus.
Veris enim dubitanda fides; modo fronte serena
Blandius arrisit, modo cum caligine nimbos
Intulit, et miseras torrentibus abstulit agnas.
At quum longa dies sitientes adferet æstus,
Nec fuerit variante deo mutabile coelum;
Jam silvis committe greges, jam longius herbas
Quære; sed ante diem pecus exeat: humida dulces
Efficit aura cibos, quoties fugientibus euris

apaisé Palès. Place du feu sur un autel de tendre gazon, et invoque le Génie du lieu, Faune et Lare, en leur offrant des gâteaux salés. Plonge alors ton couteau fumant dans le sang d'une victime, et, pendant qu'elle respire encore, arrose de son sang tes bergeries. Tu livreras les prés aux brebis, et les buissons aux chèvres, dès que le soleil levant aura franchi cette montagne, et aura échauffé l'air pendant une heure. Si même le temps te le permet, tandis que cet astre dissipe la fraîcheur de l'Aurore, dégage les mamelles de tes brebis, et remplis tes vases des flots d'un lait écumant. Le lendemain matin, tu presseras celui que tu auras tiré le soir.

« Ménage pourtant les mères, et que l'amour du gain ne te porte pas à sacrifier les agneaux à la vente du fromage; car leur reproduction doit être l'objet de tes soins les plus chers. Quand, le soir, en visitant tes étables, tu trouveras par terre une brebis qui vient de mettre bas, ne rougis pas de la porter sur tes épaules, de réchauffer sur ton sein ses petits tout tremblants, et qui n'ont pas encore la force de se soutenir.

« Ne va pas chercher des prairies et des bois trop éloignés de tes étables pour faire paître tes troupeaux durant le cours du printemps, dont la température est si variable. On ne saurait se fier au printemps: tantôt il nous sourit avec un front serein, tantôt il amène de sombres nuages, et entraîne les malheureuses brebis dans de rapides torrents. Mais lorsque les chaleurs de l'été allongeront les jours, lorsque le diêu de l'air aura perdu son inconstance, confie tes troupeaux aux forêts, conduis-les dans de lointains pâturages. Qu'ils sortent avant l'aurore: l'humidité de l'air rend les herbes plus douces, lorsque, les vents ayant cessé, la verdure rafraîchie s'est couverte de rosée

Frigida nocturno tinguntur pascua rore,
Et matutinæ lucent in gramine guttæ.

;

« Ar simul argutæ nemus increpuere cicadæ,
Ad fontem compelle greges, nec protinus herbas,
Vel campos permitte sequi : sine protegat illos
Interea veteres quæ porrigit æsculus umbras.
Verum ubi declivi jam nona tepescere sole
Incipiet, seræque videbitur hora merendæ 2 ;
Rursus pasce greges, et opacos desere lucos,
Nec prius æstivo pecus includatur ovili,
Quam levibus nidis somnos captare volucris
Cogitet, et tremuli tremebunda coagula lactis 3.
« SUCCIDA jam tereți constringere vellera junco
Quum jam tempus erit, maternas demere lanas,
Hircorumque jubas, et olentes cædere barbas,
Ante tamen secerne pecus, gregibusque notatis
Consimiles include comas; ne longa minutis,
Mollia ne duris coeant, ne candida fuscis.

<< SED tibi quum vacuas posito velamine costas
Denudabit ovis, circumspice, ne sit acuta
Forfice, læsa cutis, tacitum ne pustula virus
Texerit occulto sub vulnere; quæ nisi ferro
Rumpitur, ah! miserum fragili rubigine corpus
Corrodet sanies, et putrida contrahet ossa.
Providus (hoc moneo) viventia sulfura tecum,
Et scillæ caput, atque intacta bitumina porta,
Ulceribus laturus opem : nec Brutia 4 desit
Dura tibi, et liquido simul unguine terga, memento,
Si sint rasa, linas. Vivi quoque pondera melle

pendant la nuit, et que le gazon étincelle des perles humides du matin.

« Dès que les bruyantes cigales auront fait retentir les bois, mène tes brebis à la fontaine, et ne leur permets plus d'errer dans les prés ou dans les champs. Qu'un chêne les abrite sous son vieil ombrage. Mais quand la neuvième heure attiédira les rayons du soleil couchant, quand sera venu le temps du goûter, quitte l'ombre des bois, ramène tes brebis aux pâturages, et n'enferme le troupeau dans le bercail d'été qu'au moment où l'oiseau songe à se livrer au sommeil dans son nid léger, et lorsque le laitage épaissi commence à trembler dans les vases.

« C'est alors qu'il faut décharger les brebis de leur laine, les boucs de leurs poils pendants et de leur barbe infecte, et lier avec des joncs ces toisons diverses, en ayant soin, avant tout, de distinguer les espèces ainsi que les couleurs, afin de ne pas confondre les toisons longues, souples ou blanches avec les toisons courtes, rudes ou noires.

<< Lorsqu'une brebis dégagée de son vêtement montrera ses côtes nues, prends garde qu'elle n'ait reçu quelque coup de ciseaux; cette blessure secrète lui occasionnerait une pustule maligne, qu'il faudrait ouvrir avec le fer, afin d'empêcher l'humeur corrosive d'étendre ses ravages sur cette malheureuse bête, et de la miner jusqu'aux os. Aie la prévoyance (c'est un point essentiel) de porter sur toi du soufre, un oignon marin et du bitume nouveau, pour guérir les ulcères; n'oublie pas non plus la poix du Brutium. Tu mêleras ces drogues, et tu en frotteras le dos rasé de tes brebis. Tu feras aussi cuire ensemble du mercure, du miel et du

Argenti coquito, lentumque bitumen aheno,
Impressurus ovi tua nomina: nam tibi lites
Auferet ingentes lectus possessor in armo.
«TUNC etiam, dum siccus ager, dum fervida tellus,
Dum rimosa palus, et multo torrida limo
Estuat, et fragiles nimius sol pulverat herbas,
Lurida conveniet succendere galbana 5 septis,
Et tua cervino lustrare mapalia fumo:
Obfuit iste malis odor anguibus; ipse videbis
Serpentum cecidisse minas; non stringere dentes
Ulla potest uncos, sed inani debilis ore
Marcet, et obtuso jacet exarmata veneno.
<«< TUNC age, vicinæ, circumspice, tempora
Qua ratione geras: aperit quum vinea sepes,
Et portat lectas securus vinitor uvas
Incipe falce nemus vivasque recidere frondes.
Tunc opus est teneras summatim stringere virgas,
Tum debes servare comas, dum permanet humor,
Dum viret, et tremulas non excutit Africus umbras.
Has tibi conveniet tepidis fœnilibus olim,

brumæ

Promere, quum pecudes extremus clauserit annus.
Sic tibi nitendum est; labor hoc in tempore noster,
Gnavaque sedulitas venit, et pastoria virtus.
Nec pigeat ramos siccis miscere recentes

Et succos adhibere novos: ne torrida nimbis
Instet hiems, nimioque gelu, nivibusque coactis,
Incurvare velis nemus, et constringere frondes.

<«< Tu tamen aut læves hederas, aut molle salictum Valle premes gelida 6; sitis est pensanda tuorum,

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