Charlotte Corday ou la Judith moderne: tragédie en 3 actes et en vers

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Impr. des Nouveautés, 1797 - 59 páginas
 

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Página 10 - Dieu! quelle barbarie! CHARLOTTE. Mourons tous , mes amis, ou sauvons la patrie! — Allez sans balancer fondre sur ce brigand , N'éteignez ses fureurs que dans son propre sang ; N'attendez pas , amis, pour quitter ces murailles , Qu'un poison dévorant déchire vos entrailles ; N'attendons point enfin que ce fléau funeste, Vienne de nos guerriers moissonner tout le reste, Le ciel secondera sans doute nos efforts , Nous ne combattons point pour ravir des trésors , Mais pour défendre Dieu, Louis...
Página 3 - Ce qu'on ne doit point voir, qu'un récit nous l'expose; Les yeux en le voyant saisiraient mieux la chose, Mais il est des objets que l'art judicieux Doit offrir à l'oreille et reculer des yeux.
Página 20 - ... vos yeux ici je vois couler des pleurs ; Mais hélas ! de nos maux quelque soit la mesure. Quelque revers enfin que notre ville endure , Soumettez-vous toujours aux décrets éternels , Et soyez malheureux sans Être criminels. Le ciel entre mes mains remet votre vengeance , Vos vertus vont bientôt trouver leur récompense : Au camp des ennemis je porterai mes pas , Je braverai la mort au milieu des soldats , Je saurai pénétrer dans l'infâme repaire De ce vil proconsul , le fardeau de la...
Página 20 - Tendre amour ! Dieu puissant ! malheureuse patrie ! Je vous entends, j'entends votre voix qui me crie, Qui m'ordonne d'user du pouvoir de mes yeux. Ou Charlotte bientôt ne verra plus les deux, Ou le monstre cruel, le bourreau de nos pères, N'étendra plus sur nous ses fureurs sanguinaires ; Ce bras aura plongé le poignard dans son sein, J'aurai puni du moins un féroce assassin, Protégé par des lois qui bien loin de l'atteindre, L'enhardissent au crime et partout le font craindre. SCENE V CHARLOTTE,...
Página 4 - Nantes , et toutes les villes de la Vendée. Marat est prêt à se rendre maître de Caen et à faire égorger tout le monde indistinctement, lorsque Charlotte forme le dessein généreux de sauver ses concitoyens en plongeant un poignard dans le sein du brigand. Le succès couronne sa haute entreprise, et la gloire immortalise son nom. » Voilà le plan que l'auteur a suivi et les moyens qu'il a employés à peu près pour joindre à l'unilé de temps les unités de lieu et d'action.
Página 16 - Tout.à-coup un grand bruit retentit dans les airs , Le ciel est enflammé, de la foudre qui tonne La terre épouvantée au loin tremble et frissonne , Les nuages épais qui couvrent l'horison , Ne laissent du soleil percer aucun rayon , L'orage à flots pressés va fondre sur nos têtes... Quel tableau plus affreux ! de leurs sombres retraites , Tous les vents déchaînés sortent avec fureur , Et semblent protéger un insolent vainqueur. Jusqu'aux astres s'éleve un globe de poussiere , Qui dérobe...
Página 24 - ... suivant. Que j'aime de son teint la timide pâleur ! Ses grâces, sa beauté... cette douce langueur... Des témoins importuns peut-être la présence L'empêche de me voir avec plus d'assurance...
Página 12 - Votre époux était brave, on dit qu'il fut aimé, Du plus tendre retour il vous paya sans doute. Je veux de ce héros suivre aujourd'hui la route ; Qui combat pour l'amour et pour un roi vanté, Partout doit obtenir un succès mérité. CHARLOTTE Le malheur à présent me contraint au silence ; Partez et combattez les bourreaux de la France. SCENE V Les précédents habitants de Caen, ayant à leur tête un drapeau blanc sur lequel on lit d'un côté : Guerre aux hommes de sang ; et de l'autre :...
Página 26 - Je veux t'aider moi-même et te faire justice , Ecoute mes projets , vois s'ils sont généreux : Tu vas par mon secours vaincre les factieux , En vain tu penserois les forcer par tes armes , Leur Dieu, leur souverain pour eux ont trop de charmes , L'enfer , pour les punir , vient de choisir mon bras.... C'est un profond secret , ne m'interroge pas !... Avant que le soleil , parcourant sa...
Página 23 - Toujours faible et cruel, mais jamais rassuré, Plus je verse de sang, plus j'en suis altéré ; Interdit à l'aspect de quiconque m'approche, Je crois lire en ses yeux la haine ou le reproche. Luttant contre moi-même et contre mes remords, Pour étouffer leurs cris je fais de vains efforts. A cet état affreux ne puis-je me soustraire ! J'entends du bruit... on vient... arrête, téméraire, Qui que tu sois, ici, ne porte point tes pas.

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