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CHAPITRE XV.

Des Anneaux.

Lparmi les Habits & les autres

peut ranger les Anneaux

ornemens du Corps ; & c'eft auffi pour cette raifon® que nous ne pouvons nous dispenser d'en parler. Nous parlerons de leur ancienneté, & de leurs fignifications differentes nous indiquerons les parties du corps où on les portoit autrefois; nous dirons quelque chofe du luxe de cette efpece d'ornemens, & de l'abus que l'on en à fait; nous produirons enfin ce que nous en favons de plus curieux.

Quant à l'antiquité des anneaux, il feroit difficile d'en montrer l'Epoque,& d'en indiquer au für le premier Aut eur. Quelques-uns veulent que leur ufageait commencé dans le fiecle de Promethée, & que ç'ait été

promethée lui-même qui en ait porté un le premier ; mais les preuves qu'ils en apportent n'étant tirées que de la Fable & de quelques fictions poëtiques, elles font entierement inutiles pour établir ce fait, & l'autorifer.

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Pline pretend qu'avant le fiege de Troye l'ufage des anneaux étoit inconnu ; & la raison qu'il en apporte, c'eft dit-il, qu'Homere qui a fait mention de tous les bijoux & les ornemens dont on fe fervoit dans fon fiecle, n'en a fait aucune de ces anneaux; mais ce n'eft là qu'un argument negatif qui ne prouve rien. Tout ce que l'on peut conclure de fon filence; c'eft qu'alors les Troyens ue s'en fervoient pas. Et quand ils s'en feroient en éfet fervis, comme il eft probable qu'ils s'en fervoient, Homere n'en auroit pas dû parler; parce que fon but n'étant que de parler des ornemens qui étoient alors à la mode dans le Païs où il écrivoit, il ne dût point fe mettre en peine de faire mention des anneaux qui de fon

fon tems n'avoient encore d'autre ufage que celui de fervir de cacher. Il eft probable que l'on s'en fervit d'abord après le déluge, du moins pour fceller les chofes; fur quoi nous avons plufieurs témoignages du vieux Teftamment, & les exemples en particulier de Pharaon & de l'ancien Jofeph, qui s'en fervirent fix cens ans avant le fiege de Troye, ce qui fait voir l'erreur de Pline.

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CHAPITRE XVI.

Des fignifications differentes des

Anneaux.

Es anneaux ont eu autrefois des

terieufes, & ils en ont eu auffi de profanes. Ils ont été des marques d'honneur, & des marques d'ignominie; jufqu'à leur matiere a fervi à diftinguer les perfonnes & les conditions. Aujourd'hui ils n'ont pas des fignifications auffi étendues; ils en ont pourtant quelques-unes. Nous parlerons des unes & des autres en peu de paroles, & en rapporterons feulement ce qui merite d'être fçû : & qui nous à paru être le plus cu

rieux.

Les anneaux des Prêtres de l'ancienne loi qui faifoient partie de étoient de ceux qui

leurs ornemens

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avoient des fignifications fpirituel. les, & mifterieufes, c'étoit au bas de leurs robes qu'ils les portoient nous n'apprenons pas qu'ils en portaffent aux doigts comme nos Evêques.

Entre les perfonnes Ecclefiaftiques, les Evêques, & quelques autres portent l'anneau; & cet anneau eft un gage de leur mariage fpirituel avec leur Eglife. Anciennement les Empereurs & les Rois de France, Inveftiffoient les Archevêques & les Evêques en leur donnant l'anneau & la croffe; mais les feuls Evêques Latins recevoient celui-là : les Evêques Grecs n'en recevoient point.

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l'on

Nous rangeons ici l'anneau du grand Prêtre de Jupiter, que nommoit Famen dialis. Cet anneau qui faifoit auffi partie de fes ornemens devoit être plus large que ceux que portoit le commun du peuple,c'étoit pour des raifons misterieuses; la principale étoit afin qu'il ne parut

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