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après le temps de la Republique. La Prétexte Toga pratexta, dont nous avons déja parlé, fut le distinctif des Prêtres, des Magiftrats, des Senateurs, & de quelques autres. La Togue blanche Toga candida étoit portée par ceux qui afpiroient aux plus hautes Charges; à cette marque l'on connoiffoit leur prétenfion, d'où vient qu'ils étoient nommez Candidati. Ce n'eft pas que la Togue commune fût d'une differente couleur; mais au lieu que la blancheur de celle-ci étoit naturelle c'est-à-dire, la même que celle de la laine, celle-là étoit artificielle & faire avec de la craye, & avec le fecours des Foulons qui pour cette raison étoient fi nombreux & frequens à Rome fur quoi l'on peut lire les Saturnales de Macrobe, Livr. 1. chap. 16.

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L'Abolla étoit un vêtement tragique, & dont fe fervoient les perfonnages les plus graves. Martial dit que les Rois étrangers le porterent comme étant des plus précieux & des plus magnifiques. Selon Juvenal les

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Senateurs en uferent fous les Empereurs par cet habit ils fe differentioient du commun du peuple. Chlamys étoit un habillement militaire un peu plus court, & plus étroit que le manteau. L'ancien Commentateur de Juvenal en attribuë l'invention aux Gaulois.

Le Paludamentum étoit encore un ornement de guerre, le même pref que que le precedent; mais il étoit affecté aux Empereurs principalement. Sa couleur étoit la blanche, ou celle de pourpre ; quelquefois on y mêloit de l'or pour le rendre plus magnifique.

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Le Sagum fe portoit dans un tems de guerre, comme la Togue dans un temps de paix. C'étoit une efpece de cilice, ou de fac velu fait de la laine la plus groffiere. De là cette phrafe latine Ad Saga ire, & ad : Togas redire. Le Sagum fe mettoit fur tous les autres habits comme

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nous mettons nos manteaux fur les nôtres.

Dalmatica, la Dalmatique, étoit une Vefte Imperiale qui avoit des

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manches & qui defcendoit juf qu'aux talons. Cette Vefte étoit relevée par des broberies d'or & d'argent. Lampridius en fait mention in Commodo. C'étoit auffi un habit militaire dont l'ufage vint de Dalmatie dont elle a retenu le nom.

Le Cinctus Gabinus étoit une efpece de Togue fous laquelle paroiffoient les Confuls en temps de guerre: Mais fur leur corps elle faifoit toute une autre figure: car au lieu que la Togue ordinaire étoit flottante & pendoit en bas de tous les côtez,. & qu'on la laiffoit dans toute fa largeur fans la ceindre, on levoit au contraire le Cinctus Gabinus par l'une des extrémitez qu'on faifoit paf fer fous les aiffelles, & dont on s'entourroit le corps. Nous lifons que les Triomphateurs s'en fervirent comme les Confuls; ainfi fi le Cinctus Gabinus fut un figne de guerre, il en fut auffi un de triomphe & de victoire. Synthefis étoit un habit que l'on portoit par honneur aux jours de Fêtes tant feulement. Ce nom dit Martial, ne fut donné à ce vêtement

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qu'à caufe qu'il étoit diverfifié de plufieurs couleurs.

Le Peplum étoit une robe qui fervoit aux mêmes ufages, mais au licu que celle qu'on nommoir Synthefis n'étoit portée que par les Hommes, le Peplum ne fervoit qu'aux Femmes.

Veftis Triclinaris , ou Cœnatoria étoit un habit de ceremonie dont on fe fervoit pendant le fouper, tant à Rome que dans la Judée. Ceux qui ne le fçavent pas apprendront que c'étoit autrefois la coûtume de paroître à table avec des habits que F'on ne portoit jamais ailleurs, fi ce n'eft lorsqu'on revenoit du fouper ou qu'on y alloit. C'étoit une Togue, ou robe longue de couleur blanche quoi que l'on en trouve de couleur d'Hyacinte & d'Ecarlate; mais il n'étoit permis, felon Martial, qu'aux Gens de diftinction d'en ufer. Apuleius nous apprend encore qu'il y en avoit de fleuries & de diverfes couleurs fans dire fi elles étoient communes ou non. Ordinairement celui qui donnoit à manger en four

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niffoit aux Conviez ; & quelquefois auffi ceux-ci en portoient avec eux. Les plus magnifiques en changeoient fouvent pendant le repas, comme nous changeons d'affiettes & de ferviettes; & Martial remarque qu'un certain qu'il nomme Zoile, en changeoit jufqu'à onze fois.

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Quant à la forme de cet habit l'on n'en fçait rien de pofitif, les Auteurs n'étant pas d'accord fur ce fait. Quoi qu'il en foit, hors le tems que nous avons dit on ne le portoit jamais & Dion regarda comme une chofe nouvelle & furprenante qu'un certain Fronton Orateur habile parût au Barreau avec cette Robe. Baronius fur le témoignage de plufieurs Auteurs a écrit, que le Sauveur fe fervit de cet habit quand il fit la Cene avec fes Apôtres, & qu'il le quitta quand il voulut leur laver les pieds. Il a été même de cet avis que dans ce mistérieux & divin Souper chaque Apôtre avoit une pareille Robe, ce qui n'eft pas fans fondement: Et l'on peut croire que cette couverture nommée Syndon dans l'Evan-

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