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aux pieds nos forçats. Par une loi de Zeleucus un Homme devoit être regardé comme un adultere, & comme un infame, quand il portoit un anneau d'or, par cette raison que nul n'en portoit que ceux qui s'en alloient dans des endroits de prostitution à Rome même après que l'ufage des anneaux y fut introduit, c'étoit une note d'infamic pour quiconque en avoit deux; enforte que Nævius & Sergius pour en avoir porté plus que d'un, ne furent pas exempts de cenfure. Cependant les femmes qui en portoient deux, n'étoient pas fujettes à cette infa

mie.

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L'on trouve quantité d'autres chofes chez les Ecrivains dont les anneaux étoient les fignes; mais nous nous contenterons de dire, qu'autrefois ils tenoient lieu d'erres dans toutes les conventions les paches, & les contrats qui fe faifoient dans la republique , ce qui étoit obfervé non-feulement parmi

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les Gentils, mais parmi les Hebreux, & qu'on peut voir en particulier dans le vingt-huitiéme Chapitre de la Genele ou Juda donne le fien à Thamar pour un gage de fa promeffe. De-là vint l'ufage d'en donner un aux nouvellement mariées en confirmation de la foi promise, fur lequel l'on en gravoit même le Hieroglyphe, favoir deux mains droites jointes enfemble.

CHAPITRE XVII.

Des differentes parties du Corps, où l'on a porté des

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anneaux.

ou

'Eft aux doigt des mains principalement que de tous tems l'on a porté les anneaux: il étoit indifferent au commencement de les mettre à l'une ou à l'autre main. Dans la fuite, comme le l xe porta les hommes à y enchaffer des diamans, d'autres pierres precieufes, & à y graver deffus leurs cachets, ils les fixerent à la gauche, comme étant moins fujette à l'action que la droite; afin de les mieux conferver. Entre les doigts on choifit celui qui touche le petit par cette raison qu'il paroiffoit le plus affure; ou bien, s'il eft vrai ce que dit Macrobe dans fes Saturnales; parce que dans

l'homme il fe trouve un nerf delié qui du cœur s'en va aboutir à ce doigt de-là vint qu'il fut appellé le doigt annulaire. Mais depuis que la multiplicité des anneaux fut introduite chez les Romains, ils en parerent tous leurs doigts, excepté celui du milieu qui parmi eux paffoit pour infame. Les Anglois aucontraire & les François, n'en portoient en nul autre qu'en celui-ci tant l'homme eft un animal fantafque & bizarre. Maintenant ceux d'entre les Hommes qui en portent, ne les mettent gueres qu'au petit doigt.

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Des doigts des mains quelquesuns les firent defcendre à ceux des pieds, comme les femmes Indiennes, & entr'autres les Guzzerattes, ce que les hommes imiterent. Quelques autres les firent monter aux oreilles, & la coutume s'en repandit par tout le monde, en Grèce, en Perfe, en Arabie &c. l'on en excepte les Juifs par cette raifon que dans le Deuteronome les oreilles percées paffent

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de fervitude

paffent pour une marque perpetuelle. Cependant l'ufage des pendans d'oreille n'eft point rare dans l'Ecriture: Ainfi à moins qu'on ne les attachat aux oreilles, il falloit neceffairement quelles fuffent percées; mais nous laiffons aux Interprêtes cette décifion, pour dire que les Naires, & ceux de Zeilan dans la Region Orientale, loin de regarder comme une marque d'Efclavage d'avoir les oreilles percées, c'eft là pour eux une marque de diftinction, & un figne de leur Nobleffe: Ils les ont même fi bien troüées, que s'il s'en faut tenir à la relation de Cæfar

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de Federici, l'on y peut paffer dedans tout le bras ce qui fe fait, felon Odoarde Barbofa, par la pefanteur, & la groffeur de leurs pendants qui les leur font venir jusques même fur les épaules.

La fantaisie, fi l'on n'aime mieux dire la folie des Dames de Narfingue, des Femmes Arabes du port de Calayate, & des Indiens Orientaux, qui felon les relations du Levant, Tome IV. A a

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