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ont mis. Anciennement leurs fceaux n'avoient que des croix, ou d'autres figures fort fimples. . En general les fceaux des Princes portent, ou leur Bufte, ou leur Figure toute entiere dans differentes attitudes, avec leurs Noms, & quelque Legende.

De tous tems les Princes ont été fort jaloux de leurs fceaux; les particuliers même les gardoient avec grand foin, & jamais on ne les confioit qu'à des perfonnes de la fidelité de qui l'on fut für, de peur qu'ils ne fuffent falfifiez. Les malades les mettoient fous leur oreiller, & jamais ils ne les abandonnoient, comme font encore aujourd'hui, les Magiftrats de la Chine. De-là cette défenfe expreffe & rigoureuse qui étoit faite à tous les Efclaves de ne jamais toucher le fceau de leurs Maîtres, felon cette ancienne inscription.

MA VORTIO

SACRA

SERVO TANGI

NEFAS.

Les Juifs ne furent point fi JaJoux ; au contraire ils pendoient leurs fceaux au col de leurs ferviteurs. Ces paroles qui fe voyent dans le Dictionnaire Syrien Caldaique confirment ce fait SIGN ACULUM, vel ANNULUS qui fufpenditur in collo fervuli.

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Quant aux Princes il établiffoient un Prefer pour garder les leurs, & ces cachers étoient regardez avec grand respect fouvent même on

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les enfevelliffoit avec eux. Mais de quelque qualité que l'on fut la Coûtume étoit que les moribonds laiffoient leurs fceaux ou à leurs Heritiers, ou à ceux qu'ils aimoient le plus tendrement..

Le fceau dont on fcelle les lettres du Bourreau n'eft pas regardé avec tant de refpect; on le jette fous la table après que l'on en a fcellé fes lettres; c'eft pour marquer l'infamie de fon office.

On fcelle en cire jaune, bleuë, rouge, verte, qui eft ou molle, ou dure & petrie. On fcelle en plomb

les Bulles, & certaines marchandifes. Les Empereurs ont été les feuls qui ayent fcellé d'un fceau d'or les actes d'importance ainfi la Bulle d'or de Charles I V. pour l'Election de l'Empereur à tiré fon nom du fceau d'or qui y pend, & qu'on ap pelloit Bulle.

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L'on a donné nouvellement un recueil historique des anciens fceaux des Allemands, & des autres Nations; de leur ufage, & des avantages qui s'en peuvent tirer. Monfieur Heineccieux en eft l'Autheur.

CHAPITRE XX.

Des Termes, ou Bornes des Champs. Remarques curieufes fur les Termes. De leur ancien neté, de leur ufage. Raifon, &fin de leur invention.

Q

Uelque peu de rapport qu'ait ce dernier figne avec les autres dont à parlé dans ce Tome, on `le place néanmoins ici pour groffir un peu le volume.

L'ufage des Termes, est un usage qui eft fort ancien, & auffi ancien felon toutes les apparences, que l'eft le premier partage des terres qui fe fit entre les hommes, foit avant, ou après le déluge. Dans le premier âge tout étoit commun; alors le mien & le tien, étoit un langage inconnu : mais enfuite le Genre humain s'étant multiplié, il fallut diftribuer à un

chacun une certaine étenduë de terre fur laquelle mul autre n'auroit plus de droit. Tandis que tout étoit commun l'on ne favoit ce que c'étoit que de diftinguer les Champs; c'étoit alors cet age celebre d'or, ou tout étoit heureusement confondu, ou: les terres naturellement fertiles produifoient des fruits fans être ni enfemencées, ni cultivées. C'eft ainfi que nous le reprefente Virgile dans fes Georgiques:

Ante jovem nulli fubigebant arva coloni

Nec fignare quidem aut partiri limite campum.

Fis erat.

Quoi qu'il en foit de ce fentiment, depuis ce partage general qui fut fait par une autorité legitime, & fans. doute infpirée de Dieu, les champs & les poffeffions ont eu des limites déterminez, foit par des arbres que l'on marquoit, foit par de hayes, ou des. ruilleaux foit par des petites émi

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