n'é mais le gile, & que l'Evangeliste faint Jean laiffa pour courir plus vîte, & plus librement après que les Juifs fe furent faifis de JESUS fen Maître toit pas un fimple linceüil vêtement en queftion ; & quoi qu'il foit dit dans l'Hiftoire Sainte que cet Apôtre étoit Amictus findone fuper nudo, d'où l'on pourroit inferer que ce n'étoit pas cet habit dont nous parlons, puifque celui-ci fe mettoit toûjours fur les autres; néanmoins cette nudité ne doit pas se prendre en toute rigueur, mais l'on doit expliquer cette autorité en cette maniére, fçavoir, que ce Difciple, que l'on pense être faint Jean, avoit mis cet habit de ceremonie, non fur la chair, mais fur fes habits intérieurs. Ainfi nous disons abfolument qu'un Homme eft nud quand il n'a que des caleçons, une chemife, & une veste. SUITE DU MEME SUJET. Habits des Grecs. Les plus anciens Grecs, felon le témoignage d'Homere, s'habilloient de peaux de Lion, de Loup, de Breby, de Chevre, de Leopard, qui n'étoient pas même preparées & adoucies; car l'Art d'adoucir les peaux & de les tanner, ne paroit pas leur avoir été connu au commencement de leur Monarchie.. Dans la fuite ils prirent le manteau pour leur diftin&if, comme les Romains la Togue. D'où vient que l'on dit: Graci palliati, Romani Togati. Ce manteau étoit une espece de chappe qu'ils jettoient fur le reste de leurs habits. Les Philofophes adopterent cette espece de vêtement, comme tres-conforme à leur profeffion. Quant aux Femmes elles en avoient un different. Apuleius, l. 11. de Afi leur donne un voile dont elles fe couvroient la tête. Selon toutes les apparences ce manteau n'étoit que pour les Gens de diftinétion; puifque Pollux donne un habit de peau, & une espece de Gibeciére à ceux de la lie du peuple, avec uue vefte de même, & une houlette à la main. Selon quelques-uns cette Gibeciere fe mettoit fur les épaules; mais felon quelques autres elle tenoit lieu de ceinture & on s'en entourroit le corps. Les Grecs de ce temps font habillez de toute une autre maniére leurs habits font peu differens de ceux que portent ceux du Levant; mais les Perfonnes de diftinction s'accommodent aux manieres de ceux dont ils dépendent des Turcs , par exemple, des Vo nitiens. Habits des Lappons.' & Les Lappons ont des Habits les plus étroits qu'ils peuvent l'être fi bien ajuftez fur toutes les parties de leurs corps que leur peau ne paroit pas l'être davantage. Pendant l'Hyver, qui chez eux eft tres-rigoureux, & qui a trois mois de nuit confecutifs, ils ufent de peaux d'Ours ou de veaux marins qu'ils accommodent artiftement. Ils en forment une espece de fac dans lequel il fe fourrent mais en forte que le tout eft agencé felon les differentes difpofitions des membres afin de pouvoir agir. Ils s'en couvrent toute la tête comnïe le refte du corps; fi bien qu'il n'y a que les yeux qui paroiffent. Comme ces peaux font extrémement veluës, & fi bien adaptées à tous leurs membres on les prendroit pour des Sau& l'on diroit que ces poils, vages, comme ces peaux, font naturels. Habits Habits des Armeniens. Les Habits des Armeniens font de grandes robes qu'ils ceignent vers la poitrine elles ont deux longues manches pendantes. Les Turcs en ont de même façon à peu près avec un Turban, & des culottes femblables prefque aux Trouffes des Pages, ou des Coureurs, c'est-à-dire, ferrées & pliffées, & ne couvrant que le haut des cuiffes. Cet habit étoit auffi en usage dans la Theffalie. Au refte ils portent des bas comme nous & ufent de fouliers, ou de mules. Habits des Perfes. Les Perfes portent des robes, les uns qui leurs defcendent jufqu'aux talons, les autres qui ne vont prefque qu'à demi jambe. Sur cette premiére robe ils en mettent une autre moins longue, & affez étroite. Celle-ci eft fourrée ordinairement de peaux précieufes. Leur tête eft coëffée ou d'un Turban, ou d'un fimple Tome IV. D |