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épaules, & fort étroites vers les extrémitez. Sur cette vefte l'on en jette une autre, mais moins longue; c'est une espece de Sur-tout à manches larges & courtes qui ne defcendent qu'un peu au deffous du coude. Leur habit de tête eft un bonnet rond & large par le bas, mais court & étroit par le haut ayant la forme de Cofne; & ce bonnet eft different felon les differentes faifons de l'année; mais toûjours il eft d'une propreté enchantée. En Eté ils ont le col tout nud, & en Hyver ils le couvrent d'un collet de fatin ou de peau large d'environ quatre doigts.

Habit des Tartares.

Les Tartares font habillez à peu près comme les Chinois, mais ils ont cela de particulier qu'ils atta

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chent aux deux côtez de leur ceinture un mouchoir un étuy à couteau & à fourchette avec des cure-dens, une bourfe, & certains autres ornemens.

CHAP.

CHAPITRE

IV.

Des Habits Sacre, on Sacerdotaux en particulier.

Com

Omme il n'eft aucun peuple qui 'ait une Religion. Il n'en eft point non plus qui n'ait des Sacrificateurs, ou des Prêtres. Ces Prêtres font diftinguez par tout du commun du Peuple, non feulement par les fonctions qu'ils exercent, mais encore par les habits particuliers qu'ils portent. C'eft de ces fortes d'habits dont il nous refte à difcourir. Nous commençons par celui des Juifs.

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Les Juifs avoient un grand Pontife, ou Souverain Prêtre & quan tité d'autres qui lui étoient fubordonnez, & que l'on appelloit fimples Prêtres. L'habit de ceux-cy étoit different de celui du Souverain Prêtre, & moins magnifique. Le tout confiftoit en une espece de coëffure ronde qu'on appelloit Thiare Tome IV.

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des caleçons de lin, & en une robe de même matiere, mais fi jufte, & fi étroite qu'elle ne faifoit aucun pli: cependant ils ne laiffoient pas que de la ceindre ; & ainfi la ceinture étoit un de leurs ornemens.

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L'habit du grand Prêtre étoit plus magnifique, & plus precieux, & fe faifoit bien mieux remarquer. Celui de la tête étoit une belle & grande Thiare fur laquelle étoit attachée une lame d'or où étoient gravez ces deux mots : CHODESC JEHOVA. Sa robe qui defcendoit jufqu'aux talons étoit d'hyacinte & avoit au bas quantité de clochettes d'or, & de grenades entremêlée qui Jui tenoient lieu de bord ou de franges. Sur cette robe paroiffoit une espece de vêtement qu'on appelloit l'Ephod. On le mettoit fur les épaules, & defcendoit juqu'au nombril, ou environ. Sur chaque épaule étoit attachée une pierre precieufe, & fur chaque pierre étoient gravez les noms des douze Enfans de Jacob, c'eft à dire, fix fur chacune. Čet Ephod étoit relevé par un morceau

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d'étoffe quarré, & chargé de 12. pierres precieufes fur lesquelles étoient encore gravez les noms des mêmes Enfans. L'on peut voir au long dans les écritures la defcription de ces habits Sacerdotaux. L'on peut juger du prix de la beauté & de la magnificence de ces ornemens par ce qu'en dit Flavius. Cet Auteur rapporte qu'on les gardoit avec un grand foin; que c'étoit même dans une tour des plus fortes qui avoit été bâtie par les Hafmonéens fur le côté feptentrionnal du Temple, & qu'Herodes fit nommer Antonia dans la fuite, du nom de Marc-Antoine. C'étoit un fi grand honneur, dit Petrus Cuneus dans fon fecond livre de la Republique des Juifs, d'avoir en garde ces ornemens, que les Romains voulurent fe l'attribuer & en jouir, & que fi de nouveau ils en laifferent la jouiffance au peuple Juifs, ils crurent de lui faire une grande grace en la lui laiffant.

La forme d'habit qu'on donne au grand Prêtre Melchifedech nous

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paroit fufpecte, & une invention des Peintres. Il n'eft pas entierement für fi dans la loy de nature les Prêtres avoient des habits particuliers; & encore moins de quelle figure ils étoient, s'il eft vrai qu'alors les Prêtres en euffent. Cependant faint Ifidore fur le trente-cinquième chapitre de la Genefe, & Eucher fur le quarante-huitiéme du même Livre, prétendent que la robe dont Rebecca revêtit Jacob étoit une robe Sacerdotale dont on ne fe fervoit que dans les fonctions de la Religion, (ajoutant que l'on ne gardoit cette forte d'habits, que dans des lieux odoriferans, ce que l'on faifoit par refpect; d'où vient qu'Ifaac ayant fenti l'odeur de celui de fon fils Jacob fe porta à lui donner fa bénédiction avec plus de tendreffe & d'empreffement. L'Abbé Rupert a été encore de cet avis que le Cardinal Bona & quelques autres ont adopté, comme Durand qui dit qu'avant la Loy, les Patriarches, qui étoient les Prêtres ufoient de l'étole dans les Sacrifices.

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