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CHAPITRE

V.

Habits des Prêtres des fauffes

DD

Divinitez.

E tous les Prêtres des fauffes Divinitez ceux du Dieu Pan nommez Luperci paroiffent être les plus anciens.. Ils alloient nuds ordinairement ; mais quand ils facrifioient à ce Dieu ils fe couvroient les parties les plus fecretes de la dépouille d'une victime égorgée nouvellement; ainfi pour tout ornement Sacerdotal ils n'avoient qu'une feule

peau.

Les Prêtres de la Déeffe Ifis portoient des robes de Lin, peut-être à cause qu'elle fut la premiére qui en enfeigna l'ufage aux Hommes, s'il s'en faut tenir à Martianus Capella, & à quelques autres Auteurs. Ils étoient encore couverts d'un voile & avoient la tête rafée. Leurs fouliers étoient de papier. A la main ils ›

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ou un rameau

de

portoient un Syftre d'Abfynthe marin ou bien une pomme de Pin; enfin outre le voile dont leur tête étoit couverte, ils y portoient encore la figure de celle d'un chien. Alex. ab Alex. l. 6. c. 8. Les Sacrificateurs Egyptiens portoient de même des fouliers l'herbe qu'on nomme Papier avec une robe de Lin. Parmi eux la laine étoit une chofe profane, & ils ne feroient pas entrez dans un lieu Sacré,ils n'auroient pas même enterré un mort avec un habit de cette matiére, c'est ce que nous apprend Herodote. Selon Aelian & Diodore de Scicile les Grands Prêtres de ce peuple portoient au col une chaîne d'or d'où pendoit une figure de Saphir fur laquelle ce mot Veritas paroiffoit gravé. En cela ils voulurent imiter le grand Pontife des Juifs, fur les ornemens duquel on voyoit auffi ces deux mots. DOCTRINA & VERITAS, & qu'on croit avoir été l'Oracle de l'vrim, & Thummin. Aelian ne dit pas. fices Prêtres Egyptiens fe fervoient: de cette figure pour en tirer des au

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gures, mais Diodore femble le donner à entendre par ces paroles: Hoc veritatis fimulachrum judiciorum principi aptatum, cauffas cognofcendi aufpicium fuit. Ceux qui facrifioient à Saturne (quoique de la même Nation) fe chargeoient de chaînes de fer laiffoient croître exceffivement leurs cheveux. Leur habit étoit toûjours fâle & ufé; & jamais ils n'en prenoient de neufs & de propres. Ils fe perçoient le nez à l'honneur de cette fauffe Divinité, & tous les jours ils fe le fermoient avec un anneau. C'eft ce que rapporte faint Epiphane › L. 3. tom. 2. de Fide Catholica Ecclefia. Nos Druides ne facrifioient jamais autrefois qu'ils ne fe fabricaf fent certains ornemens de rameaux de Chêne, c'étoit là leur principal diftinctif. Alex, ab Alex.

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Un certain peuple dont parle le même Alexandre avoit des Prêtres qui ne paroiffoient jamais en public qu'en habit de femmes.

Dans un autre endroit quand on facrifioit à Venus le Hommes s'ha

billoient en femmes, & les femmes en hommes.

A Rome les Prêtres dans leurs fonctions avoient toujours la tête couverte, à moins qu'ils ne facrifiaffent à Saturne & à l'Honneur

,

alors ils l'avoient decouverte. Leur robe quand ils fervoient aux Dieux celeftes étoit toujours unie, & d'une feule couleur Mais quand c'étoit aux Dieux foûterrains, alors ils en portoient une differente, marquée de ces deux lettres Grecques . K. qui étoient les initiales des deux. mots fuivants qui defignoient ces. Dieux foûterrains. 's KaTaxolus. Quant aux femmes des principaux facrificateurs appellées Flaminica du. nom de leurs Maris qu'on nommoit Flamines elles portoient fur les épaules une espece de Roquets, ou petit manteau, & fur la tête un voile qu'elles ne quittoient jamais,nommé. Flammeum. Leurs fouliers, dit Martianus Capella, étoient de papier ;. car toutes peaux de bêtes mortes étoient reputées immondes

& cas

pables de profanner ceux & celles qui les portoient, & parconfequent de les empecher de faire les fonctions facrées.

Les Prêtres prepofez fur les chofes champetres qu'on nommoit pour cela Arvales, & qui furent inftituez par Romulus au nombre de douze avoient pour ornement & pour diftinctif une couronne d'épics liez avec de bandellettes, ou treffes blanches,

Les veftales qui faifoient des fonctions facerdotales comme les hommes, portoient fur leur tête le Suffibulum quand elles exerçoient leurs fonctions: c'étoit un efpece de voile quarré, & de couleur blanche qu'ils attachoient avec une agraffe.

Les Augures portoient l'habit nommé Trabea que nous avons dis ailleurs avoir été une efpece de robe relevée par des bandes ou liftes de plufieurs couleurs, comme de pourpre, & d'écarlate; mais cette robe Augurale étoit proprement celle que l'on appelloit Trefula. A la main ils portoient un bâton recourbé nom

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