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imitent la reffemblance du Temple il entend celles, felon la penfée de Titelman & de Cajetain, qui affectent de s'habiller comme les Idoles des Temples qui font les reffemblances ou les figures des fauffes divinitez que l'on y adore. Ces deux feules autoritez de l'Ecriture prouvent plus que fuffisamment qu'entre les Idoles il y en avoit qui étoient couvertes, & parées d'ornemens magnifiques & precieux.

Dans l'hiftoire profane on remarque la même chofe. Les Idoles des Romains au rapport de Tertullien dans fon livre de l'Idolâtrie paroiffoient avec la Togue, la Pretexte le Latus Clavus, & les autres ornemens des principaux de la Republique. Athenée parle d'un certain Medecin nommé Menecrates, & de plufieurs autres qui s'habilloient, les uns comme Hercule, & comme Mercure les autres comme Jupiter, & comme Appollon. Selon Lampridius, Heliogabale en faifoit de même, fes habits étoient toûjours faits fur le modele de ceux des Idoles. Caligula

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en fit davantage; Suetonne fapporte qu'il affecta fouvent la forme des habits de Venus comme celle de fes fouliers. Il s'en trouvoit qui ne prennoient pas les habits des Dieux ou des Déeffes, mais qui leurs confacroient les leurs propres, comme les Femmes à Diane, quand elles mouroient dans leurs couches. Tout ce que nous venons de dire prouve que les Idoles étoient habillées, mais.ceque dit Valere Maxime le prouve encore davantage. Cet Auteur dans le chapitre premier de fon premier Livre, rapporte que Denis le Tyran ayant vû un habit tout d'or fur la figure de Jupiter Olympien, il s'en

empara,

& lui en mit un de laine à

que

la place, difant l'or étoit trop pelant en Eté, & qu'il étoit trop froid en Hyver.

Au refte ces Idoles portoient tantôt une robe de Pourpre & une couronne d'or fur la tête comme Jupiter ainfi l'écrit Athenée ; tantôt la Togue, la Pretexte, le Latus Clavus &c. comme les Dieux des Romains

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que

ce que nous avons déja.

remarqué plus haut, ce peuple affetant d'habiller fes Divinitez de la maniére que l'étoient les perfonnes conftituées en dignité, dit Tertullien, fans dire autrement la fin pour laquelle il le faifoit ; tantôt une fim

ple peau de Lion comme Hercule,

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& une maffue à la main, tantôt une Etole qui étoit une robe peinte, longue, & ample comme la Déeffe Ifis, ainfi que la dépeignent Apuleius & Plutarque. Quelquefois les Peintres, & les Sculpteurs leur donnoient un habit conforme à leur humeur, ou à leur passion. Ainfi Praxitelle reprefenta la Venus de Gnidie qu'il fit,fous la même forme d'habit, & fous les mêmes traits de vifages de la Maîtreffe qu'il aimoit. D'autrefois ils en avoient de tout fleuris, ce qu'on peut voir dans Ezechiel, chap. 16. & tres-fouvent en broderie. La Fortune encore bien qu'elle fût Vierge portoit neanmoins les mêmes vêtemens que portoient les Proftituées.. Enfin toutes, ou la plupart de ces Divinitez avoient fur la tête ou des. couronnes d'Or, d'Argent, de Liére,,

de Vigne, de Fleurs, de Chêne,&c.. ou de Chapeaux., ou de Mythres ou des Voiles, ou des Diadêmes,&c..

Outre ces chofes chaque Dieu réguliérement avoit fon figne ou fa marque de diftinction. Jupiter pour figne avoit une Foudre; Neptune, un Trident; la Fortune, une Roüe ; Mars, une Lance; Mercure, une Harpe; Apollon un Siftre; Hercule. une Maffuc; Bacchus, le Thyrfe; le Dieu Triton, une Trompette; Minerve, un Bouclier; Saturne, une Faux; Janus, une Clef à cause qu'il préfidoit aux Portes; la Déesse Rhea en avoit deux, l'une pour la fertilité, l'autre pour la ftérilité; Cerès une Faucille ; Pallas un Cafque & une demie Pique; Diane avoit pour fon diftinctif des Épieux, & une Javelline; Mercure un Caducée avec deux Serpens; Pan, un Siflet; la renommée, deux Trompettes; Junon, un Paon; Homere, une Chaîne d'or; & tous ces Signes fervoient à faire connoître toutes ces fauffes Divinitez,

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22.

CHAPITRE VII.

Habits des Prêtres, & autres Ecclefiaftiques des Eglifes Romaine, & Grecque, & premierement des civils ou communs.

L'ont pas

Es Prêtres, & les autres Clers toûjours porté les mêmes habits qu'on leur voit porter aujourd'hui. Sur ce fujet nous rapporterons ce que l'Hiftoire nous en fournit de plus particulier & de plus.

certain.

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L'Habit des Clers n'eft maintenant qu'une Robe longue qui pend jufqu'à terre, mais affez étroite, qu'on nomme Soutane ; elle eft, ou elle peut être ouverte par le devant. Mais avant le Concile de Salisbourg en 1430. Jamais ils n'avoient porté des Robes fendues. Ce Concile leur acGorda d'en avoir des fendues d'un demi-pied tant feulement.. Celui de Paris en 1429. leur permit d'en por

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