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a trois à Poëte spayement, precieux. Il décide tous des points de doctrine & plufieurs autres avec beaucoup de retenue; fouvent par l'autorité des meilleurs écrivains de nos jours; quelquefois par le bon fens, la nature, & l'oreille à laquelle il renvoic ceux qui l'ont bonne. Il a de la peine à fouffrir, par Exemple, que l'afage ait fait trois fillabes de Poete &ltrouve de l'affectation à en faire deuxdu verbe fuir.is

On n'a pas cru devoir s'arrêter à faire l'extrait de ce traité de verfifi cation quelque bon qu'il fait: comme les regles qu'on y donne pour Je tour, le repos, les beautez du vers françois, font les clemens de notre poefic, ils feroient icy hors de leur place. L'Auteur a eu foin, pour engager les fçavans à les lire, de les entremêler d'exemples connus, mais toûjours agreables, & les pieces de vers qu'il cite font pour la plus part judicieufement choifies. 3 Ceux qui veulent ne rien ignorer me feront peut être pas fàchez de peut-être voir dans fon fecond chapitre, & les noms & la forme de ces vieilles

rimes burlesques la Kirielle, la Battelée, la Fraternifée, la Brisée, l'Emperiere, la Couronnée &c.

Ils apprendront dans le troifiéme qu'on peut faire des Stances de 4.de 6.de 8. de 12. de 14. vers: qu'on en peut faire de nombre impair, comme Scarron & Gomberville: quels font les agrémens & les defauts de ces fortes de pieces.

Mais pour dire un mot de l'Auteur après avoir parlé de fon Ouvrage, il eft franc, ouvert, libre, enfin vray enfant du Parnaffe, où l'on ne contraint perfonne. Quoi qu'il paroiffe mécontent & peu favorifé de la fortune, il eft pourtant genéreux, & defintereffé, il parle en faveur de fon Imprimeur, il le loüe, il invite les auteurs à fe fervir de lui, & il s'oublie lui-même. Content de fa peine & d'avoir encheri fur le travail de Mr. Richelet habile homme, en ajoutant les termes des Arts & des Sciences, le latin, les fynonymes de chaque expreffion ; & il eft d'une modeltie à fouffrir la critique de quiconque fera habile homme & fans paßion. Car pour les au

tres, ferviteur. Il refpecte la vieilleffe & l'antiquité jufques dans les expreffions deja mortes, qu'il reffufcite & qu'il met quelquefois au nombre des vivantes; paffe pour cela. Mais d'en faire mourir & d'en noter d'autres comme vieilles qui nele font pas ; & prétendre qu'on l'en croye fur fa parole; bien des gens croiront être en droit de dire

leur tour,pour cela, ferviteur. On pourra bien en dire autant à fon latin, quand il rend faire le Diable à quatre par tumultuari: Reveillon par Collatiuncula nocturna, &c. Du latin tel que celui la donnera quelque fcrupule à un habile homme.

ARTICLE XVIII

DE L'USAGE DE LA FREQUENTE
faignée dans les fièvres, examiné
· fuivant les principes des Anciens &
des Modernes. Par Mr.Guyard Doc
-teur en Medecine. A Paris chez
Laurent d'Houry, ruë & proche
S. Severin au faint Efpoit, vis
: vis la ruë Zacharie 1702. in 12.
Pagg. 374. in 16.

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Onfieur Guyard divifefon li vre en 3. parties. Dans la premiere il papporte avec exactitude less fyftemes des Modernes fur la nature & fur la cure des Fievres,& ce qu'ils ont penfé de la frequente faignée. Dans la 2. it examine l'opinion de Galien & de fes plus habiles difciples fur la matiere en queftion. Dans la 3.il fait voir que les Anciens & les Modernes ne different que dans des queftions de nom, & qu'ils rejettent unanimement le frequent ufage de la faignée. Il y a beaucoup d'ordre dans tout cet Ouvrage & il eft bien écrit.

I

you.

Les nouveaux fyftemes peuvent fe reduire à deux hypothefes principales qui renferment les autres. La premiere veut que la cause ou le levain de la fiévre fe forme dans les veines & les arteres. La feconde met le foyer de la fiévre hors des vaiffeaux du fang. Selon la premiere, lorfque le foulfre, ou le fel volatile & huileux qui fait une partie du fang, fe trouve trop exalté, il s'enflamme, & trouble auffitôt la fermentation naturelle: il gonfle lest veines, & il caufe la fiévre continuë. Les fiévres intermittentes furviennent lorsque le chyle eft trop acide & trop vifqueux : ce qui arrive par le defaut des premieres digeftions & filtrations. Alors le chyle ne peut s'unir tout entier au fang, & il en refte des particules heterogenes,qui circulent avec luy quelque tems fans y caufer beaucoup de trouble. Mais lorsque la masse du fang eft trop gonfléc,il s'y fait une effervefcence févreufe qui dure jufqu'à ce que les particules, qui font le foyer de la fiévre, foient diffipées par la chaleur naturelle : auquel cas la fiévre.

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