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On croit que ce fera faire plaifir aux gens de lettres, fans deplaire à Mr. l'Abbé Faydit, d'obferver icy deux chofes. La premiere, qu'en fuppofant vraye l'époque de 475. marquée dans fon MS. & dans l'Epitaphe de S. Amable, l'erreur du P. le Cointe ne fçauroit être que de 39. ans, & non pas de 72. Car puifque ces 475. ans ne commencent qu'à la paffion; fil'on y adjoute les 33.ans de la vie du Sauveur,la mort de faint Amable tombera dans l'année de Jesus-CHRIST 508.depuis laquelle jufqu'en 547. il n'y a pas plus de 39. ans.

La feconde chofe à obferver eft qu'il y'a neceffairement une erreur de part ou d'autre dans cette Chronologie du MS. & de l'Epitaphe, Car fi S. Amable eft mort l'an 475. après la Paßion, c'elt, comme on vient de voir, l'année 508. de l'In carnation; & par confequent ce ne peut-être fous le regne de Childeric qui étoit mort des 483. Ou fi l'on veut que S. Amable foit mort du vivant de ce Prince, il faut dire que F'année 475. à laquelle on fixe cette

mort, fe doit compter non depuis la Paflion feulement, comme fait Jufte l'Auteur du MS. mais depuis I'Incarnation. Et c'eft dans cette derniere hypothefe que fe pourra verifier le miracle qu'on dit être arrivé au tombeau du Saint en la perfonne de ce Duc Victorius. -On reproche à Mr. Baillet au 8. éclairciffement d'avoir fupprimé dans la vie de S. Amable extraite de Surius, qu'un grand nombre de Prêtres & de Moines vinrent faire les obfeques, de ce faint: comme fi Mr. Baillet avoit cru le fait faux, & qu'il n'y eût point eu alors de Moines en Auvergne. L'on dit icy au contraire que ce pays a été une une petite Thebaide, où le font établis les premiers Moines de la Chrétienté.

Le 9. & le 10. éclairciffement contiennent encore des Differtations contre Mr. Baillet, mais fur deux points qui paroiffent moins confiderables. L'onziéme le paroît davantage pour le fond du fujet qui font les miracles de S. Amable. Sur cela il attaque ceux qui a fon gré ont mal parlé des miracles comme

Spinofa,

Spinofa, & le Socinien le Clerc,qui eft, dit-il, dans des fentimens fort appro- . chans de Spinofa.

On trouve au 14. éclaircissement des chofes curieufes fur la Nobleffe d'Auvergne. L'Auteur remarque qu'il n'y en a point qui foit établie fur de meilleurs titres : ce qu'il attribue à la fituation du païs, lequel étant au milieu du Royaume a été moins fujet au ravage des armes étrangeres. Ce qu'il dit de la puis-. fance des anciens Rois d'Auvergne eft fingulier. L'un d'eux arma 200. mille hommes contre les Romains, au tems de Maxime Emilien. Vercingentorix en avoit 400 mille contre Cefar. Luerius autre Roy d'Auvergne traîné à la promenade dans. un char plein de facs d'or & d'ar-. gent, le jettoit à poignées à ceux qui le fuivoient. Ce Royaume étoit hereditaire:ce qui a produit une infinité de branches Royales, qui subfiltent encore aujourd'huy, mais dont l'origine eft inconnue, à cause que leurs anceftres n'avoient ni nom, ni armes hereditaires. On a cru que le. B. Pierre de Cluni en étoit." Octobre 1702. M

Ce qui eft fûr, c'eft que fa Maifon (qui s'appelloit de Montboiffier) eft des plus illuftres & des plus reverées qui fuffent dans le monde, comme dit S. Bernard, & que cel le de Monmorin, dont eft Mr.l'Archevêque de Vienne, en eft une branche. Mr. Faydit ne donne pas unc origine moins noble aux maifons de Polignac, de Chalut, de Rochebriant, & à celle de Vandat fondue dans Châteaugay.

On rapporte encore icy divers traits de l'Hiftoire des Ducs & des Comtes d'Auvergne, pour faire connoître jufqu'où alloit leur grandeur & leur fierté. Leur infolence en vint jufqu'à vouloir s'égaler aux Rois de France. Philippe L. ayant demandé en mariage la fille du Duc de Sicile, le Comte d'Auvergne l'enleva au Roy. Ce fait eft raconté avec des circonftances differentes dans l'hiftoire de l'origine du Royaume de Sicile, imprimée l'an paffé chez Aniffon, où l'on ne fait pourtant que copier Malaterra Auteur contemporain,qui a écrit l'hif• Pag. 30s. Malat. 14.

toire de Roger Duc,ou plûtôt Com❤ te de Sicile, dont il s'agit icy. Selon cet Hiftorien, ce fut Philippe qui refufa la Princeffe: & le Comte de Clermont qui l'époufa au lieu de Phi lippe, gagna peu à ce mariage. Car les vaiffeaux qui étoient venus chargez d'or & d'argent.pour fervir de dot à la Princeffe, s'en retournerent avec cette dot, voyant qu'elle n'étoit point pour Philippe.

Du refte nous voudrions pouvoir rapporter tout ce que dit l'Auteur des Souverains d'Auvergne & de leurs defcendans; auffi bien que ce qu'il dit dans l'éclairciffement fuivant,touchant la difference des Ducs & des Comtes de ce tems là. Ces noms fe confondoient, bien que des la premiere race de nos Rois, le Duc en foy fût au, deffus du Comte: le terme de Comes étant fouvent general,comme celuy de Prefectus,pour fignifier un homme prépofé à quelque chofe, Comes ftabuli, Comes pa

Latii.

Au 17. éclairciffement, nouvelle attaque contre. Mr. Baillet, lequel

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