Apoftoliques reçûës en France: mais il remarque qu'en France les Ordinaires peuvent en difpenfer, quand ces Cas font occultes, & quand une neceffité preffante l'exige, fans qu'on foit obligé de recourir au faint Siege, après que cette neceffité a ceffé: l'ufage de France ayant prevalu aux Canons qui ont ordonné le contraire.

: Mr. Ducaffe examine dans le fecond Tome de fon ouvrage les matieres qui regardent la jurifdiction, contentieufe, & dont la connoiffance appartient aux Officiaux. Mr. Bordenave, qui a été Official de Lefcar & de Condom; & M. Auboux qui a été Official de Cahors, ont traité la même matiere avec beaucoup d'érudition. Mais la jurif prudence Ecclefiaftique n'eft prefque plus la même qu'elle étoit de leur tems.

Les Archidiacres étoient autrefois les Grands Vicaires & les Officiaux des Evêques. Ils le furent d'abord par commiffion; puis en titre, d'office, tellement que leur jurif, diction étoit ordinaire & attachée

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à leur dignité. Les Evêques dans la fuite fe crurent obligez d'ôter aux Archidiacres cette charge, & de fe choifir d'autres Ecclefiaftiques qui exerçaffent leur Jurifdiction en leur nom & avec une entiere dependance. Dans les commencemens les Grands Vicaires & les Officiaux n'étoient point diftinguez: on les a diftinguez dans la fuite, principalement en France; & l'on a appellé Grand Vicaire, le miniftre de la Jurif diction volontaire de l'Evêque ; & Official, celui qui exerce la Jurifdic tion contentieufe.

On difputoit autrefois fi l'Evêque pouvoit deftituer un Official une fois établi mais depuis la declara tion du Roy du 14. d'Août 1700. enregistrée dans les Parlemens, n'eft plus permis de douter que l'Evêque ne puiffe deftituer fon Official à fa volonté. Les principa les caufes qui fe traitent dans les Officialitez font les affaires concernant les mariages, les reclamations contre les vœux folemnels, ou contre les Ordres facrez, & les proce dures criminelles. Ces matieres done

nent occafion à plufieurs questions très curieuses & d'un grand usages que l'Auteur propofe & refoud avec beaucoup de netteté.

ARTICLE XXI

EXPLICATION DE QUELQUES proprietez des Miroirs.

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Armi un très-grand nombre de belles proprietez dés Miroirs plans, il y en a d'affez difficiles à expliquer celles que nous examinons icy font de ce nombre.

On demande premiérement,d'où vient qu'on apperçoit au moins trois images d'une bougie allumée, lors qu'on la regarde obliquement dans un miroir de verre plan?

Pour comprendre la raison de ce Phenomene, il faut obferver qu'il y a de trois fortes de fuperficies qui refléchiffent les rayons de lumiere, fçavoir la furface anterieure de la glace du miroir, celle qui eft compofée de vif argent & d'étain : & la furface de l'air qui se trouve dan's les pores delce melange.

Cela fuppofé il faut donc confi derer ces trois furfaces comme trois plans, qui refléchiffent la lumiere jufques dans nos yeux, avec cette circonftance, que l'image la plus vive eft toûjours celle qui eft produite par les rayons de lumiere qui viennent dans l'œil, en fe reHéchiffant de la fuperficie du corps compofé du vif argent & de l'Etain. Celle qui eft vûë par la reféxion de la furface anterieure de la glace eft plus foible. Et celle qui fe fait fentir par la lumiere qui vient de la furface de l'air l'eft encore d'avantage.

On peut facilement prouver tou tes ces chofes par des raifonnemens & des experiences inconteftables. Que ce foit la furface du vif argent qui caufe la principale & la plus forte fenfation d'une bougie allu mée vue dans un miroir de verre plan; On le prouve 1o en confiderant que cette matiere étant beaucoup plus pefante que celle du verre, fes parties doivent être plus ferrées, & refléchir par confequent plus de rayons de lumiere, que la furface

de la glace, & à plus forte raifor que celle de l'air fubtil qui fe trouve dans les pores du vif argent & de l'Etain.

Fig. 1.

Secondement, un verre plan convexe reprefente de nuit la flamme d'une bougie allumée, beaucoup plus groffe qu'elle n'eft vûe de nos yeux, lorfque ce verre eft étamé du côté convexe : à cause que le vifargent fait icy le même effet que la concavité d'un miroir d'acier.

Fig. 2.

Troifiémement, la même chofe fe prouve encore par le moyen d'un verre plan concave, puifqu'il fait voir l'objet plus petit étant étamé du côté concave à caufe que le vif argent fait l'office du miroir d'acier convexe.

Fig. 3.

:

L'oculaire également convexe des deux côtez, qui n'eft point étamé, prouve que l'air qui le touche immediatement par derriere, caufe une fenfation de l'apparence de l'ob jet, puifqu'il fait voir deux repreTentations d'une bougie allumée,