Fune petite, produite par fa furface anterieure, & l'autre plus groffe reprefentée par la furface concave de l'air qui touche fa fuperficie pofte

rieure.

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Le verre plan des deux côtez,lorfqu'il n'eft point étamé, fait voir la nuit deux images d'égale grandeur, en la prefence d'une feule bougie allumée, l'une produite par fa furface anterieure & l'autre par l'air qui touche immediatement fa pof terieure.

Fig. 4.

C'eft donc une chofe conftante, fuivant les experiences preceden tes, que les miroirs de verre étamez qui font plans des deux côtez, doivent reprefenter trois images en la prefence d'une bougie allumée qu'on y regarde un peu obliquement. Je dis un peu obliquement : car fi l'on regarde la reprefentation de la bougie par une ligne trop oblique à la fuperficie de certains miroirs, on l'y pourra voir reprefentée jufqu'à fept differentes fois. Ce qu'on ne peut expliquer que par les diverfes inégalitez d'éle

ations & les differens enfoncemens qui fe trouvent aux furfaces de ces glaces. De quoy l'on peut s'aflurer par l'obfervation de ce qui fe prati que dans les manufactures des gla čes, touchant la maniere dont les ouvriers s'y prennent pour les po lir, & par l'examen de plufieurs ver res communs qui fe voient chez les vitriers.

Il arrive fouvent qu'on ne voit dans un miroir ordinaire de verre qu'une feule reprefentation d'uné bougie allumée. Quand cela arrive il faut qu'on l'y regarde perpendiculairement à la furface du miroir ear comme dans cette fcituation toutes les apparences des bougies fé trouvent dans une même ligne, l'on n'en doit obferver qu'une feule,laquelle doit neceffairement cacher les autres.

Il n'en eft pas de même des mifoirs d'acier, car comme la lumie te ne penetre pas leur furface, ainfi ne doit il arriver dans l'œil que des rayons reflechis par la fuperficié qui les reçoit, & par confequent ne reprefenter qu'une feule image de L'objet.

Il est très-facile après ce qu'on vient de dire, de deviner la maniere de preparer une glace de miroir de verre ou d'acier, pour luy faire reprefenter un nombre de fois deter miné, l'image d'une bougie allumée, ce qu'on n'a point encore vû jufqu'à prefent.

Puis qu'un miroir plan ordinaire, reprefente trois bougies allumées en la prefence d'une feule, pourquoy ce même miroir ne nous fait-il pas voir trois images de nous mêmes?

Nous avons déja fait comprendre que l'apparence des trois bougies allumées, qu'on apperçoit dans un miroir de verre plan, fuppofe qu'on foit fitué à côté de ce miroir, afin qu'on les y voie obliquement, & qu'ainfi une des reprefentations ne puiffe cacher les deux autres. C'eft pourquoi ne pouvant nous voir dans ces miroirs qu'en nous y regardant perpendiculairement; il s'enfuit qu'une image en peut cacher autant qu'il s'en trouve derriere elle, c'eft pourquoi nous ne pouvons nous y voir qu'une feule fois.

Il refte maintenant à prouver que la furface anterieure de la glace de miroir doit caufer une fenfation de l'image de l'objet, beaucoup plus foible que celle qui eft reprefentée par la furface du vifargent,& qu'ordinairement la fenfation de l'image qui eft vûë par la fuperficie de l'air qui eft dans les pores du vifargent & de l'Etain, eft encore plus foible que celle-cy.

Comme le verre eft plus poreux que le mercure, il doit recevoir plus de lumiere dans fes pores,& par confequent en refléchir moins que le mercure; d'où il fuit que l'image produite par ce peu de rayons reAlechis, doit être plus foible que celle qui l'eft par la furface du vifargent. Et parce que l'air a encore plus de pores que le verre, il doit auffi moins reflechir de lumiere; d'où il fuit neceffairement que l'i mage de l'objet qui eft vûë par le moyen des rayons de lumiere qui viennent de la furface de l'air, doit être moins vive que celle qui fe fait fentir par celle du miroir, comme l'experience le confirme.

Conftruire un miroir d'une feule glace de verre, reprefentant 10. Ou 12.images d'un feul objet, placé vis à-vis le milieu de fa furface plane exterieure.

Pour le faire prenez une glace de verre affez épaiffe pour y faire d'un côté feulement autant de facettes qu'on voudra voir de reprefenta tions differentes ; étamant toutes ces diverfes facettes qui font un peu inclinées l'une à l'égard de l'autre, on aura ce qu'on demande.

Si l'on doutoit de ce qu'on vient de dire, on le pourroit prouver par une belle experience, qui eft trèsfacile à pratiquer, prenez pour cet effet quatre morceaux de verre blanc étamez, chacun d'environ 8 pouces de longueur & 3. de largeur, élevez les enfuite fur autant de li gnes droites chacune de trois pou ces de longueur, formant entre elles des angles plans très - obtus com me de 175. degrez. Après cela vous aurez la fatisfaction de pouvoir pratiquer ce que nous avons dit de la feule glace preparée avec des facettes étamées,