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chaife curule,dans laquelle ils étoient affis

Les fils des Senateurs entroient dans le Senat pour être formez de bonne heure aux affaires. Ce qu'on fçait qui arriva au jeune Papyrius, fit changer cette coûtume;pour luy, la fageffe avec laquelle il cacha le fecret des affaires à fa mere, luy fit meriter d'y être feul admis: mais l'on en exclut tous les enfans de fon âge: l'ancienne coutume fut pourtant rétablie fous Augufte.

ger.

La plus importante fonction des Senateurs étoit de déliberer avec les Magiftrats fur les affaires de l'Etat, ils eurent aufli le droit de juDans le commencement des troubles de la Republique, C.Gracchus le leur ôta pour le donner aux Chevaliers, qui en jouïrent 16.ans. Sylla le rendit aux Senateurs, mais ils ne le garderent pas conftamment. La condition d'un Senateur avoit des obligations gefnantes. Il ne pouvoit ni fortir de l'Italie, ni prendre à Ferme aucun des impofts publicsy ni avoir fur mer plus d'un vaiffeau; encore ce vaiffeau ne devoit-il tenir

que trois cens Amphores, (on ne dit pas icy ce que contenoit une Amphore,) ni époufer la fille d'un affranchi ou d'un baladin : D'ailleurs, bien qu'on pardonnât à ceux qui ayant trempé dans une confpiFation contre la Republique, en vemoient faire eux mêmes la depofition; on ne pardonnoit point dans ces mêmes circonftances à un Senateur. Il étoit jugé indigne de par don; parce qu'il avoit dû être incapable du crime.

Ses prérogatives étoient de ne pouvoir être accufé de larcin; d'évoquer à Rome les procès qu'on lui faifoit en Province; de tenir les premieres places aux jeux publics, de faire marcher devant foy des Licteurs avec des faifceaux lorf qu'il étoit hors de Rome.

L'habillement des Senateurs étoit. une espece de Tunique avec delarges boutons & ils la portoient fans ceinture. On les reconnoiffoit auffi à leurs fouliers, qui étoient faits en forme de croiffant.

Leur nombre n'a pas toûjou le même. Il avoit étéfixé à cent par

Romulus: il fut bien plus confidérable dans l'Etat Republicain. On fit cette difference, que les ancienss'appelloient Patres, & les nouveaux confcripti, Jules Cefar en créa juf qu'à 900. mais Auguste les réforma, La dignité des Senateurs étoit de foy perpetuelle, & fi les Cenfeurs pouvoient les dégrader, ce n'étoit que pour de grands crimes. On mettoit en ce rang le peculat, de trop grandes richeffes, des maifons trop vaftes, & d'avoir donné de l'argent pour entrer dans le Senat. Il y avoit deux maniéres de dégrader un Senateur: l'une quand le Cenfeur publioit la caufe de fa dégradation l'autre quand dans la revûe genérale des Ordres de la Republique, qui fe faifoit tous les cinq ans, on fe contentoit de ne le point nommer. Du refte il falloit pour le dégrader que les deux Cenfeurs y confentiffent.

La convocation du Senat appartint d'abord aux Rois, enfuite au Dictateur, aux Tribuns du peuple, aux Decemvirs, anx Confuls & au Général de la Cavalerie; dans les!

tems

tems dangereux, au magiftrat que l'on appelloit Interrex : à celui qui exerçoit la charge la plus confiderable de la Republique.

Il y avoit deux manieres de le convoquer, ou l'ordonnance des Confuls, que l'on faifoit afficher, où dans les affaires preffantes, la voix du Crieur public. Il n'y avoit qu'un âge avancé, la maladie, ou les derniers devoirs que l'on rendoit à fes proches, qui puffent exempter un Senateur d'affilter à l'affemblée du Senat.

Ileft difficile de fçavoir combien il falloit de Senateurs pour faire un Senatus confulte. Ce qu'il y a de vray femblable,c'eft que cela a varié. felon que le nombre des Senateurs a été plus ou moins grand.On ne recevoit point de Senatus confulte que l'affemblée n'eût été tenue dans quelque temple ou édifice confacré par les Augures.

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Le Senat ne fe tenoit jamais lorf que les Magiftrats assembloient le peuple; & pour éviter cette con-: currence, on differoit plutôt l'affemblée du peuple. Il étoit defendu Octobre 1702.

N

dans le Senat de proposer aucune nouvelle affaire après dix heures, c'eft à-dire après quatre heures du foir felon notre ufage de compter les heures.

Les affemblées du Senat étoient précedées de grandes céremonies; Celui qui y prefidoit immoloit un animal,& en confultoit les entrailles. Augufte changea ce ceremonial, & ordonna des libations de vin; après quoy chaque Senateur juroit de dire fon avis avec fincerité.

Les Confuls avoient droit de propofer les affaires dans le Senat. D'autres Magiftrats, comme les Preteurs, les Cenfeurs, & les Tribuns du peuple avoient le même droit, mais avec moins de diftinction. On propofoit d'abord les affaires qui regardoient la Religion. Celui qui confultoit le Sénat deméuroit debout & découvert: un des Confuls avoit foin de recueillir les avis. Autrefois celui des Senateurs que les Cenfeurs avoient nommé le premier, opinoit auffi le premier. Cela changea enfuite.

Les Senateurs pouvoient dire leur

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