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nutes, ce qui va à 50000. lieuës par fecondes. Il établit encore que c'eft la multitude des pores qui rend les corps tranfparens qu'il faut confiderer comme droite cette fuite de boules qui forme le rayon fumineux, quoi qu'elles ne foient pas toutes rangées en ligne droite ; puis qu'un bâton courbé peut bien avoir un mouvement droit.

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Il vint enfuite à la nature de la Refraction, qui eft un detour du rayon de lumiere, en telle forte qu'il s'approche de la perpendiculaire, lors qu'il paffe dans un milieu plus denfe, par exemple de l'air dans l'eau, & qu'il s'en éloigne quand il paffe dans un milieu plus rare comme de l'eau dans l'air. Après cela Mr. Carré prouva que. l'air fait plus de refiftance que l'eau, le verre, ou le criftal au paffage de la lumiere: parce qu'il y a dans l'air un grand nombre de parties branchuës, dont le reffort eft capable de refilter fortement à la lumiere, fur tout lors qu'elles font libres: au lieu dans l'eau,dans le verre,ou dans le Criftal, il n'y en a que fort peus

que

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encore font elles refferrées dans les pores, & par confequent moins en état de refilter à proportion de la denfité des corps où elles fe trouvent engagées.

Enfuite il infera, de ce qu'une balle trouvant plus de refiftance en paffant de l'air dans l'eau,s'éloigne de la perpendiculaire, qu'il faut neceffairement, que puifqu'au contraire la lumiere s'en approche, elle en trouve beaucoup moins. Il conclut que dans les corps diaphanes la refraction eft d'autant plus grande, qu'ils font plus denfes & plus com pactes, ce qui fait la difference des refractions. Qu'il en eft de même des liqueurs que dans celles qui contienent le moins d'air, comme l'hui le & l'efprit de vin, dont il n'en fort que très peu dans la machine Pneumatique, la refraction est plus grande.

:

Il propofa plufieurs experiences qu'il avoit eu dessein de faire, fi le tems le lui avoit permis, pour examiner la difference des Refractions dans des Prifmes de differentes ma tieres plus ou moins denfes, & dans

differentes liqueurs. Il finit en démontrant à fa maniere les regles des Refractions dont nous avons parlé.

Monfieur de la Hire donna une explication des effets du reffort de l'air dans la poudre à Canon, par rapport au tonnerre. Il établit d'abord que fi l'on fufpendoit un reffort d'acier égal dans toutes fes parties, bandé par un fil qui approchât fes extremitez l'une de l'autre ; dès qu'on viendroit à couper ce fil, ces deux extremitez s'en retourneroient avec une force égale cha cune de fon côté : mais que fi l'une de ces extremitez étoit applatie en forme de palette, elle iroit moins vite que l'autre, à proportion de la refiftance qu'elle trouveroit à fon paffage. Que fi l'on fufpendoit tout, de même par des cordes un Canon chargé, il reculeroit en tirant, quoi qu'il fût beaucoup plus large du côté de la culaffe; parceque la poudre en fe dilatant pouffe avec une égale force le canon d'un côté & le boulet de l'autre : mais le canon trouve plus de réfistance que le boulet, à caufe que la culaffe étant plus lar

336 Memoires pour l'Histoire

ge elle rencontre un plus grand volume d'air.

Enfuite il fit la defcription des fufées volantes, dont le corps eft un cylindre de carton quatre ou cing fois plus long que la largeur de fa bafe, ayant une extremité fermée & l'autre ouverte; & chargé de ma- › niere qu'il refte un vuide dans fa longueur, qui ne va pas jufqu'à l'extremité de fa bafe. On etrangle P'extremité ouverte en la ferrant d'une corde; on garnit la fufée d'un chapiteau ordinairement rempli de ferpenteaux, qui eft terminé en cone pour mieux fendre l'air; & on y joint une baguette pour luy fervir de contrepoids. Dès qu'on y a mis le feu, la poudre fe dilatant pouffe également par les deux bouts, & trouvant à fon iffuë plus de refiltance qu'à l'autre bout, parce que fortant fort dilatée elle frappe un bien plus grand Volume d'air; elle pouffe continuellement la fufée par cet autre bout. Le vuide du milieu fert de communication pour allumer la poudre qui eft au fond de la fufée, fans quoy l'effet ne fe feroit

pas li promptement, la matiere eft preparée de maniere qu'elle ne s'enHamme que peu à peu, afin que la fufée ne creve pas avant que d'avoir fait fon effet.

Il paroît donc qu'on n'a rien omis dans cette invention pour la faire reüffir, & qu'on ne l'a point portée à la perfection où elle eft, fans un grand nombre d'experiences, par lefquelles on a corrigé fucceffivetous les défauts qu'on y a remarquez. Il en eft pourtant refté un du côté de la conftruction, qui fait que la fufée change un peu de direction. Pour y remedier, il faudroit quelle cuft deux baguettes diamétralement oppofées, afin que le centre de gravité fe trouvât un peu au deffous de la bouche.

Mr. de la Hire expliqua auffi l'effet du petard. Il dit que c'étoit un vaiffeau de boisfemblable à un fceau, & cerclé de fer, qu'on chargeoit de poudre bien battue, ayant mis au milieu un cylindre de bois de la 4. partie du diametre du petard. Quand on a chargé, on retire le cylindre, & l'on remplit le vuide

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