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droit de difputer le prix de la Poëlie Lyrique à toutes les autres Nations. Jacques Savary, autrement Jacques Timent,à qui le public eft redevable d'avoir mis en vers les regles de là 'chaffe du lievre, & de toutes les chaffes qui fe font avec les chiens. Peut-être même qu'un jour nous aurons encore une traduction entie re de l'Odyllée d'Homere en vers latins de fa façon, une réponse aux lettres des Heroïnes d'Ovide, une traduction en mêmes vers de Roland Furieux, de l'Ariolte, & des Quatrains de Pibrac, puifque le tout eft tombé entre les mains de gens, qui fe piquent d'avoir quelque goût pour les belles lettres. Jean François Sarrafin, un des efprits des plus fins & des plus delicats qui ayent paru de nos jours, & que Mr. Peliffon, fi bon connoiffeur du vrai merite,ne fe pouvoit laffer de louer, à caufe d'un certain je ne fçai quoi que l'on trou→ ve rarement, foit dans les vers, foit dans la profe de tout autre Auteur, Jean Renaud fieur de Segrais mort L'année derniere en fa foixante & dix-feptiéme, après avoir cultivé la Novemb. Decemb.1702,

Poefie Françoise des fa premiere jeuneffe, & jufques à la fin de fes jours. Sa Tragedie fur la mort d'Hippolyte, fes quatre tomes du Roman de Berenice, fes chanfons, fes Eglogues, fon Poeme d'Atys mais fur tout fa traduction de l'Eneide de Virgile font de ces Ouvra ges qui ne meurent jamais. Il eft à fouhaiter que fes amis faffent au plu tot imprimer fes Georgiques deVirgile, qu'il n'a pas eu le temps de Faire paroître, mais aufquelles il a mis la derniere main. Cè font là de tes depôts que le public attend, & qu'on neday refuse pointfans injufvice. Tous ces grands hommes encore une fois, & une infinité d'autres, dont le nom ett connu parni les Doctes, quoyque inferiours à ces premiers genies, ont eu Caen pour leur patrie. Ainlicen'eft point à tort que cette ville paffe pour être très fertile en beaux ofprits, & que fes habitans ont la reputation d'aimer les belles lettres.

Quand un jour on fera une nouvelleédition de ce livre, fûrement que celuy qui en prendra le foin, ne

manquera pas d'ajouter à cette litte de nom de l'Auteur. Sa profonde érudition; la connoiffance qu'il a des langues fçavantes, fon application conftante & continuelle à l'étude, defervice qu'ilà rendu à l'Eglise par fes Ouvrages, cette excel konte Bc nombreuife Bibliotheque qu'il a amaffée avec des foins & une dépenfe extraordinaire, difent affez haut qu'il eft l'ornement de fa patrie, & une des plus pures lumieres de Eglife Gallicane.

Au refte on luy eft d'autant plus obligé de cetOuvrage,qu'ilaeu ført peu de fecours pour le compofer. Avant que de le publier il en fitfaire plufieurs copies, & les fit communi quer aux plus anciens habitans de Caen & des environs, pour profiter de leurs connoillances. Mais cela ne luya été d'aucune utilité, il a été obligé de confulter duy-même les anciens Regiftres fort difficiles à -déchifrer, encore plus difficiles à recouwer, &d'y déterrer ces Origines.

Il eft encore bon d'avertir que ces mots que l'on lit dans

le titre, & des lieux circonvoisins, y - ont été ajoûtez à l'infçû & contre l'intention de l'Auteur.: Il n'a point -entrepris de raporter les origines des lieux qui font proche de Caen; & s'il l'a fait à l'égard de quelquesuns par occafion, il y en a une infinité d'autres dont il n'a pointparlè.

ARTICLE XIX.

NOUVELLES LITTERAIRES.

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SICILE.

Ers le commencement du mois de Mars de cette année 1701. sil y eut d'affreux tremblemens de terre en Sicile. Le mont Etna vomit par trois endroits differents du feu, qui couloit encore au commencement du mois de Juin,& qui remplif foit infenfiblement les vallées voifi2nes d'une matiere fulphurée.

On atobfervé un nouveau Phénomene à l'Occident. On le decouvrit fort tard à Palerme, & feulement trois jours avant qu'il difparût, de forte que les Mathematiciens de cette ville n'ont prefque pû l'exa

miner. On ne nous écrit point dans quel tems de Phénomene a paru.

Nous apprenons plufieurs chofes à l'occafion d'un livre intitulé La › verité de l'hiftoire devoilée, ou avis corrections pour le nouveau Laërce de Philippe Mugnos fur quelques Vies des Philofophes & autres hommes illuftres? de Sicile. Ces avis pour détromper› ceux qui ajouteroient foy au nouveau Laërce, font du Docteur Dom Vincent Auria, imprimez à Palerme chez Felix Marin 1702. in 4°. p. 36. La nouvelle edition de la Bi-> bliotheque de Sicile compofée par Je P. Jerôme Ragufa Jefuite, a fervi d'occafion au Docteur pour attaquer Mugnos. Ce Jefuite cite quelquefois Mugnos dans fa Bibliothe que : & le Docteur n'a pu fouffrir qu'on appuïât fur le rapport d'un Auteur qui fonde, à ce qu'il pretend, fes opinions fur des livres qui n'ont jamais été. Auria entre autres chofes reproche à Mugnos que le livre de Théophile intitulé des Villes, &c. qu'il a cité dans fon Laerce, & qu'il dit avoir vu dans la Bibliotheque du Prince Butere

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