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cfies d'Alexandrie, d'Antioche & de Jérusalem avec J^^. leurs évêques, leur clergé & les principaux laïques i & que Ton choisisse quelques íavants pour les en-. Yoïer ici en Occident avec des pouvoirs suffisants : tfinqu'ils confèrent avec des commiflàires députés par le S. Siège, non par manière de dispute,mais pour l'instruction des Grecs. Car la convocation d'un con. cile gênerai ne paroît pas convenable , principalement en ce temps dexrouble & de guerre : à cause du Jong-temps, des dépenses & des travaux que cette convocation exigeroit. Barlaam donna encore un au- *. x«. tre mémoire où il disoit : Loin que l'examen puisse nuire à une vérité que l'on croit manifeste * il ne sert qu'à la rendre plus évidente, comme en maniant les parfums on en fàit mieux sentir la bonne odeur. Les pères de Nicée voioient clairement que le Fils est consubstantiel au Pere : mais parce que les Ariens en doutoient, ils voulurent l'examiner pour procurer leur salut. Il vous fera glorieux d'en user de même à legarddes Grecs i & ne leur pas doner prétexte de dire que vous craignés l'examen, parce qu e vous vous défiés de votre cause. Quant à ce que votre sainteté *• a propofé de faire venir d'Orient des députés avec plein pouvoir de l'empereur 6c des patriarches, il me paroît impossible a moins d'un miracle. L'em-, pereur n'ose déclarer son dessein de se reunir avec vous,parce que plusieurs des grands & même du peuple,craignant qu'il ne les voulut traiter comme fat Michel Paleolo£ue,chercheroient une occasion de le faire mourir. Déplus l'église de C. P. n'envoïcroit pas des nonces pour cette affaire fans le consentement 4cs trois autres patriarches, qu'il feroit difficile d'as

An.1339. sembler accuse des guerres. Il est incertain s'ils voudroient venir: s'ils conviendroíent d'envoïer leurs nonces 5 & quand ils en íeroient d'accord , ils ne leur doneroient plein pouvoir qu'à des conditious que vous n'admettriés pas. Barlaam ajouta de vive voix, que nonobstant toutes ces difficultés, il travailleroit fidèlement à pïôcurer l'union. C'est ainsi qu'il prit congé du pape pour retourner en Grèce.

Le pape Benoist le chargea de deux lettres, en rec^ff'^ti. Ponfe de celles qu'il avoit aportées du roi de Naples R*;». ». 3l. &du; roi de France > la Tettre au roi Robert en aate 37 • du trentième d'Aoust 1335). n'est qu'une promesse de

lui écrire plus amplement. La lettre au roi Philippe est du quatrième de Septembre, & contient le récit de tout ce qui s'étoit passé en cette négociation ; & le pape en envoïa depuis copie au roi Robert. En cette lettre & dans tous les ades concernant cette affaire, le pape ne donne jamais à Andronic le titre d'empereur, mais seulement de modérateur des Grecs, pour ne pas prejudicier aux droits de Catherine de Courtenai, qui se diíbit impératrice de C. P. & par la même raiíon en parlant des quatre patriarches d'Orient il dit: Ceux qui se nomment évêques de C. P. d'Alexandrie , d'Antioche & de Jérusalem > à cause des Latins ausquels il avoit donné cés titres, j r Quelques uns des tyrans de Lombardie pour doner

Albert & un titre coloré à leur domination, se soumirent aù scaie , sci- pape a certaines conditions, entr autres d un tribut ion""de Vc annuel, & receurent de lui la qualité de vicaires de y.VM.-xi. c. l'empire dont le pape pretendoit avoir PadministraM' tion pendant l'interregne , car il tenoit l'empire pour vacant. Ainsi il confirma dans la seigneurie

de d§ Vérone, Albert & Mastin de la Scale frères. La "T bulle en leur faveur est: du premier Septembre I339. & porte entr'autres conditions, qu'ils payeront à 1 église Romaine un tribut annuel de cinq mille florins d'or.

Le Siège de Véroneétoit vacant depuis le meurtre de 1 evêque Barthelemi de la Scale , qui aprés deux ans de pontificat, fût tué par Mastin Ion cousin germain le jeudi vingt-septiemed'Aoust 1338. Onavoit raporté à Mastin que l'évêquetraittoit avec les Vénitiens & les Florentins ses ennemis capitaux,de lui oter la ville de Vérone, & le tuer lui même en trahison. Il avoit preuve de cette conspiration, tant par des lettres qui avoient été trouvées, que par le raport de períônes dignes defoi, &les discours de l'évéque qui s'en étoit vanté, & s'étoit efforcé d'y attirer des Veronois & des étrangers. Mastin donc trouvant l'évéque qui ne se doutoit de rien devant la porte de l'évêché,se jettasur lui transporté de colère & accompagné d'Alboùin de la Scale son parent : ils le percèrent de plusieurs coups d'épée & le tuèrent.

Le pape ayant aprisce meurtre, écrivit au patriarche d'Aquilée métropolitain de Vérone, d'informer contre les coupables, pour déclarer qu'ils avoient encouru les peines portées par les canons ; &c peu de jours aprés il se réserva la provision de l'évêché de Vérone, défendant au chapitre d'y pourvoir.

Ces lettres font du vingt-quatre & du vingt-huitieme de Septembre 1338. mais le chapitre dés le prcirjier du même mois , avoit élu un évêque qui nb pût obtenir fa confirmation, & le Siège de Vérone vaqua environ cinq ans.

Tom, XX. B

Cependant Albert de la Scale & Mastin íbn freie, ■ ayant fait leur traitté avec le pape. Mastin voulut en» s7- core avoir 1 absolution de Ion crime, &c pour ceterVghii.f. S6u fa jj env0ya à Avignon tant en íbn nom, que d'Alboúin son complice, un procureur chargé de pouvoir spécial : attendu que les coupables ne pouvoient y aller en períbne, lans mettre leur vie en danger. Le pape ayant oui ce procureur, & ayant égard au repentir que temoignoient les deux coupables : dona, commission à Pévêquede Mantoue de les absoudre , à la charge de faire la penitenee suivante. Huit jours aprés leur absolution, ils iront à pied en chemise ôc nue tête, depuis l'entrée de la ville de Vérone jusqu'à l'église cathédrale , portant chacun à la main une torche allumée du poids de six livres, de en faisant porter devant eux cent autres semblables. Etant arrivés à TeVlise un dimanche à l'heure de la grande messe,ils onriront les torches & demanderont pardon de leur crime aux chanoines. Dans les six mois fuivans ils offriront dans la même église une image d'argent de la Sainte Vierge du poids de trente marcs , ôc dix lampes d'argent de trois marcs chacune, avec les revenus nécessaires pour les entretenir d'huileà perpetuité.Dans Tannée ils fonderont en la même église six chapellenies chacune de revenu de vingt florins d'or. Le jour que levêque fût tué,chacun des deux penitens nourrira & vestira vingt-quatre pauvres, & tous deux leur vie durant jeûneront tous les vendredis. Qiiand on fera le passage gênerai à la terre sainte , ils envoyéront vinçt cavaliers qu'ils entretiendront un an durant, s'il n'y a point de passage de leur vivant, ils chargeront leurs héritiers d'accomplir cette partie

' de leur pénitence. La bulle qui la prescrit est du ÁN " vngt-deuxiéme de Septembre 1339. & je n'y vois presque rien que des hommes riches ne pussent exécuter íans conversion de cœur.

La même année & le premier jour dl'Octobre, rgbti.f.tt^. le pape instituai Vérone une université : mais pour trois facultés seulement, le droit, la médecine & les arts. Or excepté le droit canonique, je ne vois pas comment l'autorité du pape étoit nécessaire pour ces fortes d'études. La guerre s'allumoit de plus en plus m. enrre la France & l'Angleterre, nonobstant les es- J£ forts quefaifoit le pape par fes lettres & par ses nonces , pour reconcilier les deux rois Philippe Ôc xmìii IJ57 n Edouard, &pour détourner les Flamans de íè join- &c arc à celui-ci : ôc lui-même de s'allier à Louis de Ba- lîî8- " J4viere. JEnsin Edouard en'vint jusqu'à prendre le nom 133*».*, & Jes armes de roi de France, & n'eut aucun égard aux remontrances du pape fur cette entreprise, contenues dans fa lettre du septième de Mars 1340. u 134o.«.

Pour subvenir.aux frais de cette guerre, le roi 4Philippe obtint du pape les décimes de deux ans : mais ne les trouvant pas fuffisantes,il résolut aussi d'y employer l'argent des décimes destinées pour la croisade, (ur quoi il écrivit au pape en ces termes : Les prélats & les autres qui composent notre conseil , nous ont dit tout d'une voix que nous pounons en feureté de conscience lever ces décimes pour les employer à la défense de notre royaume : à laquelle tous nos sujets doivent contribuer, tant les ecclésiastiques cjucles séculiers, puisqu'il s'agit de leur intérêt commun.Nous supplions donc votre Sainteté de nous absoudre de la levée des décimes destinées au passage de

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