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XLIV Conciles de Camoibcr

AN ^ aussi-tôt ôc entra-secrètement aVAvignon le trentième d'Octobre. Le lendemain l'éleâùoni fur pubhée & Guillaume Grimaud déclaré oape fous le nom d'Urbain V. Le jour de íarnt Léonard; sixième de Novembre qui étoit dimanche il fut sacré évêVì*. p. 359. que & couroné pape par le cardinal deMaguelone évêque a°Oítie, qui étoit Audoin Aubert. Le pape Urbain voulant éviter le faste, ne fit point là cavalcade acoûtumée par la ville, quoique tout fût préparé, i . . ■ * La même année 136u Simon iHip archevêque '"• de.Caiitorberi tint deux conciles provinciaux ; le t ini' premier àìMagfeld, dont le résultat fut une constitution adressée a Simon Sudburi évêque de Londres , &c datée du seizième de Juillet. Elle portée» substance : Les fêtes instituées pour, honorer Dieu & ses Saints* se font tournées .en abus par tinconstance ôc la corruption, des.homes. On y tient des marchés & des assemblées profanes, on y fait des exercices illicites , les cabarets font plus fréquentes que les églises : au lieu de prier on s'enivre & ork s'abandone à la débauche & aux quereles. L'archechevêque fait ensuite le dénombrement des fetes r premièrement le dimanche, dont l'obíèivationdoic comencer>aux vêpres du samedi , non pas< plutôt peur ne pas doner dans le Judaïsme : Pâques Sc iai. Pentecôte avec les trois jours fuivans : la fête du. • saint Sacrement. Entre celles des Saints la Conception! de. la sainte Vierge, qui n etoit pas encorcreçúe* en France ni à Rome, mais étoit déja anciene T,,.m,$.sctts en Angletere. Le second concile de la province de P- 1.0. conc. Cantorberi se tint à-Lambeth maison de l'arche

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Tcque, & le résultat fur ane constitution du neu- An. 13^3" viéme de Novembre adressée au même évêque de Londres. On y blâme l'avarice & la paresse des prêtres , &: on taxe leurs salaires pour les annuels & les autres onces : mais le vrai remède eût été de les mieux choisir.

L'églife d'Avignon n'avoit point eu d'évêque RoifdLc^'ran. fous les deux derniers papes Clément & Innocent, * ^ cfcì4qui se Tétoient réservée pour jouir .du revenu, & gnon! la faisoient gouverner' par des grands vicaires : le ?" ,dî' pape Urbain remit cette église en reele, de en pour* c*lu Chr

* s r A 1- 1 1 • • / 1 l.s.

vut Ion frère Anglic Gnmoard chanoine régulier, **3

prieur de saint Pierre de Die. ll avoit embraíïe la vie religieuse au monastère de saint Rus, & se distinguoit dans l'Ordre par ía vertu :& íà. régularité. Il fut pourvu de l'évêché d'Avignon le "lundi douzième de Décembre 136z. 'L

Cependant le roi Jean étoit parti de Paris vers Fni/t t.t.xi*. la saint Jean pour aller à Avignon voir le pape & Cont.N*^. les cardinaux, 6c visiter en passant le duché de Bourgogne qui lui étoit échu depuis peu par le de- ,s"1?3 ces de Philipe de Rouvre mort Vannée précédente. %•»• 4». Le roi Jean ariva vers la saint Michel à Villeneuve d'Avignon où son logement étoit préparé. Après t. l'élection du pape Urbainál alla le visiter , & encra lìfl, à Avignon le vingt-septième de Novembre. Peu " l" detemps aprcsle roi aprit que le roi de Chipre Pierre ■de Luugnan avoit passé la mer., i&c devoir veninà -Avignon.Le roi Jean dit qu'il IkrenHroit :car il détroit fort le Voìt pour.les^ands biens qu'iLenavort oui dire , & ses exploits contre les Sarasins entreautres la prise de Satalie. Oeil l'A[toalie des an

ÂN.131Í. ciens eh Pamphylie, que le roi de Chipie conquit M. vau x au mois d'Août Ijgti. avec le secours des chevaliers Hospitaliers.

Bah i3<?j ^e Prmce n'ariva à Avignon que le vingt-neu»■ «*• viéme deMars 1363. qui étoit le mécredi de la feKit*. ti 'x. f.[ maine-sainte; &c le vendredi-saint le- pape ofieia & prêcha en sa chapelle avec grande édification én

Íprésence des^Teux rois de France & de Chipre. Alors e roi de France-déclara la résolution qu'il avoir formée depuis quelque temps , & qu'il tenoit secrète;. & pria le pape de lui doner la croix pour le

fiassage d'Outre-mer, ce que le pape luf acorda. voontiers. Le.cardinal dePerigord Talairand & plusieurs, seigneurs se croisèrent auífi prenant des croix rouges fur leurs habits. Le roi de Chipre en fut très jo'íeux, & en rendit grâces à Dieu: car ilétoit venu à dessein d'exciter à cette Croisade. Après l'octave de Pâques le mécredi douzième d'Avril le pape prêcha expressément la Croisade contre les Turcs, ordonant un passage général, dont il fit chef le roi Jean ; & ce prince qui étoit présent jura de le faire du mois de Mars passé eu deux ans, c'est-à-dire en 1365. Le pape dona fur ce sujet une bulle adressée jfc»/>K» Ut au même roi Jean , & datée du dernier de Marsqui étoit le samedi saint. Le cardinal Talairand évêque d'Albane fut nomé légat pour comandèr la Croisais de: Mais les Sarafins aïant apris les préparatifs qui

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se faiíbient contr'eux , prirent grand nombre de Chrétiens en Egypte, à:Damas &: enSirie qu'ils firent beaucoup soufrin &jene voi point d'autre fruit Xlvii de cette entreprise. a^Scrnibo L'archevêque de Crète Pierre Thomas avoit fuivi le roi de Chipre & l'acompagnoit en ce voïage, Ax. 1365,

n'étant pas moins zélé que lui pour l'éxécution de

la Croiíade. Or on y trouvoit un grand obstacle en

Italie pat la guerre qui étoit allumée entre le pape

ôc ses alliés d'une part, & Bernabo Visconti tyran fr,r*Ptf-^'

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de Milan de l'autre. Le principal sujet ctoit la ville de Bologne qui s'étoit soustraite d l'obéissance du pape, &: donée aux Visconti. Le roi de Chipre passant à Milan- pour venir en France, traita de la paix avec Bernabo, & ensuite avec le pape quand il fut a Avignon où on résolut que les deux rois de France 8c de Chipre du consentement du papeenvoïeroità Milan des ambassadeurs pour cet éset. Le roi Jeans'interessoit pour les Visconti, parce qu'il ayoit marié íà fîJle Iíabele avec Galeas frère de Mathieu & de Bernabo : car ils étoient trois frères. Il envoïa donc pour traiter cette paix deux ambassadeurs, un comte & un évêque.

Lc ïoìì de Chipre en envoïa aussi deux, savoir l'archevéque Pierre Thomas & PhilipedeMasieres chancelier de Chipre, qui partirent d'Avignon en • meme temps que le roi leur maître. Car il alla inviter à la Croisade la phîpart des princes Chrétiens,, le roi d'Angletere , l'empereur, le roi de Pologne, le roi de Hongrie: íe proposant de se rendre à Venise au terme convenu , c'est-à-dire en Mars 1365. Cependant ses ambassadeurs ariverent à Milan, ou: aiant été bien reçus par Bernabo, & lui aïant exposé le sujet de leur voïage , ils passèrent dans la Romagne pour conférer avec le cardinal Gilles Al« bornos légat en Italie qui comandoit les troupes du pape 8c conduisoit la guerre : puis ils revinrent ì. ■JT Milan , &c rapor.terent à Bernabo ce qu'ils avoient négocié avec le légat.

Outre les armes matérieles le pape Urbain avoit emploie contre Bernabo les armes spiritueles i ôc âpres plusieurs procédures il publia une bulle du dernier jour de Novembre 1361. où il raporte les actes que le pape Innocent avoit faits contre ce seigneur i Et reprenant Pafairede plus haut , il expose quedèV lors le saint siège avoit reçu des avis certains que Bernabo avoit pris la protection des hérétiques, particulièrement de François Ordelafecondané comme tel ; & avoir défendu de prêcher La Croisade contre lui. Le pape Urbain ajoute parlant toujours de Bernabo.

Il fit un jour venir en fa présence l'archevêque de Milan Robert de bone mémoire, parce qu'il avoit refusé., comme il devok., d'ordoner un certain moine ; & lui dit en présence de plusieurs persones: Mets-toi à genoux , ribaud : ne sais-tu pas .que je fuis pape , empereur & seigneur en toutes mes terres, &quc Dieu-mcme ne pouroit y faire que ce que je voudrois ì Et après plusieurs autres « traitemens indignes , il fit enfermer l'archevêque vdans une chambre. En tous les lieux de son obéissance ilavoit sait défendre à cri public íbus peine du feu, d'aller à la cour du pape nôtreprédéceiTeurou du légat Gilles éveque de Sabine , pour y obtenir des grâces : de leur satisfaire pour quelque dete , ou leur doner aide ou conseil. Il avoit aussi défendu de faire aucune élection , ou pourvoir en quelque manière que ce fût à quelque église ou monanaítenes fans ía permission, ou celle d'un certain

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