Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

Pâques, qui fut cetteannée le treizième d'Avril. Ce 777777 concile le tint aulli a Londres , & onze eveques y assistèrent avec le métropolitain ôc les députés des abfens. On y publia dix-íept canons contre plusieurs abus entre lesquels je remarque ceux-ci. On emploïoit diveríes fraudes pour ne point païer les^lî- '.4 mes> & quant aux offrandes miles dans les égníes ou les cimetières, devant les autels, les croix , les images ou les reliques , des laïques les enlevoient & en faifoient ce qui leur plaifoit : ce qui en plusieurs lieux avoit pafle en coutume. C'étoit une anciene dévotion que,quand quelqu'un étoit mort, les parens ôc les amis, & d'autres fidèles s'aílèmbloient dans la maison pour veiller autour du corps, ôc passer la nuit en prières. Mais ces assemblées nocturnes s etoient tournées en divertissemens, en débauches, en occasion d'impuretés & de larcins. C'est pourquoi le concile les défend : exceptant feulement les pareils & les amis qui voudront dire despseautiers pour les défunts. Depuis long-temps quand les excommuniés demeuroient endurcis , les évêques étoient en possession d'implorer l'autorité du roi pour1 les faire mettre èn prison. Mais quelquefois ces prifoniers obtenoient un ordre du roi pour être élargis, en donanc caution de satisfaire à l'évêque : c'est de quoi le concile fe plaint ctomme d'un grand abus.

Tous les rois & tous les peuples envoïerent des ^*£Z'ai ambassadeurs au nouveau pape Clément > mais le Jjjj"- M peuple Romain fit fa députation la plus folemnelle, S>jenvoïant dix-huit de fescitoïens, six de chaqueétan du plus grand , du moïen & du moindre. Ils lui firent trois demandes principales ; la première ^d'ac

An.134 3 cepcer les qualités de sénateur , de capitaine & les autres charges de la ville, qu'ils lui ofFroient pour ía vie feulement, & non comme au pape Clément VI. mais comme au seigneur Pierre Roger. La seconde, qu'il vint à Rome & àl'égiise de Latran la première de toutes, & son propre fiege,aprés une íì rongue absence. La troisième demande étoit qu'il voulût bien reduire à cinquante ans l'indulgence de la centième année établie par Boniface VIIÏ. attendu le peu d'homes quivivoient jusqu'à cent ans.

A la première demande le pape répondit qu'il acceptoit les charges de la ville de Rome, à condi

j.m.xu. e. tion qu'elles ne lui porteroient point de préjudice ;

*0, & en effet elles ne s'acordoient gueres avec la sou

veraineté ; comme je i'ai deja observé. A la seconde demande le pape répondit que quelque désir qu'il eût d'aller à Rome, il ne le pouvoit alors. Mais il acorda la troisième demande, & publia une bulle qui comence par Vnigenitus, & porte en substance :

dè'fœn'c.T' Le fils de Dieu nous a aquis un trésor infini démérites , auquel se joignent encore ceux de la íainte Vierge & de tous les Saints, & il a laissé la dispensation de ce trésor à saint Pierre & á ses successeurs. Sur ce fondement le pape Boniface VIII. ors*p. ih. dona que tous ceux qui l'an 130o. & tous les cent

"XIX"ans ensuite, viendroiear aux églises de saint Pierre & de saint Paul à Rome, & les visiteroient certain nombre de jours, obtiendroient la pleine rémission de tous leurs péchés. Or nous avons considéré que dans la loi Mosaïque, que J. C. est venu acomplir spirituelement, la cinquantième année étoit le Ju

/.«ií.xxr.s. bilé ôc la remise des detes. Nous avons aussi eu égard

à b courte durée de la vie des homes, dont trés- r"~~
peu arrivent a cent ans ; & voulant qu'un plusgrand
nombre participe à cette indulgence, nous i'accor-
dons a tous les fidèles qui étant vraiment penitens
ôc confessés, visiteront les églises de saint Pierre &
de saint Paul, U de saint Jean de Latran I'an 1350.
&c ensuite à perpétuité de cinquante en cinquante
ans : à condition que ceux qui voudront gagner
cette indulgence, visiteront leídites églises, s'ils font
Romains, au moins trente jours de fuite, & s'ils font
étrangers, quinze jours. La bulle est du vingt-fèp-#
tiéme de Janvier 1343. Elle ajoute l'églife de Latran
à celles des apôtres, & c est la premjere bulle qui
compare cette indulgence au Jubilé de l'anciene Loi.

Dans le même temps, c'est-à-dire le dix-neuvié- xvme de Janvier mourut Robert roi de Naples , âgé bc,t\oiC dT d'environ foixante-quatre ans. Après en avoir régné j^rln. xn. plus de trente-trois. C'est ce qu'en dit Jean Villani, c-9; qui ajoute : Ce rut le plus íage roi qui eut ete dans us- *ss. la chrétienté depuis cinq cens ans, tant par le bon sens naturel, que par la science, car il étoit grand théologien & excellent philosophe. Il étoit doux, aimable, & doué de toutes les vertus, sinon que depuis qu'il comença à vieillir, l'avaricele gâta, fous

{>retextede la guerre pour recouvrer la Sicile. Auíli aisla-t'il un grand trésor â la reine Jeanne fa petite fille, qui lui succéda faute d'enfant mâle. Elle étoit fille de Charles duc de Calabre, fils du roi Robert, & mort dès l'an 1318. & le roi ton aïeul la maria avec André fils deCharobert roi deHongrie. Mais comme ils étoient l'un & l'autre en bas âge, le roi Robert par íbn testament, noma pour administrateur du An. 1345 roïaume de Naples, jusqu'à ce que la reine Jeanne n 7t eilt vingt-cinq ans, Sancha d'Arragon reine de Nazi*' >oi? P^esn aieu^e » Philippe Cabassole évêque de Ca, 10-.9. vaillon, chancelier du roïaume, deux comtes &un autre seigneur ; & aprés la mort du roi Robert, ils comencerent à exercer leurs pouvoirs.

Mais le pape Clément VI. pretendoit que comme seigneur direct & immédiat, le gouvernement de ce roïaume lui apartenoit pendant la minorité de la reine. C'est pourquoi de l'avis des cardinaux il dojia une bulle par laquelle il déclare que le roi Robert n'a dû ni pû doner des tuteurs à la reine Jeanne, & que tout ce. qu'ils ont fait au nom de cette princesse, est nul, leur défendant fous peine d'excomunication de s'ingérer à l'avenir en cette administrap. «on, à laquelle il cornet le cardinal Aimeric de Chastelus, que dés l'année précédente il avoit envoie en Italie ion légat : la bulle est du vingt-huit Novembre 1343.

Charles ou Charobert roi de Hongrie étoit mort orc de ciu- dés le mardi avant la sainte Marguerite, c'est-à-dire soi de Han- le seizième de Juillet 1341. laissant trois fils Louis , f.'rm.xu. André & Etiene. Louis âgé de dix-fept ans succéda c-6- au roïaume de Hongrie, & fut couroné le dimanDiug.t*. t.p. che avant la íaint Jaques vingt - unieme de Jutllec dans 1 église d'Albe roïale par Chanadi archevê* que de Strigonic, acompagné de sept évêques, fa* voir ceux de Cinq-églises, Agria, Vefprim , Javarin , Sirmic & Bosnie. André second nls de Charobert , fut roi de Naples Etiene duc d'Efclavone. Le roi André sollicita long temps auprés du pape la permission de fe faire couroner, qui lui fut enfin

accordée

[ocr errors]

uniéme Août suivant.

Cependant la Sicile étoit en interdit depuis la x££j!lu sentence prononcée contre Pierre d'Arragon par les nonces du pape Benoît XII. en 1335). ce qui dona occasion au pape Clément de reserver à sa disposition tous les principaux bénéfices électifs qui vaquoienr alors , & qui vaqueroient dans cette iíle , savoir les évcchés, les églises collégiales , les abbaies & les prieurés conventuels & électifs réguliers ou séculiers. Cette resetve de voit durer deux ans depuis le premier de Juin 154^. 011 finissait celle qu'avoir faite Jean XXII. &nes'erendoit point aux monastères de filles. La bulle de Clément VI. est du cinquième Mai de la même année. . xvir

Le pape voulant faire élire un empereur d'Aile- LÎm??*?B«Î

magne íans attendre la mort de Louis de Bavière , viefCreprit les procédures de JeanXXII. & le jeudisaint ' dixième d'Avril il publia une longue bulle , où il reprend tout ce qui s etort passé depuis la mort de l'empereur Henri de Luxembourg ,& tous les reproches contre Louis de Bavière » puis il conclut ainsi : Ne *■ sr. pouvant donc dissimuler plus long-temps ses crjT mes continués & multipliés, 6c nous empêcher de les punir : nous l'admonestons de se désister dans trois mois de l'administration de l'empire, de quiter le titre de roi, d'empereur ou de toute autre dignité , & de venir en persone se soumettre à nos ordres , pour reparer tant de crimes &z tant de torts faits à l'église i lui déclarant qu'à saute de le faire, Tom. XX. F

« AnteriorContinuar »